28 SEPT. 2017 — Marie Holzman (Présidente de l’association « Solidarité Chine », traductrice, entre autres, de « Dans l’Empire des ténèbres », de Liao Yiwu) et François Bougon (journaliste au « Monde » et auteur de « Dans La Tête de Xi Jinping ») reviendront sur la fin tragique de Liu Xiaobo lors d’une rencontre sur la dissidence sous Xi Jinping organisée par « Les Nouveaux Dissidents » le mercredi 18 octobre à 18 h 45 à la mairie du 4ème arrondissement de Paris.
Pour la première fois, notre pétition est mentionnée et le lien est indiqué. Merci de tout cœur à Marie Holzman !
Qui sont-ils, où sont-ils
Ils changent le monde
La fin de Liu Xiaobo
September 25, 2017
Marie Holzman
Le décès de Liu Xiaobo ce 13 juillet 2017 a certainement été, pour tous ceux qui espéraient voir un jour l’avènement d’une Chine démocratique, l’un des événements les plus tristes que l’on puisse imaginer. Il est pourtant passé relativement inaperçu dans le flot continu de l’information de cet été.
Liu Xiaobo, seul Prix Nobel de la Paix que la Chine ait jamais abrité, avait été condamné en 2009 à onze ans de réclusion pour avoir participé à la rédaction d’un texte, la Charte 08, qui proposait de modifier la Constitution chinoise pour avancer progressivement vers un Etat de droit. C’était la quatrième fois que Liu Xiaobo allait connaître les souffrances de l’incarcération, car il avait activement participé aux manifestations de la place Tian’anmen en 1989, avait condamné le massacre du 4 juin 1989 et décidé de consacrer le reste de sa vie à commémorer le souvenir de ces âmes défuntes tout en tentant de faire évoluer son pays pour qu’un tel drame ne puisse plus se reproduire.
Nous avions été surpris en 2009 de la lourdeur de la peine. Pourquoi onze ans ? Pourquoi pas dix ? Ou cinq ? Une réponse peut-être : le trentième anniversaire du massacre de Tian’anmen sera commémoré en 2019. En condamnant Liu Xiaobo à onze ans de prison, l’Etat-parti était sûr qu’il ne sortirait pas avant 2020. Ses amis, ses admirateurs espéraient tout de même avoir l’occasion de le revoir un jour, et de pouvoir profiter à nouveau de ses analyses.
L’annonce soudaine de sa maladie à la fin du mois de juin est tombée comme une douche froide, d’autant plus qu’une courte apparition de son épouse Liu Xia en larmes sur les réseaux sociaux nous apprenait que « plus rien n’est possible : ni chimiothérapie, ni opération, ni radiothérapie ». Le cancer du foie était en phase terminale, et le dernier vœu de Liu Xiaobo, ainsi que de sa famille proche, était qu’il puisse mourir en liberté, hors de Chine. Liu Xiaobo aurait même exprimé son désir de partir avec Liu Xia et le frère de celle-ci, Liu Hui. Une mobilisation mondiale s’est rapidement constituée autour de ce projet et deux pays se sont montrés particulièrement actifs, l’Allemagne et les Etats-Unis, envoyant même des médecins en Chine, qui ont déclaré que le transport de Liu Xiabo était envisageable.
Pourtant, même ce dernier vœu n’a pas été exaucé et, jusqu’à son dernier souffle, Liu Xiaobo aura vécu sous une surveillance policière et sous la contrainte. Même si son épouse et son beau-frère ont été autorisés à rester près de lui jusqu’à la fin, ils n’étaient pas plus libres que lui, coupés du monde, interdits de tout contact avec l’extérieur. Aucun des amis de Liu Xiaobo n’a pu venir lui faire ses adieux.
La suite des événements a été tout aussi contrôlée. Avec une célérité quasiment inimaginable, les autorités de Shenyang ont organisé une cérémonie funéraire qui s’est tenue dès le 14 juillet, lendemain du décès. Cette cérémonie a été filmée et, en apparence, tous les honneurs ont été rendus à Liu Xiaobo : couronnes de fleurs, décorum, présence de Liu Xia, Liu Hui et quelques personnes autour du cercueil, dont on pense qu’ils étaient sans doute des policiers.
Le lendemain, 15 juillet, une nouvelle photo stupéfiante : Liu Xia et son frère sont sur un bateau, appuyés sur la rambarde, et assistent, le visage fermé, à la dispersion des cendres de Liu Xiaobo en pleine mer. En moins de quarante-huit heures, Liu Xiaobo a été rayé de la surface de la terre. Sans doute le pouvoir craignait de voir s’organiser un pèlerinage autour de sa tombe, s’il avait fallu accorder une sépulture à ses cendres.
Dernière scène de ce macabre feuilleton : une conférence de presse le 16 juillet durant laquelle l’un des frères de Liu Xiaobo, Liu Xiaoguang, prend la parole devant un parterre de journalistes avides de comprendre le déroulement des événements dont ils ont à peine eu connaissance. Il déclare, en s’exprimant laborieusement pendant plus de trente minutes, que la famille est reconnaissante au parti communiste d’avoir si bien organisé les funérailles de Liu Xiaobo, en précisant que la crémation était maintenant une pratique répandue en Chine, et que la disparition des cendres aurait au moins évité à la famille les tracas de faire élaborer un tombeau.
Liu Xiaoguang, c’est de notoriété publique, est membre du parti communiste chinois depuis de nombreuses années, et il a coupé toute relation avec son illustre frère, dès que ce dernier devint connu pour son engagement démocratique. Le choisir, lui, pour proférer son homélie et le discours destiné à la presse et au monde, est l’une des pires insultes que l’on pouvait faire à la mémoire de Liu Xiaobo.
Quelques secondes après la fin de son discours, la vidéo (qui circule sur les réseaux chinois par Youtube) montre Liu Xiaoguang s’échapper rapidement de la salle de conférence, en shorts, et en tirant une bouffée sur sa cigarette. Une tenue et un comportement public pour le moins surprenants pour le membre d’une famille en deuil. Les journalistes se lèvent et tentent de poser une question. Une jeune fonctionnaire prend alors le micro, remercie l’assemblée et annonce la levée de la réunion.
Pas un mot de vérité sur les circonstances de la maladie de Liu Xiaobo : avait-elle été diagnostiquée depuis longtemps ? Aurait-il été possible de prolonger de quelques mois la vie de Liu Xiaobo avec des soins appropriés ? Pourquoi une telle hâte pour faire disparaître le corps du Prix Nobel de la Paix ? Une autopsie aurait-elle pu révéler des informations dérangeantes ? Autant de questions qui resteront en suspens.
Depuis la mort de son époux, Liu Xia n’a plus été revue par ses amis. Une vidéo a bien été diffusée, la montrant environ un mois après le décès de Liu Xiaobo, expliquant d’une voix étouffée qu’elle était en province, qu’elle avait besoin de temps pour se remettre de son deuil, et qu’elle demandait un peu de patience à ses amis. La vidéo semble avoir été tournée par des personnes chargées de surveiller la veuve, et lui soufflant ce qu’elle devait dire pour calmer les rumeurs de la disparition de Liu Xia et les craintes concernant son absence de liberté de mouvement. Le bruit courait qu’elle était retenue dans la province du Yunnan, au Sud de la Chine.
Par la suite, un ami de Liu Xia, résidant à Hong Kong, Lu Siqing, fondateur d’un centre basé à Hong Kong pour informer sur les Droits de l’Homme et la démocratie, a raconté qu’il avait réussi le 2 septembre, par chance, à entrer en contact avec Liu Xia par téléphone. On a ainsi appris qu’elle avait pu retrouver son domicile pékinois, qu’elle souffrait d’une forte dépression et prenait beaucoup d’antidépresseurs, dont elle ne pouvait plus se passer. Lu lui conseillait de venir faire une convalescence à Hong Kong mais Liu Xia a simplement répondu que, pour le moment, elle espérait seulement pouvoir rester chez elle, ce qui sous-entendait qu’elle craignait, comme c’est généralement le cas pour les dissidents connus avant un grand événement dans la vie du parti, d’être forcée d’accepter une nouvelle résidence surveillée dans un lieu inconnu. L’approche du 19ème Congrès à Pékin en octobre, confirme cette inquiétude.
Liu Xia a également confié en pleurant que l’urne contenant les cendres de son mari ne lui avait pas été rendue. A une épouse en deuil, le moindre objet pouvant lui rappeler son mari revêt une importance affective bien compréhensible. Même ce souvenir ne lui a pas été rendu.
Broyée par un pouvoir inflexible, Liu Xia semble si fragile que l’on est en mesure de se demander ce qui pourrait l’arracher des griffes de ses tortionnaires.
Il existe une pétition qui demande la libération de Liu Xia. Elle est adressée à Mme Hidalgo, Maire de Paris, par Mme Béatrice Desgranges :
Le Centre Tibétain pour les Droits de l’homme et la Démocratie (TCHRD) en collaboration avec l’Association des Femmes Tibétaines ( TWA )ont lancé une campagne de sensibilisation pour améliorer et renforcer la démocratie tibétaine.
À travers une série d’actions axées sur la sensibilisation et la discussion publique libre et ouverte, la Campagne vise la communauté tibétaine exilée, y compris les citoyens, la société civile, ainsi que les parlementaires tibétains, afin d’accélérer le processus des réformes électorales en vu de nouvelles réformes démocratiques.
« Dans toute société démocratique les citoyens et la société civile peuvent servir de canal efficace entre le grand public et les décideurs politiques et, en ce qui concerne cette campagne, nous transmettrons les idées des Tibétains à leurs représentants parlementaires sur la question électorale et les réformes démocratiques « a indiqué la directrice de TCHRD, Tsering Tsomo.
» Grâce à leur statut indépendant et à leur présence, les ONG et d’autres organisations de la société civile peuvent mobiliser l’opinion publique et agir comme groupes de pression pour l’adoption des réformes électorales « .
Madame Dolma Yangchen, Présidente de l’Association des Femmes Tibétaines,
a déclaré que la tenue d’élections libres et équitables exigaient des règles claires et transparentes, en plus d’une Commission électorale indépendante, d’une administration neutre et d’électeurs informés. « Ce que nous avons appris de nos années d’expérience dans la mise en place de campagnes de sensibilisation à la démocratie dans les communautés tibétaines exilées, c’est que l’éducation des électeurs et la diffusion d’informations crédibles liées aux origines des candidats aident réellement les électeurs à faire des choix éclairés».
En juillet dernier, TCHRD et TWA ont organisées deux semaines de campagne appelé « Mangsto : Tibetan Democracy Awareness Tour » pour encourager et promouvoir de manière libre et ouverte des discussions sur certaines des principales questions liées à la réforme et au renforcement de la démocratie tibétaine.
Trois membres de TCHRD, Mme Tenzin Dawa, M. Tenzin Nyima et M. Trisong Dorjee, assistés du caméraman M. Phuljung et des membres de TWA, ont facilité les discussions dans diverses communautés tibétaines situées à Dehra Dun, Delhi, Bangalore, Bylakuppe, Mundgod et Orissa. Une enquête a également été menée sur ces questions parmi les intervenants qui appartenaient à différents groupes d’âge, de genres et de professions.
Parmi les réponses reçues, un peu plus de 74% ont convenu que la pratique actuelle consistant à tenir deux tours pour l’élection du Premier Ministre et le Parlement devrait être poursuivie, bien que plus de 74% aient déclaré que le temps nécessaire pour déclarer les résultats primaires devrait être raccourci.
Environ 54% n’ont pas trouvé problématique que la date pour l’élection du Sikyong et les élections législatives soient au même moment.
Le privilège pour la population monastique d’avoir un vote comptant comme deux voix est considéré comme antidémocratique par 70% des personnes interrogées.
Néanmoins dans le même temps, plus de 57% ne voit pas de problème à ce que les moines et nonnes puissent prendre part au débat démocratique.
TCHRD publiera les résultats complets de cette enquête réalisée dans un Rapport spécial sur la Démocratie tibétaine, fin 2017. Pendant ce temps, les opinions et suggestions recueillies lors de la discussion publique seront soumises au Parlement Tibétain en Exil ( TPE )avant la session parlementaire de septembre 2017. La session parlementaire de mars 2017 n’a pas pu parvenir à un accord sur la proposition de réforme électorale. On espère qu’un accord sera atteint au cours de la prochaine session. Les vidéos de discussions publiques tenues lors de la tournée de sensibilisation seront disponibles en ligne à partir du 2 septembre, soit le 57 ème anniversaire de la Journée de la Démocratie Tibétaine.
TCHRD travaille à protéger les Droits de l’homme du peuple tibétain au Tibet et à promouvoir les principes démocratiques dans la Communauté tibétaine exilée. En plus d’entreprendre des enquêtes régulières et systématiques sur la situation des Droits de l’homme au Tibet, le centre organise des campagnes de sensibilisation visant à bâtir une démocratie forte et durable qui promeut le respect des droits de l’homme et l’État de droit, des élections libres et équitables, une gouvernance démocratique et un consultation publique.
TWA vise à promouvoir l’autonomisation sociale, politique, économique et éducative des femmes tibétaines en exil, en assurant leur accessibilité à une éducation et à des ressources adéquates. Depuis 2005, TWA a organisé un certain nombre d’ateliers de sensibilisation sur l’éducation électorale et l’importance d’élections libres et équitables pour une démocratie. TWA compte 58 groupes dans le monde, y compris en Inde, au Népal, en Europe, au Japon, en Australie, en Suisse, aux États-Unis et au Canada.
30 Septembre 2017
« La Chine, influenceuse planétaire » par Nadège Rolland dans Libération.
On le sait, Moscou a voulu peser sur les élections aux Etats-Unis ou en France. On sait moins que Pékin veut se faire entendre par tous les moyens bien au-delà de l’Asie par la corruption, la coercition ou la désinformation
. La Chine, influenceuse planétaire
Les révélations relatives à l’ingérence russe dans le processus électoral de plusieurs pays, y compris la France, ont ramené sur le devant de la scène des pratiques et méthodes que l’on croyait croupissantes dans les oubliettes de la guerre froide. L’ingérence a pour but d’orienter le cours de la politique d’un pays donné dans une direction favorable aux intérêts de la puissance étrangère. Elle s’appuie sur une panoplie d’outils subversifs (corruption, coercition, propagande, désinformation) relayés par des médias, des associations, ou des personnalités publiques, dans le but d’influencer l’opinion publique et les élites.
La Russie n’est pas la seule puissance à pratiquer l’art de la guerre politique.
La Chine mène le même combat, utilisant des armes similaires. Au cours des derniers mois, les exemples d’ingérence chinoise se sont accumulés : pressions financières exercées sur la prestigieuse Cambridge University Press, lui intimant de retirer de ses bases de données des centaines d’articles dont le contenu déplaisait à Pékin ; atteintes répétées à la liberté d’expression dans plusieurs universités australiennes et américaines opérées par des associations d’étudiants chinois rattachées à des organes centraux du Parti communiste chinois (PCC) ; rachat de journaux locaux ou coproduction de programmes médiatiques. Le monde politique n’est pas épargné : des tycoons liés au PCC ont versé plusieurs millions de dollars sous forme de donations aux principaux partis politiques australiens ; le directeur de la CEFC China Energy, une compagnie chinoise aux origines opaques, est depuis deux ans conseiller personnel du président tchèque. Alors que la Nouvelle-Zélande se prépare à tenir ses élections législatives, les services de contre-espionnage néo-zélandais ont déclaré avoir ouvert une enquête sur un ex-professeur de l’université d’Auckland, devenu député du Parti national en 2011. Avant son arrivée en Nouvelle-Zélande, Yang Jian avait enseigné à l’Institut des langues étrangères de Luoyang, une institution formant les officiers de renseignement du 3e département de l’Armée populaire (l’équivalent de la NSA). Il avait «oublié» de le mentionner. Les objectifs de la guerre politique menée par la Chine sont différents de ceux de Moscou, mais leurs tactiques ont un point commun : la manipulation de la liberté et de l’ouverture offertes par les sociétés démocratiques.
Là où la Russie veut diviser l’Europe, détourner son attention et la dissuader de réagir à ses agressions répétées, Pékin souhaite établir sa prépondérance sur une région Asie-Pacifique élargie qu’elle souhaite débarrassée de la présence américaine. Afin d’y parvenir sans déclencher de conflit militaire, elle s’attache à décrédibiliser Washington auprès de ses alliés, à diviser les acteurs régionaux et à les dissuader d’intervenir dans l’espace maritime est-asiatique qu’elle souhaite établir comme son pré carré.
Au-delà de la rivalité stratégique sino-américaine, c’est aussi un accès à des marchés, des savoir-faire et des technologies, que recherche une Chine qui s’est donnée pour objectif de dépasser la première puissance économique mondiale.
Le rêve du «grand marché chinois» ou la promesse d’opportunités lucratives offertes par son programme des «nouvelles routes de la soie» servent d’appâts à des entreprises et gouvernements souvent prompts à coopérer sans se soucier des potentielles conséquences négatives à long terme.
Enfin, le contrôle de l’information et l’effort de propagande chinois ne s’arrêtent pas à la frontière virtuelle créée par la «grande muraille digitale» qui scelle le cyberespace de la République populaire. Xi Jinping souhaite que la «voix de la Chine» résonne dans le monde, martelant les succès de la «solution chinoise» présentée comme une alternative à un modèle de globalisation en faillite. Une alternative dans laquelle les «droits au développement» passent avant le respect des valeurs universelles. Toutes les démocraties sont concernées et chacune se doit d’être vigilante.
Image : Le président chinois Xi Jinping, le 28 juillet à Pékin. Photo Ng Han Guan. AGP
Nadège Rolland directrice de recherches à The National Bureau of Asian Research (NBR)
À l’occasion de la Fashion Week, Arte présente une série de documentaires Au fil du monde axés sur la mode de Jill Coulon et Isabelle Dupuy-Chavanat. Première évasion au Tibet le 30 septembre à partir de 13h30 avec Dechen, créatrice de l’atelier de textile Norlha *.
Dechen a 24 ans quand elle se rend a pour la première fois sur les hauts plateaux de l’Amdo au Tibet oriental. Cette jeune femme dont la mère est américaine et le père tibétain ne s’était jusqu’alors jamais intéressée aux terres de ses ancêtres. Elle découvre la vie rude des Tibétains et la laine de yak dont sa mère Kim lui avait si souvent parlé : une laine si précieuse qu’elle allait bouleverser la vie de ces nomades.
Depuis 10 ans, Dechen consacre sa vie à son atelier de textile Norhla qui a transformé leur existence en ressuscitant le savoir faire de tissage de la laine de yak. Le nomadisme est menacé depuis que les jeunes préfèrent s’exiler dans les mégapoles chinoises pour trouver du travail. Grâce au projet de Dechen, l’atelier Norlha permet aux nomades de rester sur leurs terres, au cœur des haut pâturages sauvages, tout en pratiquant une activité issue de leur culture.
En plus de perpétuer la tradition, l’atelier Norlha assure aux nomades un emploi fixe et stable avec un salaire raisonnable.
Grâce aux collaborations avec des maisons de luxe, des ventes organisées de New York à Paris, la laine sacrée des Yaks aussi appelée « nuage immaculé », permet à l’atelier Norlha d’être au centre des créations de monde de la mode. Ce documentaire se révèle un magnifique voyage dans une région secrète aux paysages à couper le souffle.
Au mois d’octobre, GEO vous emmène sur le toit du monde, au Tibet. Dans ce numéro, retrouvez l’entretien exclusif que nous a accordé le dalaï-lama ainsi que l’enquête sur de nos journalistes sur la Lhassa d’aujourd’hui.
L’édito d’Eric Meyer
Le murmure du Tibet
Ce trajet sera, dans quelques années, l’un des plus spectaculaires voyages en train au monde. De Chengdu en Chine à Lhassa au Tibet : 1 700 kilomètres à travers un relief somptueux et dangereux. Le train devrait filer entre 160 et 200 kilomètres-heure et mettre le cœur du Tibet à treize heures de la mégapole Chengdu, contre quarante-huit actuellement par la route. Le premier tronçon ouvrira en juin 2018. Voilà pour l’aspect pharaonique et séduisant du projet. Mais ne nous leurrons pas. Le chemin de fer, celui-là comme le précédent (le Pékin-Lhassa), est un tentacule de fer posé sur le Tibet et vient accroître, voire parachever, la mainmise de la Chine sur le toit du monde. Année après année, l’emprise de Pékin s’étend sur le plateau tibétain, par la force mais aussi en raison de la fascination des jeunes pour le mode de consommation à la chinoise.
Derrière ces bouleversements émerge une question délicate. Le dalaï-lama, 82 ans, qui vit retiré à Dharamsala, en Inde, a-t-il réussi ou échoué ? Les cinq points de son «plan de paix» annoncé en 1987 à Washington ne sont pas atteints. La préservation de la culture et de la langue tibétaine dont il faisait une grande cause est mal en point. Qu’ils paraissent archaïques les autocollants «Vive le Tibet libre» que l’on voyait fleurir en Occident au XXe siècle ! D’autres combats sont passés au premier plan de nos esprits et de nos médias : les migrants, le Moyen-Orient… Le bouddhisme, souvent attaché à une image de tolérance, se montre violent et nationaliste (en Birmanie) ou enfante des dérives sectaires. Le dalaï-lama a récemment prononcé la disgrâce d’un maître du bouddhisme tibétain en France.
Alors ? On est tenté de tirer le bilan d’un homme qui, avec Gandhi, Mandela et Luther King aura été l’une des grandes voix que les chocs et les guerres du XXe siècle ont fait naître. Son héritage spirituel demeure, bien sûr. Ses appels à rejeter la violence et les extrêmes, à fuir la haine, la jalousie, les émotions négatives. A rechercher la «voie du milieu» et le désarmement intérieur. A former des hommes au cœur compatissant et à l’esprit éduqué. C’est déjà énorme. Mais quelle marque dans l’Histoire laisseront ses paroles ? Difficile pour nous, Occidentaux, de juger. A une pensée, la nôtre, construite autour d’un axe fondamental – l’action sur le monde –, les bouddhistes opposent un préalable, l’action sur soi. Avant la transformation du monde, ils font passer la transformation intérieure de chacun. Une telle sagesse, forcément, se destine à nourrir le murmure intérieur des consciences, à l’écart du grand spectacle de l’Histoire.
Eric Meyer, rédacteur en chef
EN COUVERTURE Tibet
Le dalaï-lama est-il las de la religion ? Le chef spirituel tibétain répond à nos questions pendant que nos journalistes enquêtent sur la Lhassa d’aujourd’hui, sur le projet de Pékin de créer un immense parc naturel au Tibet ou encore sur une étonnante lamaserie où l’on continue à imprimer des sutras à l’ancienne.
Et aussi : six artistes tibétains de talent qui montrent leur région autrement.
Au programme également : Escale dans les vertigineuses îles Féroé / Grand reportage aux Philippines, où le président Rodrigo Duterte et l’Eglise catholique sont en guerre ouverte / Plongée dans la vallée du Draa, au Maroc, haut lieu de l’industrie cinématographique mondiale. A découvrir chez votre marchand de journaux dès ce mercredi 27 septembre.
30 Septembre 2017
BRUXELLES : Exclusif … « Poignant et courageux témoignage d’une jeune Tibétaine » par Pierre Guelff
Au 8e Festival culturel du Tibet organisé dans la capitale de l’Europe au profit de projets éducatifs dans cette partie de l’Himalaya, une jeune exilée tibétaine de 20 ans accepta de parler au micro de « Fréquence Terre ». Ayant quitté sa terre natale à l’âge de 8 ans, elle transita par l’Inde avant d’aboutir en Europe pour y suivre des études. Déjà dépouillée de sa culture et de sa personnalité, elle y est admise comme une… Chinoise ! Si ce courageux témoignage est le reflet d’un drame humain, il démontre à suffisance que la lutte citoyenne pour un « Tibet libre » n’est pas une simple vue de l’esprit et qu’il serait grand temps que les décideurs et politiques occidentaux agissent pour éviter que soit radiée de l’humanité la culture tibétaine, sans parler, bien sûr, de s’opposer à la répression qui s’abat depuis des décennies sur six millions d’habitants.
Voici quelques extraits de ce témoignage, la totalité de l’interview se trouvant sur le podcast ci-dessous :
« À l’âge de 8 ans, certes, je voyais la cohabitation entre les Chinois et les Tibétains, après, j’ai su qu’il y avait l’oppression. Si on possédait une photo du Dalaï-Lama, on risquait jusqu’à quinze ans de prison. C’est en Inde, que j’ai appris que nous ne pouvions pas avoir une liberté d’expression et une culture à nous. »
« J’ai dû m’adapter. Au Tibet, il y avait l’Himalaya et la neige et, tout d’un coup, 34 à 40 degrés en Inde… Je n’avais plus mon pays natal, je n’étais plus reconnue… »
« Je suis étudiante en 1ère année d’ergothérapie à la Haute École de Bruxelles et je parle encore une autre lange… C’était soit le français soit le néerlandais, et puis je suis seule… Ma maman et ma petite soeur, avec qui j’avais quitté le Tibet, sont restées en Inde. Ma mère voulait que je fasse des études pour un meilleur avenir. »
« Comme j’avais 15 ans en arrivant en Europe, j’ai été accueillie dans un centre pour mineurs. C’était dur, car il y avait plein de gens différents, alors qu’en Inde, j’étais avec des Tibétains. Et puis, il y avait le changement d’environnement. »
« À l’âge de 15 ans, j’avais déjà vécu au Tibet, en Inde et en Belgique ! »
« Au centre d’accueil, je me suis fait une amie, une Rwandaise. Elle est restée ma meilleure amie. J’ai aussi un cousin en Belgique, cela m’a un peu aidée… »
« Quand je contacte ma famille au Tibet, mes grands-parents, mes tantes…, je n’évoque pas le Dalaï-Lama ou tout ce qui est politique, pour ne pas les mettre en difficulté ou être interdite de retour dans mon pays, car les Chinois surveillent tout ! »
« J’ai accepté de vous témoigner, car cela me fait de la peine de ne pouvoir dire qui je suis réellement dans la vie courante. À côté de mon lieu de naissance, il est indiqué « Chine » au lieu de « Tibet »… »
« On enlève quelque chose de moi quand on dit que je suis née en Chine, que je suis Chinoise… »
« J’ai beaucoup d’espoir de retourner au Tibet, mais il faut être réaliste : la Chine est puissante et les autres pays ne vont pas se pencher sur le Tibet et cela ne va pas arriver de si tôt… »
Pierre GUELFF est journaliste, écrivain (Éditions Jourdan) et chroniqueur radio. À travers ses ouvrages, ses émissions et ses chroniques, il défend avec passion la Nature, les notions de « Terroir », de « Tradition »… À « Fréquence Terre », il anime “Littérature sans Frontières”, « Nature sans Frontières » et « La Nuit porte conseil ». Sur son site officiel retrouvez toutes ses émissions radio et tv (RTBF, VivaCité, TV5 Monde), ses ouvrages, sa biographie… Son site officiel
Pour mémoire : Festival du Tibet :
Considéré pendant des siècles comme une terre mythique, ce n’est que récemment que le Tibet, Pays des Neiges, s’est ouvert au monde extérieur et laisse entrevoir une richesse humaine et culturelle extraordinaire. Rituels et coutumes, objets d’art et de culte: ce 8ème Festival Culturel du Tibet se veut avant tout une occasion unique pour explorer traditions et expressions modernes tibétaines, dans le but de contribuer à la préservation de cette culture ancestrale et si inspirante.Organisé par l’asbl Zangdok Palri Lotus et en présence du lama Patrul Rinpoche, le Festival aura lieu pendant le weekend du 23 & 24 septembre 2017, dans le cadre magnifique du Parc Georges-Henri à Bruxelles.Tout au long de ces deux journées des artistes musiciens variés offriront leur plus belles mélodies sous le beau kiosque en bois, et un programme riche en animations vous sera proposé pour toute la famille: chants et danses traditionnels, un marché d’artisanat d’art équitable de l’Himalaya, des livres sur le Pays des Neiges et le bouddhisme tibétain, des ateliers créatifs comme la calligraphie tibétaine, et des activités pour les enfants. Sans oublier les plaisirs gastronomiques avec des spécialités culinaires préparées par nos cuisiniers tibétains, tels que les ‘momos’, raviolis farcis et cuits à la vapeur…
Toutes les activités se dérouleront en plein air, dans une grande tente en poils de yak et dans des tentes de fête telles qu’elles sont utilisées encore aujourd’hui par les nomades tibétains lors des grandes occasions festives.
Nous serons heureux de vous accueillir pour le Festival, venez nombreux !
Informations pratiques :
L’entrée est libre et gratuite.
Les animations se dérouleront toute la journée, le samedi de 12h à 17h, et le dimanche de 11h à 17h.
Les dégustations culinaires, vendues à prix démocratique, sont servies de 12 à 14 heures.
Les bénéfices de l’événement sont destinés aux projets éducatifs menés au Tibet par l’association Zangdok Palri Lotus.
Tout le monde est bienvenu à toute heure !�
Lieu du festival :
Parc Georges-Henri
1200 Woluwe-Saint-Lambert
(à 5 minutes à pied du métro Tomberg)
Où comment une mode pour un chien de la taille d’un lion peut provoquer une catastrophe écologique…
Depuis quelque temps, le Tibet est rempli d’une population agressive inattendue : des milliers de dogues du Tibet, d’énormes chiens de la taille de lion, à la fourrure épaisse, employés généralement par les bergers du plateau sillonnent les villes de la région chinoise et provoquent de nombreux incidents. Un reportage sur cette population sorti en avril et intitulé Les dogues tibétains abandonnés retrace ce marasme local.
Au départ, il y a l’achat massif de ces dogues par les populations chinoises dans les années 2000. Un commerce se développe et des élevages inondent le marché très demandeur de ces ours en peluche vivants. On vendait ces chiens à des prix délirants tant ils étaient rattachés à l’idée de puissance et de richesse. Mais l’augmentation de la population canine mit fin à cette mania. La mode finit par passer, et les maîtres commencèrent alors malheureusement à abandonner leurs molosses dans la rue. Les centres d’élevages durent fermer et leurs chiens se retrouvèrent eux aussi dans le caniveau.
On parle de 14.000 chiens errants dans la préfecture du Qinghai en 2015, preuve que le phénomène est important. La situation a alors dégénré. Certains maitres peu scrupuleux croisèrent leurs chiens avec d’autres races et produirent des hybrides instables, grossissant encore la population errante. On se mit aussi à massacrer les chiens pour leur viande ou leur fourrure.
Mais ce ne fut pas tout. Les chiens errants devinrent agressifs et se mirent à attaquer le bétail, à commence par le fameux « mouton bleu » local, faisant même de l’ombre aux léopards des neiges locaux. Et ils s’attaqueraient aussi aux humains désormais.
Un exemple de catastrophe écologique, en quelque sorte.
Read more at http://www.atlantico.fr/atlantico-light/milliers-enormes-chiens-abandonnes-maitres-chinois-sement-terreur-au-tibet-3171980.html#kdGB4d1qIYdzul0L.99
24 Septembre 2017
La Chine rejette les critiques de Dr.Lobsang Sangay sur la politique chinoise environnementale défectueuse au Tibet
Dans son discours, le Premier Ministre a souligné l’importance stratégique du Tibet en tant que conducteur et amplificateur du réchauffement climatique. Il a demandé à la Chine de changer sa politique environnementale défectueuse.
“Aujourd’hui, la mauvaise gouvernance des actions environnementales et de développement du Gouvernement chinois ont transformé ce plateau riche en ressources en un carrefour de ses activités minières et de construction de barrages. L’écosystème du Tibet est mise à mal à cause de cette exploitation massive. Cela modifie non seulement la carte des eaux en Asie, mais contribue également à une crise environnementale, qui à son tour, contribue au changement climatique de tout l’Asie. La montée des températures sur le Toit du monde fait du Tibet à la fois un conducteur et un amplificateur du réchauffement climatique”.
Le président Dr Sangay a également affirmé que l’année 2016 était une année de catastrophes naturelles et que l’avalanche glaciaire qui s’ est produite sur Aru dans la région de Ngari au Tibet occidental, les inondations de boue et glissement de terrain dans l’ Amdo au Tibet oriental, ainsi que des inondations dans le Kham au sud-est du Tibet, sont l’effet cumulatif du changement climatique.
“Le Gouvernement chinois doit tenir compte de ces menaces imminentes et, en conséquence, orienter son projet de développement urbain pour atténuer les menaces croissantes posées par le changement climatique”, a déclaré le Dr Sangay.
Il a ajouté que “le Gouvernement chinois doit prendre en considération la fragilité et la nature délicate de l’environnement tibétain et régner sur les facteurs qui contribuent aux crises environnementales au Tibet telles que : l’urbanisation rapide, le transfert de la population chinoise au Tibet, l’exploitation minière non contrôlée sur le plateau du Tibet et ses montagnes et le barrage des rivières pour faciliter les projets d’hydroélectricité”.
“La dégradation de l’ environnement du Tibet entrave la sécurité régionale et mondiale. Les efforts mondiaux visant à régner dans les politiques de la Chine au Tibet qui sous-tendent la surveillance de l’importance de l’environnement et de la sensibilité du Tibet à son écosystème fragile doivent être solides. À l’époque du changement climatique, le futur de l’Asie et, par extension, celui de notre planète Terre repose sur les développements au Tibet, le Toit du monde”, a-t-il écrit.
Le Dr Sangay a dénoncé les politiques environnementales du Gouvernement chinois et a soutenu que les véritables bénéficiaires des projets de développement du Gouvernement chinois au Tibet sont les fonctionnaires chinois qui absorbent leur part du gain, les entreprises chinoises et les employeurs chinois bénéficiant des opportunités économiques.
Zeng Rong, porte-parole de l’ambassade de Chine au Royaume-Uni, a contesté la position du président Dr Sangay et l’a qualifié de trompeur. Il a soutenu que les Tibétains sont les principaux bénéficiaires des projets environnementaux de la Chine.
« Démocratiquement, les Tibétains constituent la majorité et continuent d’être les principaux bénéficiaires du développement remarquable au Tibet, la culture traditionnelle étant entièrement restaurée, conservée et promue », a déclaré Zeng Rong dans sa réfutation.
“Au cours des dernières années, la Région autonome du Tibet (TAR) a suivi strictement le principe de “maintenir les politiques de développement et de protection en tandem” et a accordé, tout au long, la priorité à la protection de l’environnement écologique. À la fin de 2016, 47 réserves naturelles avaient été établies au Tibet, couvrant 35% de la superficie totale de la région autonome. En outre, 22 zones de protection écologique avaient été mises en place. Le Communiqué environnemental de la région en 2016 indique que la plupart des régions restent dans leur état vierge et que la qualité de l’environnement reste bonne”, a déclaré Zeng.
En se référant aux plans de la Chine visant à investir davantage dans la construction d’un bouclier de sécurité écologique pour le “Toit du monde”, Zong a mentionné que plus de 10 milliards de yuans (1,1 milliards de dollars) ont été budgétisés pour la période de 2008 à 2030 afin de financer divers éco-projets.
“Nous continuerons d’investir pour minimiser l’impact du réchauffement climatique sur le plateau tibétain et atteindre un développement durable localement », a écrit le porte-parole de l’ambassade de Chine au Royaume-Uni.
24 Septembre 2017
Selon un membre du Parlement tibétain qui vit en Australie, l’influence de la Chine grandi dans le pays
Michael Danby, membre du Parlement avec la membre du parlement tibétain en Australie et manager des campagnes de l’ATC Kyinzom Dhongdue, au lancement du rapport à la Maison du Parlement de Canberra, le 13 septembre.
L’influence chinoise dans les institutions politiques et éducatives de l’Australie atteint « un niveau alarmant » selon la parlementaire tibétaine et Directrice des Campagnes du Conseil tibétain d’Australie (Australia Tibet Council), Kyinzom Dhongdue.
Un rapport intitulé « Le silence de l’Australie sur le Tibet : comment la Chine façonne nos programmes » a été présenté par l’ATC, à Canberra, le 13 septembre dernier.
Le Rapport met en évidence que l’emprise de la Chine sur différents médias d’importance en Australie est en fait bien plus importante que ce qu’elle semblait être jusqu’ alors. Ce Rapport perspicace examine comment des hommes d’affaires fortement liés au Gouvernement chinois ont été les principaux donateurs étrangers des partis politiques du pays alors que les institutions financées par le Gouvernement chinois sont très répandues dans les Universités du pays.
L’homme d’affaire chinois Chau Chak Wing a donné plus de 4 millions de dollars au Parti Travailliste de 2006 à 2016 tandis que Huang Xiangmo a donné plus de 2,6 millions de dollars aux Partis politiques majeurs depuis 2012, stipule le rapport de l’ATC.
Le Gouvernement chinois a fondé les Instituts Confucius qui sont un exemple classique de l’offensive douce de la Chine : ses 14 banches dispersées sur tout le continent colportent les programmes du PCC, toujours selon ce Tapport. Le nombre d’étudiants chinois a atteint un pic l’an dernier atteignant 46 370 étudiants, soit près de trente pour cent de l’ensemble des étudiants du pays. Ceci créant ce que l’auteur appelle « un environnement propice à l’auto-censure » à l’intérieur même des Universités australiennes et et au delà de l’actuelle pression pour faire taire les histoires anti-chinoises.
Le Rapport fait aussi la lumière sur un dangereux précédent : des médias australiens influents ont passé des accords avec les médias chinois pour diffuser ses messages.
« Alors que l’influence chinoise s’étend en Australie, le support explicite du Gouvernement australien pour le Tibet a diminué. Le silence du Gouvernement australien sur la crise des droits humains au Tibet est remarquable : pas une seule déclaration publique sur le Tibet n’a été émise depuis près de dix ans. »
« De plus, aucun Premier Ministre australien n’a rencontré le Dalai Lama depuis 2009 et ce bien que le leader religieux des Tibétains se soit rendu cinq fois en Australie », indique la page 28 du Rapport.
24 Septembre 2017
LUCERNE : Tashi Namgyal, demandeur d’asile tibétain se suicide et lance un appel dans une lettre à l’ONU et au gouvernement suisse.
– Le matin du 7 septembre dernier, un Tibétain s’est suicidé en se jetant sous un train près de la ville suisse de Lucerne. L’homme a ensuite été identifié comme étant Tashi Namgyal, âgé de 30 ans. L’incident fatal a été signalé sur la voie ferrée entre les stations d’ Emmenbrücke et d’ Olten
Un rapport précise qu’il avait demandé l’asile politique mais ne l’avait pas obtenu. Cependant, un autre rapport cite que le Gouvernement ne trouve aucun dossier officiel parmi les demandeurs d’asile.
La police aurait trouvé deux notes sur le défunt. L’une d’elle était adressée aux Nations Unies, en l’exhortant à faire face au sort des Tibétains vivant sous la domination chinoise et à dénoncer le manque d’inquiétude qu’il juge très décourageant.
Tashi Namgyal a écrit dans sa lettre que la décision du Gouvernement suisse, de rejeter sa demande d’asile, lui a fait perdre tout espoir et l’a fait se sentir impuissant.
24 Septembre 2017
LHASSA / PEKIN : La Chine va fermer le TIBET aux étrangers pendant le Congrès 2017 du PC du 18 au 28 octobre 2017
Aucun voyageur étranger ne pourra se trouver au Tibet du 18 au 28 octobre 2017. Les autorités chinoises ont décidé de « fermer » la région pendant le 19 ème Congrès du Parti Communiste Chinois.
C’est Action-Visas qui l’annonce en citant une déclaration du Bureau du Tourisme du Tibet (TTB) en date du 12 septembre 2017.
Les touristes étrangers devront ainsi quitter le Tibet pendant toute cette période. Le Gouvernement chinois souhaiterait, en effet, qu’aucun étranger ne soit présent dans la zone pendant le Congrès.
Les personnes qui auraient prévu un séjour dans le pays avec une excursion au Tibet sur cette période doivent se rapprocher de leur agence de voyages ou de leur tour-opérateur (TO) pour prendre connaissance des options de remplacement ou de modification d’itinéraire.
Les autorités chinoises ferment fréquemment les accès à la région et en expulsent les voyageurs étrangers. Cela a été le cas cette année à l’approche du Nouvel An tibétain du 25 février au 1 er avril 2017.
17 Septembre 2017
L’équipe nationale des exilés tibétains va jouer dans la Coupe du Monde de Football non affiliée à la FIFA
L’équipe de football tibétaine qui est dirigée par l’Association Nationale de Football Tibétaine , une organisation de tibétains en exil, participera à la prochaine Coupe du Monde de Football non affiliée à la FIFA qui se tiendra à Londres pendant l’été 2018. Elle a reçu une entrée wildcard de la part de la CONIFA, Confédération des Associations Indépendantes de Football.
La CONIFA est une organisation internationale qui regroupe les associations de football qui ne sont pas affiliées à la FIFA et c’est elle qui se charge de l’organisation de la Coupe du Monde.
Cette coupe comprendra 16 équipes issues des 4 continents. Le championnat fera s’opposer une équipe d’Océanie, une équipe pour le nord de l’Amérique, deux d’Afrique, deux d’Asie et cinq d’Europe. Le reste
des équipe seront les précédents champions et ceux qui accueillent le championnat.
C’est l’événement footballistique le plus important au monde hors FIFA et il commencera le 31 mai 2018 pour se terminer le 09 Juin avec la finale.
17 Septembre 2017
FRANCFORT SUR LE MAIN : « Entretien avec le Dalaï Lama » par Marie Holzman
Invité par la Tibet House Trust à parler à Francfort sur le Main, du 12 au 14 septembre 2017, dans le contexte d’une réflexion sur une éthique mondiale, le Dalai Lama a pris le temps de rencontrer, en petit comité, une trentaine de personnes sollicitées par les responsables de l’Administration tibétaine en exil. Comme le fait souvent Sa Sainteté le Dalai Lama, la rencontre visait surtout à poursuivre le dialogue avec des membres de la société chinoise, aussi bien Han que Mongols ou Ouighours. Quelques sinisants avaient été également invités, dont j’ai eu la joie de faire partie !
La rencontre s’est déroulée à l’aube dans un endroit surprenant : un hôtel cinq étoiles aménagé dans le château de Kronberg, construit à la fin du XIXème siècle dans le style néogothique pour l’impératrice douairière Victoria de Prusse, et son époux l’empereur Frédéric III. C’est dire si le cadre lourdement chargé de portraits accrochés aux tentures, de lustres, de statues de bronze et de fauteuils damassés se prêtait assez peu à une discussion sur le détachement et la frugalité… L’emploi du temps chargé du Dalai Lama n’a pas permis d’échanger pendant plus d’une heure mais à chaque thème abordé, le Dalai Lama a répondu sans hésiter, avec sérieux, avec à propos et fermeté, tout en ne se départant pas de son humour légendaire.
En introduction, le Dalai Lama a évoqué le rêve d’une Chine qui pourrait s’inventer autour d’une véritable république fédérale où Han, Tibétains, Mongols et Ouighours pourraient cohabiter dans le respect mutuel. Il a évoqué une rencontre avec la chef du mouvement ouighour en exil, Mme Rebiyah Kadeer, peu de temps après son arrivée aux USA, en se souvenant qu’il l’avait convaincue de renoncer à ses idées indépendantistes, trop peu réalistes, pour s’orienter plutôt vers une forme de cohabitation pacifique. Le Dalai Lama affirme que Rebiyah Kadeer a tempéré son discours après cette rencontre.
La première question a été posée par Mme Liao Tianchi, l’actuelle présidente de la branche chinoise du Pen Club International. Elle a évoqué le durcissement du régime de Xi Jinping, les violations des droits de l’homme de plus en plus fréquentes et cruelles et demandé comment, dans un tel contexte, on pouvait encore appliquer la « Voie du Milieu » prônée par Sa Sainteté.
La réponse a été assez détaillée : « D’après moi, Xi Jinping éprouve des idées positives à l’égard du Tibet, mais il s’est heurté à une opposition plus violente que prévu au sein du système communiste lorsqu’il les a émises. Le Bureau Politique va sûrement évoluer après le 19 ème Congrès qui va se tenir en octobre. Nous assisterons peut-être à de grandes transformations. Une génération de leaders plus ouverts, réformistes risque d’arriver au sommet. Dans ce cas-là, la Voie du Milieu pourra aider à résoudre les problèmes au Tibet.
Partout où je vais, j’essaye de rencontrer de jeunes Chinois qui font leurs études à l’étranger, en Amérique, en Australie, partout. Quand ils entrent dans la pièce, ils ont le visage fermé et ne veulent pas se faire photographier à mes côtés. Mais quand l’entretien se termine, ils sourient et courent tous se mettre autour de moi pour la photo.
Il y a sept milliards d’êtres humains sur cette terre, et, parmi eux, la proportion de dirigeants, de dictateurs, est minime. La plupart sont des gens simples, de bonne volonté, et c’est sur eux qu’il faut s’appuyer pour faire évoluer la situation. De toute façon la Chine et le Tibet ont une histoire commune depuis de nombreux siècles. Il est même arrivé qu’à certains moments les Tibétains sont descendus de leur Himalaya pour la Chine et le Tibet ont une histoire commune depuis de nombreux siècles. Il est même arrivé qu’à certains moments les Tibétains sont descendus de leur Himalaya pour subjuguer les Han, comme sous les Tang. Mais, globalement, ces deux peuples ont entretenu des relations fraternelles. Le parti communiste n’est vieux que de 70, 80 ans. Il ne faut pas perdre de vue la perspective du temps long !
Maintenant je me concentre sur ces rencontres avec des Chinois issus de la société civile. J’ai rencontré des Professeurs de l’Université Qinghua, lorsque j’étais à Princeton pour des discussions scientifiques. Qui sait, je serai peut-être invité à parler à l’Université Qinghua à Pékin un jour ?
Nous avons beaucoup à apporter à nos amis chinois. Nous pourrons leur montrer comment nous avons préservé la culture tibétaine, et inviter des Chinois à venir à Dharamsala pour apprendre de nous. Et puis, nous pourrons aussi accueillir des moines bouddhiques, qui sont de plus en plus nombreux en Chine. Nous le ferons sur un terrain neutre, comme à Bodgaya en Inde par exemple. »
Xie Haiming, un Mongol exilé en Allemagne depuis des dizaines d’années a pris la parole en se lamentant : « Les Chinois nous tuent. Ils détruisent notre environnement, nos troupeaux en pratiquant l’extraction minière partout. Nous avons été massacrés en masse et ne pouvons plus nous défendre. J’ai besoin que vous me donniez de l’espoir. »
Le Dalai Lama : « La violence est mauvaise conseillère. Elle mène à la guerre, qui ne résout rien. Il faut choisir d’autres méthodes. Il y a longtemps, Deng Xiaoping a ouvert la voie. Mon frère aîné est allé à Pékin pour le rencontrer. Il a parlé avec lui pendant une heure. Les horreurs du passé ont été évoquées par des Tibétains résidant en Chine. L’un d’eux était ulcéré, mais il a reconnu que s’il se battait avec un Han, à un contre un, il serait vainqueur. En revanche, à un contre mille, il serait massacré. Mon frère lui a dit : « Nous devons chercher à devenir amis avec les Han. Rester ennemis ne mènera nulle part. » Marie Holzman : Lorsque j’ai évoqué la mort du Prix Nobel de la Paix Liu Xiaobo en juillet dernier puis sa disparition rapide de la surface de la terre avec la dispersion de ses cendres dans la mer, j’ai demandé au Dalai Lama s’il pensait que l’érection de statues de Liu Xiaobo dans des villes diverses, et par exemple Dharamsala, était une bonne idée, il a réfléchi : « Il serait difficile de cerner le sens politique de la présence d’une statue de Liu Xiaobo à Dharamsala. En revanche, ce serait une très bonne idée si les Chinatown du monde pouvaient dresser ces statues dans de nombreux pays. » Enver Can, de la Ilham Tohti Initiative, a également évoqué le décès de Liu Xiaobo pour rappeler que d’autres prisonniers politiques, tels Ilham Tohti, risquaient de connaître le même sort si le monde extérieur ne faisait pas pression sur le PCC en exigeant leur
libération. Le Dalai Lama l’a approuvé avec gravité.
Un moment de détente a été créé par la question d’un jeune homme occidental qui a confié au Dalai Lama son vif désir de parvenir à une certaine sérénité mentale grâce à la méditation, et son regret de progresser si peu.
« J’ai beau être le Dalai Lama, a répondu le chef spirituel, je crois bien que j’ai mis soixante ans à parvenir à calmer mes émotions. Je crois que j’y suis à peu près parvenu, grâce à un travail assidu, long et quotidien. Calmer le mental, développer la sérénité est beaucoup plus difficile que de s’envoler sur une autre planète. Dans un cas, il suffit de faire des recherches scientifiques pendant une dizaine d’années, puis de s’entraîner un peu physiquement, mais dans l’autre, il n’y a aucune fusée qui soit capable d’envoyer votre esprit vers le Nirvana ! Ne renoncez pas. Pratiquez. Soyez patient » a t-il répété à plusieurs reprises au jeune homme bouleversé.
Puis le plus célèbre moine de la planète est parti dans un grand cortège de voitures noires vers Francfort, entouré par quelques dizaines de membres de son entourage, son beau-frère, ses nombreux représentants en Europe, et ses gardes du corps. Images contrastées du Bouddhisme tel qu’il est vécu dans notre monde moderne tourmenté… Marie Holzman, dans le train de retour vers Paris.
*
Construit entre 1889 et 1894 par l’architecte Ernst von Ihne dans le style néogothique (inspiré du Style Tudor) pour l’impératrice douairière Victoria de Prusse (fille ainée de la reine Victoria du Royaume-Uni), le château porte d’abord le nom de son époux, l’empereur Frédéric III. À la mort de l’impératrice en 1901, le château, son mobilier et tout son contenu passent en héritage à la dernière fille de la souveraine, la princesse Marguerite de Prusse, qui s’y installe avec son époux, le landgrave Frédéric-Charles de Hesse-Cassel.
17 Septembre 2017
La Chine affirme sa souveraineté sur le Tibet et la mer de Chine Méridionale dans de nouveaux manuels scolaires
La Chine a édité une série de nouveaux manuels scolaires pour les écoles élémentaires et les collèges qui paraitra à partir du mois prochain. Ils permettront à ses enfants de se familiariser avec la notion de « souveraineté nationale.» Les livres décrivent une Chine dont toutes les provinces actuellement occupées ou revendiquées feraient partie de son territoires depuis les temps anciens ceci incluant le Tibet et la mer de Chine méridionale selon un article du 30 août du dailymail.co.uk citant le porte parole de l’État et du parti le People’s Daily.
Les nouveaux manuels couvrent trois sujet principaux incluant la langue et l’histoire de la Chine ainsi qu’une éducation morale et légale. Ils montrent aux étudiants des « faits et documents » utilisés pour légitimer la souveraineté de la Chine sur le Tibet, Taïwan et les îles de la mer de Chine méridionale. Ils incluent aussi des textes sur les héros et les traditions de la révolution ainsi que sur le souhait du peuple chinois de défendre son « territoire national. »
La Chine revendique sa souveraineté sur le Tibet en se refermant au mariage de l’empereur Songsten Gampo avec une princesse de la dynastie chinoise des Tang à la fin du VIIème siècle et à travers une fausse représentation de l’histoire du territoires pendant les siècles où elle est tombée sous la domination des Mongols et des Mandchous.
La Chine revendique aussi tous les territoires de la mer de Chine méridionale et a construit des îles artificiels pour renforcer ses revendications. Se faisant elle a balayé les revendications de Brunei, la Malaisie, les Philippines, le Vietnam et de Taiwan sur les différentes parties de cette mer. Les Philippines avaient par ailleurs gagné un arbitrage international récemment quant à ces questions mais les problèmes dans cette partie du Globe sont loin d’être réglés et restent particulièrement tendus.
En Janvier 2017, le secrétaire d’État américain Rex Tillerson a indiqué que la Chine ne devrait pas avoir accès aux îles qu’elle a construites dans les région. La Chine avait alors répondu dans ses médias d’État que les États-Unis devraient entrer en guerre pour l’empêcher d’y accéder.
Article traduit pour France Tibet depuis l’article du 1 septembre 2017 de Tibetan Review. Retrouvez l’article original en langue anglaise : Tibetan Review
17 Septembre 2017
SUISSE : Retour à la case départ pour 300 tibétains exilés
Le gouvernement suisse aurait demandé à près de 300 Tibétains qu’il avait jugés non éligibles à l’asile politique de quitter d’eux même le pays. Le gouvernement suisse a promis de payer les frais de voyage et de fournir une aide financière de 5 000 francs suisses (environ 4350 euros) à chacun de ces exilés.
La directive du gouvernement suisse aurait été expliquée lors d’une réunion dans la salle de la communauté tibétaine suisse à Zurich le 27 août avec la participation du secrétaire à l’immigration, des représentants de la communauté tibétaine, y compris ceux du Bureau du Tibet à Genève, et des tibétains locaux.
À l’instar d’autres pays européens mais contrairement au Canada et aux Etats Unis, la Suisse ne donne l’asile politique qu’aux tibétains venus directement du Tibet plutôt que d’un pays tiers comme l’Inde ou le Népal, en dépit de leur situation d’apatride dans ces pays.
D’après les responsables de l’immigration, la plupart des tibétains qui arrivent en Suisse ne disposent d’aucun document pour appuyer leur demande d’asile, pas même une simple carte d’identité. Ce qui n’empêche le nombre de migrants d’augmenter chaque année.
17 Septembre 2017
RANGOON : « Comment expliquer la prudence d’Aung San Suu Kyi sur les Rohingyas? » par Arnaud Dubus
L’attitude d’Aung San Suu Kyi est depuis longtemps très ambiguë sur la question des Rohingyas, persécutés en Birmanie. Comment expliquer la prudence quasi coupable de celle qui est désormais de facto la dirigeante du gouvernement ? Eléments de réponse, alors que la « dame de Rangoun » est attaquée de toute part pour sa passivité. Même le dalaï-lama, Nobel de la paix au même titre qu’elle, a fait part de son indignation.
De notre correspondant dans la région,
L’exode des Rohingyas musulmans de l’ouest de la Birmanie vers le Bangladesh se poursuit, atteignant au moins 250 000 réfugiés en trois semaines. Face aux condamnations émanant surtout des pays musulmans, des Nations unies et des organisations de protection des droits de l’homme, Aung San Suu Kyi s’est exprimée pour la première fois ce week-end.
La conseillère spéciale birmane a affirmé que son gouvernement protègerait toutes les personnes vivant sur le sol birman, « y compris ceux qui n’en sont pas citoyens ». Mais la dirigeante birmane tarde à prendre des mesures concrètes pour ces populations.
La première raison est qu’elle n’a pas vraiment les mains libres. L’appareil d’Etat est encore en grande partie contrôlé par les militaires. Ils tiennent les ministères de l’Intérieur, de la Défense et des Frontières ; ce sont justement les ministères qui sont en charge de tout ce qui se passe dans l’Etat d’Arakan, dans l’ouest de la Birmanie.
La situation actuelle dans cette région frontalière du Bangladesh est considérée comme une question de sécurité nationale, et selon la division des tâches entre la dirigeante birmane et les militaires, seuls ces derniers ont leur mot à dire sur ce sujet. D’où l’extrême prudence d’Aung San Suu Kyi et sa réticence à s’exprimer publiquement sur les Rohingyas.
LA RÉACTION DU DALAÏ-LAMA
«Ceux qui harcèlent certains musulmans devraient se rappeler que Bouddha les aiderait11/09/2017 – par RFIÉcouter
Critiques sur la « dame de Rangoun »
Pourtant, la conseillère spéciale aurait pu en faire beaucoup plus, ne serait-ce qu’en dénonçant clairement les exactions dans l’ouest. C’est d’ailleurs ce que lui reprochent les organisations de protection des droits de l’homme. Elle pourrait utiliser une partie de sa crédibilité politique et de sa popularité pour prendre une position de principe contre les violations des droits dans l’Arakan.
Mais pour elle, cela comporte des risques : d’abord créer des tensions avec les militaires, qui pourraient dès lors s’appuyer sur le ressentiment général des bouddhistes birmans contre les Rohingyas pour l’affaiblir politiquement. Elle risquerait également de se couper de sa base politique.
Dans sa longue lutte pour ramener la démocratie en Birmanie, Aung San Suu Kyi a avant tout été la représentante des Birmans bouddhistes. Les minorités ethniques ne se sentaient pas représentées par elle. En déclarant par exemple que les violations des droits de l’homme dans l’Etat d’Arakan sont des inventions des médias étrangers, elle va dans le sens de ce que pense sa base politique.
Conséquences sur la transition politique
Cette crise a en tout cas des effets très négatifs sur la transition démocratique en Birmanie. D’abord, elle renforce la montée d’un bouddhisme ultra-nationaliste à travers tout le pays. Cet ultra-nationalisme vise en premier lieu les musulmans dans toutes les régions. On commence ainsi à voir des villages qui interdisent l’entrée aux musulmans.
Le boycott économique des musulmans se renforce également, mais même au-delà du clivage bouddhiste-musulman, ce fanatisme bouddhique peut aussi déstabiliser les relations avec les autres minorités ethniques du nord du pays, avec lesquelles le gouvernement a essayé de mettre en place des accords de coopération politique.
Plus largement, la question des Rohingyas focalise maintenant toute l’attention, non seulement à l’intérieur de la Birmanie, mais aussi dans les relations entre la Birmanie et les pays étrangers. Cela ne peut que ralentir et rendre plus difficile la transition démocratique, c’est-à-dire le désengagement progressif des militaires de l’appareil d’Etat.
REPORTAGE AU SUD DU BANGLADESH
La loi sur la citoyenneté birmane de 1982, base d’une discrimination d’Etat envers les Rohingyas
L’Union Bouddhiste de France condamne les atrocités en cours commises contre le peuple Rohingya. Les principes fondamentaux du bouddhisme excluent tout recours à la violence. Notre fédération déplore les persécutions commises depuis des années contre cette minorité ethnique, et assure à la communauté musulmane dans le monde, de sa solidarité et de son soutien. L’Union Bouddhiste de France invite tous ses membres à s’unir dans la compassion et à dédier leurs cérémonies pour que ce conflit s’apaise au plus vite.
Le pôle présidence de l’UBF
A ce sujet : les dernières informations en date du 10 septembre dans Le Point ::
Birmanie : le terrible récit des réfugiés rohingyas
Selon des témoignages, de nombreuses personnes ont été tuées à coups de machette dans le village d’Aung Sit Pyin, dans l’État Rakhine, au nord-ouest du pays.
Armés de machettes et de bidons d’essence, ces hommes étaient là pour tuer. Les soldats birmans barraient l’accès à la mosquée. Et les tueries ont alors commencé, racontent des survivants rohingyas. « Ceux qui couraient ont été tués à coups de machette. D’autres sont tombés sous les balles de l’armée », témoigne Master Kamal, un enseignant de 53 ans, l’un des survivants du massacre survenu dans le village d’Aung Sit Pyin, dans l’État Rakhine (nord-ouest de la Birmanie), où l’ONUn’est désormais plus la bienvenue. Deux semaines sont passées, mais les souvenirs horribles restent en mémoire.
L’Agence France-Presse a réussi à interviewer une petite dizaine d’habitants de ce village, qui ont trouvé refuge à Bakukhali, un vaste bidonville au Bangladesh. Tous font le récit terrifiant des événements qui se sont déroulés le 25 août. Ce jour-là, des rebelles rohingyas ont attaqué plusieurs postes de police, déclenchant une vague de répression qui a poussé à l’exode près de 300 000 membres de cette minorité musulmane, sur une population totale d’environ un million. « Ils brûlaient les maisons. Nous avons pris la fuite pour avoir la vie sauve », déclare Master Kamal à l’Agence France-Presse, ajoutant avoir vu trois de ses voisins être tués.
Une violence inédite, selon certains
La minorité rohingya accuse l’armée birmane et des bouddhistes extrémistes de ce pays à majorité bouddhiste d’être responsables des violences. Mais les témoignages des Rohingyas sont difficiles à vérifier, car l’accès à l’État Rakhine est restreint. Le gouvernement birman accuse les rebelles rohingyas d’avoir commis des atrocités, y compris en incendiant leurs propres villages, ce que l’ONU met en doute, et en tuant des civils soupçonnés de collaboration avec l’armée. Mohammad Amin, un paysan de 66 ans dont le père était chef de village, explique que sa famille vivait à Aung Sit Pyin depuis trois générations.
« C’est la première fois que nous fuyons. Je n’ai jamais vu une telle violence », dit l’homme, enveloppé dans un sarong bleu en lambeaux. Quand les tirs ont éclaté, il a couru se cacher dans la jungle, traversant une rivière pour échapper aux soldats qui traquaient les civils. « De l’autre côté de la rivière, j’ai vu que tout brûlait. » Selon l’armée birmane, au moins 400 personnes, pour la plupart des rebelles, ont été tuées dans les violences.
Fuir ou mourir
Mais l’ONU estime que ce chiffre est sous-estimé et parle de plus d’un millier de tués. D’autres villages de l’État Rakhine auraient été le théâtre de massacres. Les réfugiés d’Aung Sit Pyin déclarent pour la plupart qu’ils ont vu dans leur fuite des gens se faire massacrer ainsi que les corps de victimes, abattues à coups de machette ou brûlées. Certains expliquent avoir fait le trajet de Balukhali en six jours. D’autres qu’ils se sont cachés et qu’ils ont mis 12 jours pour franchir des cols étroits et une jungle touffue sous la pluie incessante avant d’arriver jusqu’au Bangladesh.
Anwara Begum, 35 ans, dit avoir plongé dans une rivière avec son fils de quatre ans pour échapper au feu des soldats. Dans la panique ambiante, elle a perdu le contact avec ses cinq autres enfants alors qu’elle trouvait refuge dans les collines avoisinantes, qui étaient survolées par des hélicoptères. « J’ai cru que je ne les reverrais jamais », dit-elle à l’Agence France-Presse. Mais ses autres enfants, âgés de 5 à 12 ans, ont réussi à rejoindre leur père à la frontière et la famille est désormais réunie au Bangladesh.
La plus importante population apatride
D’autres ont eu moins de chance. Près de 100 personnes ont péri noyées en tentant de franchir le fleuve Naf frontalier entre les deux pays. D’autres sont arrivés avec ce qui semble être des blessures par balle. Certains ont perdu des membres, victimes disent-ils de mines qui auraient été posées pour dissuader les réfugiés de revenir. Jamal Hussain, 12 ans, raconte que ses cinq frères aînés ont été abattus à la mitrailleuse en fuyant Aung Sit Pyin. Il n’a plus revu ses parents ni ses sept sœurs. « On était tous ensemble et tout d’un coup ils ont commencé à tirer. Je n’ai pas pu regarder en arrière, car je croyais que j’allais mourir. Quand je me suis caché, je me suis souvenu de tout. J’ai commencé à pleurer. »
Il a à l’épaule une cicatrice de la taille d’une petite pièce de monnaie, témoignage d’un éclat de balle. Les Rohingyas vivent en Birmanie depuis des générations pour certains. Mais les Birmans les considèrent comme des Bangladais, ce qui en fait la plus importante population apatride au monde. Le Bangladesh, qui est un pays très pauvre, fait face depuis deux ans à l’arrivée de centaines de milliers de Rohingyas. Les réfugiés de Balukhali n’ont nulle part où aller. Anwara Begum est prête « à mendier » pour survivre. « Si je n’ai rien à manger, je mangerai de la terre, mais je ne rentrerai jamais. »
DHARAMSALA, le 4 septembre : Un expert chinois en stratégie avertit l’Inde sur leurs intentions de construire plus de routes chinoises, non seulement à Doklam, mais aussi dans les zones frontalières au Tibet et au Xinjiang.
Victor Gao Zhikai, directeur de l’Association Nationale des Etudes Internationales de Chine a déclaré : « l’Inde devra s’habituer au fait que la Chine est le plus grand, le plus efficace et le plus puissant des constructeurs de routes. A Doklam, si la Chine s’appuie sur la partie de l’Inde, le pays aura de bonnes raisons légitimes de contester ».
Il ajoute : « Cependant, si la Chine établit des connexions mutuelles avec les autres pays et la construction d’autres routes sur le côté chinois de la frontière, aucun autre pays n’a le droit de s’interposer. Les routes sont neutres et l’Inde devrait être habituée à une infrastructure chinoise renforcée à Doklam et dans d’autres parties du Tibet ».
Cette tension qui a duré plus de 70 jours se termine avec le Sommet des BRICS à Xiamen, en Chine. C’est le chef de l’Etat chinois Xi Jinping qui a présidé la cérémonie d’ouverture. Le Premier ministre indien Narendra Modi était bien présent. Avant cette rencontre bilatérale, l’Inde a indiqué qu’elle voulait aller de l’avant et laisser derrière elle le problème.
Gao a déclaré que la Chine ne souhaite pas la guerre. Le déploiement par l’Inde de troupes armées pour interrompre le chantier avait rapidement fait monter la tension.
« La situation aurait pu déclencher une guerre frontalière pour laquelle ni l’Inde, ni la Chine ne pourront contrôler l’ampleur et le développement de tels affrontements. Les deux pays pourraient en subir d’énormes conséquences », ajoutéait Gao (ancien interprète du Président chinois Deng Xiaoping).
L’expert chinois a également félicité le Premier Ministre indien d’avoir assisté au Sommet organisé cette année par la Chine. Il a déclaré : « C’est un développement formidable que le Premier ministre de l’Inde ait décidé d’assister au sommet, ce qui est de bon augure pour la solidarité entre les pays BRICS, même si certains d’entre eux ont été confrontés à des difficultés ».
10 Septembre 2017
MULHOUSE : Un jeune Tibétain qui retrouve le sourire
Ex-moine bouddhiste, le Tibétain Tenzin Dekyong, 25 ans, est demandeur d’asile en France. Par le jeu de l’attribution des places d’hébergement, il est arrivé début août à Mulhouse, sans connaître personne et sans parler français. Premiers jours très durs. Mais grâce au réseau de l’association haut-rhinoise Liberté au Tibet, le jeune homme sort peu à peu de l’isolement.
Quand Agnès Charron, présidente de l’association Liberté au Tibet, arrive, ce matin-là, au Centre d’accueil des demandeurs d’asile (Cada) de la rue Zuber, à Mulhouse, le visage de Tenzin Dekyong – ce sont ses deux prénoms – s’illumine et le jeune Tibétain salue sa visiteuse en la serrant dans ses bras. L’un et l’autre ne se connaissent que depuis la mi-aôut. La barrière de la langue les empêche de se parler sans l’intervention d’un interprète. Mais la complicité entre la militante associative haut-rhinoise et le demandeur d’asile de 25 ans est évidente, tout comme leur joie de se revoir.
Un angoissant voyage
Les circonstances de leur rencontre ? On va y venir. Mais avant, quelques mots du parcours de Tenzin Dekyong. Ce fils d’agriculteurs a grandi dans un village du Kham, région traditionnelle du sud-est du Tibet, aujourd’hui à cheval sur plusieurs entités chinoises (la région autonome du Tibet et les provinces du Sichuan et du Yunnan). Après une scolarité courte, interrompue notamment pour épauler ses parents, le jeune Tibétain entre dans un monastère en 2009, relate-t-il dans un récit de vie préparé dans le cadre de sa demande d’asile. « J’ai commencé à étudier les bases du bouddhisme tibétain […] J’ai reçu la bénédiction du 14e Dalaï-Lama et je suis devenu un véritable moine bouddhiste. J’avais comme projet de m’exiler en Inde. » Mais, poursuit-il, sa demande de passeport est refusée par les autorités chinoises. Tenzin Dekyong proteste. Se sentant en danger, il décide de quitter le pays. Moyennant une forte somme d’argent, un réseau de passeurs lui permettra de gagner l’Europe avec de faux papiers, un voyage qu’il détaille ainsi : départ en avion, le 12 mai dernier, de Chengdu, la capitale de la province chinoise du Sichuan, pour Bangkok ; de là, cap sur Istanbul, via la Malaisie ; traversée en bateau pneumatique de la Turquie vers la Grèce ; vol pour l’Espagne, puis nouvel avion pour arriver, le 22 juin, à Paris. Ces semaines sont très éprouvantes. « J’étais tellement angoissé que je ne trouvais pas le sommeil, je ne dormais que deux heures par jour » , raconte aujourd’hui le jeune homme, arrivé dans l’Hexagone dans un état d’épuisement. « Les premiers jours, je dormais tout le temps » , dit-il en souriant.
« Maintenant, je suis libre »
Quand on lui demande quel était son sentiment en foulant le sol français, Tenzin Dekyong confie : « J’étais très, très content. Je me suis dit : maintenant, je suis libre. » De Paris, l’ex-moine repart tout de suite pour Nancy, avec un autre Tibétain. Là, il loge dans une famille tibétaine et noue des relations avec d’autres compatriotes. Il entame ses démarches de demande d’asile. L’Ofii (l’Office français de l’immigration et de l’intégration) lui trouve une place en Cada. Mais c’est à Mulhouse.
« J’étais très triste »
Tenzin Dekyong arrive au Cada mulhousien de la rue Zuber – qui est géré par l’association Appuis – le 1er août. Dans la Cité du Bollwerk, il ne connaît absolument personne. Il ne peut pas échanger avec l’équipe du Cada et les autres résidents, ne parlant que le tibétain (hormis quelques rudiments de chinois). Ses compagnons nancéiens lui manquent. « J’étais très triste » , résume-t-il pudiquement. Ahmed Lachhab, chef de service adjoint du pôle asile et réfugié d’Appuis, en témoigne lui aussi : « Il était vraiment très mal en arrivant chez nous. Il était tout seul. On ne pouvait pas communiquer. Il voulait repartir à Nancy. La seule chose qu’il savait dire, c’est : “Go Nancy”. »
Le jeune Tibétain est libre de retourner à Nancy. Mais en quittant la place en Cada qui lui a été attribuée à Mulhouse, il s’exposerait à perdre à la fois la petite allocation que l’État verse aux demandeurs d’asile en attente d’une décision et le droit à l’hébergement. « Ce serait ce qu’on appelle un refus d’orientation » , explique Ahmed Lachhab. Alors pour pouvoir faire comprendre à Tenzin Dekyong cet enjeu très important pour lui, mais aussi pour lui permettre de sortir de sa détresse en renouant des contacts dans sa langue, l’équipe du Cada s’est mise en recherche de personnes tibétophones. Elle a pris attache avec l‘association Liberté au Tibet, qui s’est émue de la situation de Tenzin Dekyong et s’est immédiatement mobilisée.
Le jour même, Agnès Charron a invité le jeune demandeur d’asile mulhousien à venir passer le week-end chez elle, à Bennwihr. Par une heureuse coïncidence, elle et son mari recevaient chez eux deux amis népalais. « Ce sont nos guides quand nous allons au Népal et ils sont de l’ethnie sherpa, ils parlent un dialecte tibétophone. » Les deux hommes ont bien volontiers accepté de jouer les interprètes entre Tenzin Dekyong et le couple alsacien. « Ça lui a permis de communiquer pendant ces deux-trois jours. Et on l’a emmené en montagne, dans le massif du Hohneck, avec un repas en ferme-auberge le soir, ça lui a beaucoup plu. »
« On l’a emmené dans le massif du Hohneck, ça lui a beaucoup plu »
La présidente de Liberté au Tibet a aussi adressé un message aux adhérents et sympathisants de l’association pour évoquer la situation de Tenzin Dekyong et lancer cette invitation (toujours d’actualité, ceux qui ont envie d’y faire écho peuvent contacter le Cada au 03.89.51.03.83) : « Si vous avez du temps, merci de lui en consacrer un moment en lui faisant visiter la ville ou la campagne, en passant un moment avec lui, en lui apprenant quelques rudiments de français. Il est impatient de pouvoir s’exprimer et de pouvoir nous comprendre. »
L’initiative a déjà permis à Tenzin Dekyong de visiter le zoo de Mulhouse, par exemple. C’est aussi grâce au réseau de Liberté au Tibet que le jeune homme a pu entrer en contact avec deux autres Tibétains arrivés avant lui à Mulhouse : Nyima Dorjee et Tennam Choezin Khokze (lire ci-dessous) qui a traduit nos échanges avec le nouvel arrivé. « J’ai aussi donné le numéro de téléphone de Tenzin aux Tibétains que je connais, pour qu’ils lui passent de temps en temps un coup de fil, pour l’aider à garder le moral » , complète Agnès Charron.
Ces divers échanges et rencontres ont rapidement adouci le blues de l’ex-moine bouddhiste, qui a retrouvé le sourire. « On a observé une transformation fondamentale, on a vraiment une autre personne ! » , se réjouit Ahmed Lachhab. Aujourd’hui, Tenzin Dekyong n’est plus dans l’optique de quitter Mulhouse, une ville qu’il trouve « très jolie ». Il va débuter des cours de français individuels avec une enseignante retraitée bénévole au Cada. Et s’il obtient un titre de séjour, ce qu’il espère bien sûr de tout cœur, l’ex-moine se mettra en quête d’un emploi. « J’aimerais travailler comme cuisinier. »
image : Au square de la Bourse à Mulhouse, proche du Cada où il réside, Tenzin Dekyong (au centre), entouré d’Agnès Charron et du Mulhousien d’origine tibétaine Tennam Khokze, deux de ceux qui ont redonné le sourire au jeune exilé. Photo L’Alsace/F.F.
10 Septembre 2017
Des nomades tibétains ont été forcés de quitter leurs pâturages
Dans une zone peuplée de Tibétains au nord ouest de la province du Qinghai, les autorités forcent les éleveurs à abandonner leurs terres de pâtures traditionnelles en leur imposant d’importantes amendes et en menaçant de prison toute personne n’ayant pas quitté les zones interdites, rapportent des sources au Tibet.
Aucune explication n’a été donnée suite à cette injonction de déménager des pâturages de la préfecture de Golog dans le xian de Darlag ou pour justifier l’expulsion d’un autre groupe de nomades de leurs camps d’hiver, selon le témoignage d’une source au service Tibet de la RFA.
« Chez les nomades tibétains, il est d’usage de laisser paître librement le bétail dans les pâturages en été pendant deux mois et 20 jours à la fin du mois de juin ou début juillet, » a ajouté la source de la RFA ,sous couvert d’anonymat.
« Mais cette année, alors qu’ils étaient dans les pâturages, les autorités locales chinoises leur ont ordonnés de quitter les lieux », précise la source.
La date butoir fixée par les autorités était le 23 août, pourtant à cette date certains nomades n’avaient pas quitté les pâturages. »
« De ce fait, les autorités accompagnées des forces de police ont menacé les nomades toujours sur place, pour finalement les forcer à partir en leur infligeant à chacun une amende 1000 yuans (128 euros) ».
Nulle part où aller
Les nomades vivant dans les villages de Horkor et Takor dans le xian de Darlag ont pendant ce temps-là été forcés de déménager, rapporte la source à la RFA.
« Mais ils n’ont nulle part où aller et font maintenant face à un harcèlement constant de la part du pouvoir en place. »
« Ils sont très inquiets à propos de ce qui va leur arriver ensuite, » a t-elle ajouté.
Les nomades tibétains sont à présent bannis de leurs pâturages et ont du déménager « des meilleurs pâtures de tout le plateau tibétain, et particulièrement des préfectures de Yulshul et Golog », a expliqué à la RFA Gabriel Lafitte, spécialiste de l’environnement sur le plateau tibétain.
Les autorités chinoises affirment que la relocalisation des nomades leur offre un apprentissage professionnel et un accès à plus de débouchés, selon Lafitte « En réalité, la relocalisation des nomades leur offre peu d’opportunités d’entrée dans l’économie moderne. »
10 Septembre 2017
PEKIN / GENEVE / ONU : Les intrigues de Pékin dans les couloirs onusiens afin de briser ses opposants…
Depuis quatre ans, Pékin accentue la pression pour étouffer toute contestation jusque dans les couloirs du Palais des Nations.
En janvier, lors de son déplacement à Genève, le président chinois Xi Jinping a affirmé que son pays était déterminé à jouer la carte du multilatéralisme et donc prêt à investir dans le développement des organes onusiens. Un engagement salué par les autorités suisses, l’ONUet la communauté internationale. Seule fausse note à l’époque, le verrouillage sans précédent du Palais des Nations, vidé de ses employés et de ses journalistes accrédités, à la demande de Pékin. Certains y ont vu le syndrome d’un pouvoir habitué à tout contrôler et ne supportant pas la moindre contestation.
A Genève, la montée en puissance de la Chine sur la scène multilatérale suscite beaucoup d’inquiétudes parmi les défenseurs des droits de l’homme. Cet été, plus précisément le 30 juillet, une image a marqué les esprits, celle de Xi Jinping habillé en militaire et passant en revue ses troupes à l’occasion du 90e anniversaire de la fondation de l’Armée de libération du peuple. L’uniforme d’un côté, le costume de VIP de l’autre, mais toujours le même rejet de la tricivara tibétaine.
Morte en prison
La Chine de Xi Jinping est prête à jouer le jeu avec ses partenaires mais à condition que personne ne conteste sa puissance et encore moins sa souveraineté. Les défenseurs des droits de l’homme en ont fait l’amère expérience. Ils craignent que Pékin profite de sa position dominante pour miner les mécanismes de contrôle mis en place par l’ONU. L’organe le plus exposé est le Conseil des droits de l’homme basé à Genève et au sein duquel la Chine occupe un siège.
L’ONG Human Rights Watch (HRW) vient de publier un rapport très documenté sur ce que les diplomates chinois sont prêts à faire pour étouffer la contestation aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de leur pays, avec un seul objectif: éviter que Genève se transforme en caisse de résonance. L’exemple le plus marquant est celui de Cao Shunli, une militante des droits de l’homme arrêtée à l’aéroport de Pékin le 14 septembre 2013 alors qu’elle se rendait à Genève pour participer à une session du Conseil des droits de l’homme. Une audace qui, dans la Chine de Xi Jinping, lui a été fatale. Elle est décédée un an plus tard en détention.
Genève et son prisme droit-de-l’hommiste font peur à Pékin, qui n’hésite pas à pourchasser ses opposants jusque dans les couloirs du Palais des Nations. Human Rights Watch rapporte plusieurs cas «d’intimidation et de harcèlement de militants dans les locaux de l’ONU». En mars 2014, Ti-Anna Wang, la fille de Wang Bingzhang, un militant des droits de l’homme détenu en Chine, a été traquée par un homme qui l’a photographiée de manière agressive. Même traitement d’intimidation avec les activistes ouïghours. Le 26 avril 2017, Dolkun Isa-un, un activiste bien connu qui fait campagne en Allemagne au nom des Ouïghours, a subi des pressions alors qu’il assistait à un forum sur les questions autochtones.
Lorsqu’il s’agit des Tibétains, Pékin montre ses muscles et sort les crocs. En mars 2016, la conférence-débat à laquelle avait été invité à participer le dalaï-lama a donné lieu à une levée de boucliers inédite. Les organisateurs ont dû renoncer à organiser cet événement dans l’une des salles de conférences du Palais des Nations, l’ONU redoutant des représailles financières. La Chine est devenue le troisième contributeur de l’ONU pour son budget régulier au cours de l’exercice 2016-2017. Le chef des bouddhistes a été finalement accueilli à la Maison de la Paix, quelques centaines de mètres plus loin mais hors du périmètre onusien.
Le renforcement de l’emprise chinoise sur les organes onusiens n’impacte pas seulement les droits de l’homme. En mai dernier, les représentants de Taïwan se sont vus refuser, contrairement aux années précédentes, l’accès aux travaux de l’assemblée générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une décision de Pékin appliquée avec zèle par la directrice générale Margaret Chan avant qu’elle ne passe le flambeau à Tedros Adhanom Ghebreyesus. Les Taïwanais ne sont guère optimistes pour l’avenir. Ils constatent que pour son premier grand déplacement officiel, le nouveau patron de l’OMS s’est rendu à Pékin.
«Tout se joue ici»
Hors micro, les diplomates occidentaux confessent être pieds et poings liés. Ce qui fait désormais figure d’urgence, c’est le sauvetage du Conseil des droits de l’homme dont la Chine détient un trousseau de clefs. Son rapprochement avec les autres membres du Like Minded Group (1) a considérablement accru son influence et permis à nombre d’initiatives renforçant la protection des droits de l’homme d’échouer. Pour Kenneth Roth, directeur de HRW, Pékin a fait de Genève la plateforme diplomatique d’où «elle déploie ses efforts pour empêcher les critiques sur la question des droits de l’homme». «Ce n’est pas au Conseil de sécurité, ni à l’Assemblée générale que cela se joue. Mais bien ici», insiste-t-il.
Lors d’un briefing de presse, le porte-parole du Ministère chinois des affaires étrangères, Geng Shuang, a répondu lundi que son pays attachait «une grande importance aux droits de l’homme» et qu’il s’était «engagé à les promouvoir et les protéger».
(1) Groupe de pays de «même sensibilité»: Algérie, Bangladesh, Bélarus, Bhoutan, Cuba, Egypte, Inde, Indonésie, Iran, Malaisie, Myanmar, Népal, Pakistan, Philippines, Russie, Sri Lanka, Soudan, Syrie, Venezuela, Vietnam, Zimbabwe.
10 Septembre 2017
CONFLANS STE HONORINE : La Mairie en appelle à l’ Etat pour les Tibétains qui dorment dehors …
Voilà une vue de l’amoncellement de « matériel de couchage » qui est stocké la journée par les Tibétains sous le bâtiment du Pointil. Et, à la tombée de la nuit, plus de 200 personnes s’activent pour trouver une place où installer sa tente et, / ou, son matelas sur les bords de l Oise.
Yvelines : une soixantaine de réfugiés tibétains dorment sous des tentes à Conflans
L’association qui les accueille assure un accompagnement social pour environ 300 réfugiés. Mais il n’y a plus de places pour les nouveaux arrivants.
Un camp de Tibétains s’est constitué à Conflans-Sainte-Honorine sur les bords de l’Oise. L’association la Pierre-Blanche qui gère l’hébergement des réfugiés et la mairie sont démunis. Car les arrivées sont toujours plus nombreuses et les différents sites d’accueil affichent complet. Face à ce phénomène, Laurent Brosse, le maire LR, vient d’alerter les services de l’Etat « afin de trouver rapidement une solution de relogement pour les personnes sans toit ».*
Les premiers Tibétains, ayant décidé de fuir leur pays pour échapper aux persécutions chinoises, sont arrivés à Conflans en 2011. Aujourd’hui, l’association, qui œuvre en faveur des démunis, assure un accompagnement social pour environ 300 réfugiés. Une majorité est orientée dans les anciens locaux des Voies Navigables de France, certains sont hébergés dans les navires de l’association et d’autres sont accueillis par des familles volontaires. Mais il n’y a plus de places pour les nouveaux arrivants qui s’installent alors sous des tentes.
Selon une estimation, une soixantaine de Tibétains dorment sous des tentes sur les espaces verts du Pointil au confluent de la Seine et de l’Oise. « La situation n’est plus tenable, souligne Laurent Brosse. Les gens vivent dans des conditions sanitaires alarmantes ». En perspective des mauvais jours et de l’hiver, l’élu prend les devants dans le but d’éviter le pire. « En 2014, les réfugiés dormaient dehors sous le pont de la N 184 sous la pluie et dans le froid », rappelle-t-il.
60 Tibétains au Pointil
Les infrastructures d’accueil destinées aux réfugiés affichent complet, du coup les Tibétains ont installé un campement sur les terrains du Confluent. LP/Y.F.
L’élu soumet l’idée de placer les réfugiés dans des structures locales réservées par l’Etat pour l’hébergement d’urgence des migrants. « Dans le secteur, la préfecture dispose de chambres dans d’anciens hôtels à Conflans, Achères ou encore Magnanville, détaille Laurent Brosse. Pourquoi ne pas y installer les Tibétains ? ».
La Pierre-Blanche, implantée dans la péniche « Je Sers », confirme la tendance. « Nous constatons un flux important depuis le début de l’été, indique Hugues Fresneau, chargé de la coordination de l’association. Il y a quatre à cinq arrivées par jour ». « Une solution est recherchée, précise Stéphane Grauvogel, le sous-préfet de Saint-Germain-en-Laye. Les Tibétains qui dorment sous les tentes pourraient être accueillis dans une résidence sociale de Saint-Germain où des chambres se sont libérées après le départ des migrants provenant de l’évacuation du camp de la porte de la Chapelle à Paris ».
leparisien.fr
A propos du groupe Soutien aux réfugiés Tibétains de Conflans Ste HonorineCe groupe a été créé en soutien aux 250 à 300 réfugiés Tibétains de Conflans Sainte Honorine dans les Yvelines. Une centaine d’entre eux sont sans abri et dorment sur les quais, à même le sol. Ce groupe rassemble questions, informations, témoignages, idées et suggestions et mobilisations les concernant. Il a pour but de rassembler les forces humaines, politiques et financières pour aider à améliorer l’accueil de ces personnes dans notre commune. Merci pour votre soutien et bienvenus à tous !
(TibetanReview.net, 31 août 2017) Selon l’agence de presse chinoise officielle Xinhua, neuf personnes ont été ensevelies dans un glissement de terrain qui, la semaine dernière, a frappé un village dans la préfecture tibétaine de Golog, de la province du Qinghai, dans la nuit du 30 août.
Le corps de l’un d’entre eux a été retrouvé tandis que deux autres ont pu être secourus et envoyés à l’hôpital en raison de leurs blessures.
Le rapport indique également que les recherches se poursuivent pour les six autres villageois.
Le glissement de terrain a eu lieu à 4 heures 30 au village de Sirouquian, du canton de Lajia. Plus de 600 sauveteurs étaient présents sur le site pour rechercher les villageois.
Selon le rapport, environ 90 personnes de 17 fermes et 1200 bovins ont dû être évacués. Une route nationale ainsi qu’une rivière ont été bloqués suite au glissement de terrain.
10 Septembre 2017
TSOGO : Agression injustifiée de la police sur des Tibétains dans le comté de Draggo
DHARAMSHALA, 29 août: on rapporte que la semaine dernière, un groupe de Tibétains en pique-nique a été attaqué sans motif par la police chinoise dans la ville sichuanaise de Tsogo, située dans le comté de Draggo en territoire tibétain occupé. Les victimes, parmi lesquelles on compte une personne âgée, ont subi de graves blessures et on a dû les envoyer en urgence à l’hôpital de Chengdu, capitale de la province.
Le 25 août, un groupe de Tibétains originaire du village de Gorum, comté de Draggo, étaient en train de pique-niquer chez eux quand une trentaine de policiers chinois ont débarqué et agressé les villageois. Certaines sources affirment que les pique-niqueurs ont été encerclés par la police qui leur a demandé de se mettre en ligne avant de commencer à les frapper.
Une source citée par Radio Free Asia a déclaré qu’un“ homme âgé d’environ 70 ans a été blessé si gravement qu’on a dû le transporter d’urgence vers les service de soins intensifs de l’hôpital de Chengdu″ ainsi que d’autres atteints de blessures sérieuses, comme des côtes cassées et des contusions.
Selon Radio Free Asia, dix personnes ont été blessées tandis que d’autres étatient atteintes de lésions plus sévères et devaient être admis dans les hôpitaux locaux pour des soins d’urgence.
Le chef du village, qui se trouvait parmi les pique-niqueurs, a demandé à la police de s’expliquer, mais il a été roué de coups et placé en détention.
Un peu plus tard, selon la même source, les Tibétains ont lancé des recours aux autorités locales pour obtenir des explications quant à l’incident et des copies ont été transmises aux autorités du Sichuan et de la Préfecture Tibétaine Autonome de Kardze (Ganzi). Les autorités n’ont encore fourni aucune explication sur l’évènement.
En février 2016, les autorités chinoises ont annoncé la saisie de toute photo du Dalaï Lama en vente ou en stock par les autorités de ce même comté. Les commerçants qui ne se soumettraient pas à cette mesure à la date indiquée ou n’arrêteraient pas la vente ou l’exposition de ces photos dans leur vitrine seront châtiés, ont déclaré les autorités.
2 Septembre 2017
L’inde se retire d’une zone frontalière avec la Chine
L’Inde et la Chine mettent fin à une confrontation dans l’Himalaya
Pékin accuse des soldats indiens d’avoir pénétré sur son sol à la mi-juin. Lundi, l’Inde a annoncé le désengagement de soldats du Doklam suite à des pourparlers.
L’accord met fin à deux mois de confrontation entre l’Inde et la Chine. Les deux pays ont annoncé, lundi 29 août, un désengagement militaire sur un plateau himalayen stratégique, une zone située entre les deux géants asiatiques. Soldats indiens et chinois se faisaient face depuis la mi-juin sur le plateau montagneux du Doklam, qui assure la jonction entre les territoires indiens, chinois et bhoutanais.
New Delhi y avait envoyé des troupes pour former un barrage humain au chantier d’une route militaire chinoise. Lundi matin, l’Inde a annoncé le « désengagement » de soldats du Doklam suite à des pourparlers diplomatiques. Pékin a pour sa part fait état d’un retrait de troupes indiennes et affirmé que les « troupes chinoises poursuivent leurs patrouilles du côté chinois de la frontière ».
Ces communications officielles n’indiquaient pas de manière explicite si les troupes chinoises se retiraient également de la zone de frictions concernée.
Tout a commencé le 16 juin, lorsque des soldats bhoutanais ont aperçu des troupes chinoises équipées de matériel de construction destiné à achever un chantier de route menant au poste frontière indien sur ce qu’ils considèrent être leur territoire. Le petit royaume s’est aussitôt tourné vers son allié et protecteur, l’Inde, dont une garnison est située à deux pas, qui a déployé des hommes sur le terrain. Ces derniers ont alors bloqué physiquement les Chinois, par une bousculade, mais sans armes des deux côtés afin d’éviter l’escalade.
La Chine soutient que la construction de la route se déroule sur son territoire, mais l’Inde et le Bhoutan contestent cette revendication. New Delhi et Thimphou estiment que les travaux se situent en sol bhoutanais. La cause de la dispute tient dans un mouchoir de poche. Pékin place la trijonction de son territoire avec l’Inde et le Bhoutan cinq kilomètres plus au sud que ce que ses deux voisins reconnaissent. C’est dans cette poche montagneuse que se déroulait le face-à-face.
Au-delà de la question de la souveraineté de la zone, une militarisation du plateau du Doklam par la Chine pose un problème stratégique à l’Inde.
En effet, la hauteur n’est située qu’à quelques dizaines de kilomètres du corridor de Siliguri, une étroite bande de terre, surnommée « cou de poulet », qui est la seule jonction territoriale pour New Delhi entre les plaines du nord et ses États du nord-est, constituant par conséquent un point vulnérable sur le plan militaire.
La Chine s’est déclarée aujourd’hui « satisfaite » que l’Inde accepte de retirer ses troupes d’une zone frontalière disputée avec le Bhoutan, mettant fin à deux mois de confrontation tendue entre les armées chinoise et indienne.
La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hua Chunying a confirmé que les soldats indiens s’étaient désengagés de cette zone de l’Himalaya, et que les « troupes chinoises poursuivent leurs patrouilles du côté chinois de la frontière ». Situé sur le flanc ouest du Bhoutan et à l’est de l’État indien du Sikkim, cette zone stratégique assure la jonction entre les territoires indien, chinois et bhoutanais.
Les trois nations sont depuis mi-juin dans une confrontation autour du chantier d’une route entrepris par l’armée chinoise sur cette hauteur. La Chine soutient que la construction se déroule sur son territoire, ce que contestent l’Inde et le Bhoutan.
L’Inde avait envoyé des soldats former un barrage humain au chantier se déroulant selon elle en territoire bhoutanais. La Chine appelait vertement à leur retrait. Au-delà de la question de la souveraineté de la zone, la présence de l’armée chinoise sur le plateau de Doklam pose un problème stratégique à l’Inde.
En effet, la hauteur n’est située qu’à quelques dizaines de kilomètres du corridor de Siliguri, une étroite bande de terre surnommée « cou de poulet » qui est la seule jonction territoriale pour New Delhi entre les plaines du nord et ses États du nord-est et constitue donc un point vulnérable sur le plan militaire.
Image : Soldats chinois et indien gardant le poste frontière de Nathu, au nord ouest de l’Etat du Sikkim, en Inde. /
La répression, la surveillance et la propagande sont orwelliennes. L’argent chinois, les immigrants et les touristes affluent. La lutte pour contrôler la religion se réactive.
John Demont rapporte que la campagne à long terme de la Chine pour assimiler le Tibet est entrée dans une nouvelle étape critique.
Il y avait un scepticisme compréhensible en mars dernier lorsque le radio-reporter chinois de CCTV a déclaré Lhassa : «la ville la plus heureuse de Chine». En 2008, après tout, environ 140 personnes étaient mortes lors des manifestations dans la capitale tibétaine à l’occasion du quarante-neuvième anniversaire de la révolte contre la prise de contrôle chinoise. Depuis lors, 148 moines, religieuses et laïcs tibétains – ainsi que huit Tibétains en exil – se sont immolés pour protester contre la domination chinoise sur leur patrie.
Ce sondage contraste également fortement avec la nouvelle que Freedom House, dans son rapport annuel « Liberté dans le monde », a classé le Tibet comme la deuxième pire place au monde pour les droits politiques et les libertés civiles. Le numéro un était la Syrie.
Au fur et à mesure de la propagande, le sondage sanctionné par le Gouvernement de Pékin semblait douloureusement transparent. Pourtant, il a dit quelque chose qui racontait la stratégie actuelle de Pékin pour étendre sa maîtrise de la vie tibétaine.
« Leur approche est devenue plus sophistiquée », admet Penpa Tsering, le représentant nord-américain du Gouvernement tibétain dans l’exil. Même si l’objectif ultime de la Chine reste le même : «Pour assimiler ou exterminer les Tibétains, en tant que nécessité géopolitique», explique Robert Thurman, professeur d’Études Bouddhistes Indo-Tibétain, à l’Université de Columbia et Président de Tibet House US.
C’est un objectif qui n’a pas vraiment changé depuis 1951, lorsque les armées de Mao Tse-Tung ont envahi le Tibet. La Chine avait depuis longtemps revendiqué la souveraineté sur le Tibet. Maintenant, les communistes ont ajouté la raison supplémentaire de la libérer de ses anciennes formes semi-féodales.
Aujourd’hui, le Tibet est une partie essentielle de l’empire chinois, tant en géopolitique qu’ économique. Il sert de zone tampon entre la Chine d’un côté et l’Inde, le Népal et le Bangladesh de l’autre. C’est une source cruciale d’eau douce pour les milliards de dollars de la Chine. Des richesses minérales existent sous le plateau tibétain tels que le cuivre, l’or, le fer, le mercure, l’uranium et le zinc, ainsi que le pétrole, le gaz naturel et en conséquence les villes, les usines et l’économie chinoises sont en plein essor.
La prise de pouvoir de la Chine sur le Tibet s’est resserrée, s’est desserrée et resserrée au cours des décennies. Aujourd’hui, le Tibet souffre d’un niveau d’oppression « sans précédent depuis la Révolution culturelle », déclare Robert Barnett, directeur du programme d’Etudes tibétaines modernes à Columbia.
En plus des outils traditionnels de la répression chinoise – les soldats qui se déchaînent systématiquement sur les manifestants pacifiques, les arrestations et les détentions forcées, les camps de rééducation cauchemardesques – les Tibétains sont aujourd’hui confrontés à une présence militaire encore plus grande et à un niveau de sécurité et de surveillance de plus en plus orwellien.
Le résultat, selon Human Rights Watch, est «la diminution de la tolérance par les autorités pour toutes les formes d’expression et de rassemblement …ce (qui) a conduit les autorités à élargir la gamme d’activités et des problèmes, ciblés pour accentuer la répression dans les zones tibétaines, en particulier dans les campagnes. Comme dans les villes, les autorités chinoises espèrent réduire l’opposition ».
Des exemples de cette approche, que Barnett appelle une «gestion» sophistiquée de la dissidence, abondent. En ciblant leurs familles pour la persécution, la Chine a réduit les activités des militants et des dissidents. Les menaces de punition sévère pour les familles de Tibétains qui s’immolent par le feu ont ralenti le nombre d’auto-immolations.
Il y a trois ans, la Chine a institué un système de surveillance « Grid Management », installant des centaines de cabines de police dans les rues résidentielles. Le système est conçu pour gérer la société tibétaine, » sans lacunes, sans taches aveugles, sans espaces « , selon les termes mêmes des médias officiels.
Dans la même période, rapporte Human Rights Watch, quelque 21 000 fonctionnaires ont été transférés dans des villages et des monastères dans toute la région autonome du Tibet (TAR). Des milliers de policiers supplémentaires ont été déployés dans les communautés tibétaines, où le «système des ménages à double interlocuteur» exige que le personnel du Parti sympathise et guide les familles en vue de l’adoption de l’orthodoxie du Parti Communiste Chinois et de l’ amélioration économique.
Par conséquent, on constate une augmentation de la création d’organisations locales du Parti Communiste, des bureaux gouvernementaux, des postes de police, des patrouilles de sécurité et des organisations politiques, l’ ensemble tout destiné à surveiller la population tibétaine. L’impact a été dramatique : dans le passé, la plupart des prisonniers politiques étaient des religieuses et des moines bouddhistes. Maintenant, les condamnés sont aussi susceptibles d’être des leaders communautaires locaux, des militants de l’environnement, des artistes ou simplement des villageois ordinaires vivant tant bien que mal.
«La surveillance est à un niveau record», déclare Tencho Gyatso, directeur des programmes d’engagement tibétain et d’engagement chinois à la Campagne internationale pour le Tibet.
C’est ce à quoi pense le Dalaï Lama lorsqu’il propose une «voie du milieu» afin d’ assurer la liberté de son peuple – une réelle autonomie au sein de la Chine, ce qui protègerait la culture, la religion et l’identité nationale des Tibétains. La réalité aujourd’hui est le contraire : l’expression personnelle culturelle et religieuse est de plus en plus sannihilée dans une société où les caméras gouvernementales et la police civile surveillent les monastères et les places publiques et où l’examen minutieux de l’utilisation de l’Internet et du téléphone mobile est généralisé.
Echapper à la campagne de propagande implacable du Gouvernement chinois est tout aussi difficile. « Le Tibet », dit Burnett, « est un état de propagande avec une lourde garnison militaire en tant que sauvegarde ».
«Le vieux Tibet», était, selon les termes du Parti Communiste Chinois (CCP) tels qu’écrits dans un livre blanc daté de 2015 : « sauvage, cruel et arriéré, comme la société sombre de l’Europe médiévale » avant que les communistes ne s’engagent dans une «libération pacifique» de la région. Maintenant, le PCC veut convaincre le monde que sa prise en main a propulsé le Tibet de l’obscurité vers la lumière.
Principalement, la campagne de propagande actuelle se concentre sur le projet expansif de la Chine pour développer l’économie et prétendument améliorer le niveau de vie des Tibétains. Depuis l’annexion du Tibet, le gouvernement chinois a consacré environ 100 milliards de dollars dans la région, principalement utilisés pour les constructions de routes, de lignes de train, de ponts, d’ aéroports et d’autres infrastructures.
Avec l’argent, les gens sont venus. Les autorités chinoises affirment que la population Han du Tibet compte environ 245 000 personnes, ce que les critiques considèrent comme ridiculement discret. Les Han chinois, touristes et résidents, se sont déversés au Tibet dès la première ligne de train à grande vitesse vers Lhassa ouverte en 2006. ces chiffres devraient exploser dans l’avenir, à mesure que de nouvelles lignes ferroviaires à grande vitesse seront construites.
En l’état actuel, les médias officiels chinois ont signalé que 21 millions de touristes, presque tous en provenance de Chine, ont visité le Tibet au cours des trois premiers trimestres de 2016, contre moins de trois millions de Tibétains indigènes. La stratégie touristique du gouvernement met l’accent sur les éléments laïques de la culture tibétaine et du «tourisme rouge» – la commercialisation de sites ayant une signification révolutionnaire pour le Parti communiste chinois.
Les critiques disent que peu de ces sommes arrivent dans les poches des Tibétains ordinaires. L’industrie naissante du tourisme et la plupart des services dans les villes à forte croissance sont contrôlés par des Chinois de l’ethnie Han. La plupart des matériaux de construction sont importés de Chine. Dans l’ensemble, la plupart des nouveaux emplois vont aux immigrants chinois, qui représentent maintenant 22% de la population de Lhassa.
« Tout ceci, sur le plan du développement économique n’est que spectacle, façade, maison de cartes », déclare Tencho Gyatso . » Ce plan n’est pas conçu pour soutenir ce qui est important pour les Tibétains ».
Au lieu de cela, Tencho Gyatso et d’autres observateurs font valoir que l’afflux d’argent et les immigrants chinois Han marginalisent les Tibétains dans leur propre pays, ce qui rend plus difficile résistance à l’assimilation chinoise. La réinstallation forcée et les modèles de migration naturelle détruisent la vie de centaines de milliers de Tibétains ruraux en les déplaçant dans les villes en pleine croissance, où ils seront bientôt dominés par des Chinois, selon l’Institut de politique du Tibet
« Encore 40 ou 50 ans supplémentaires », conclut Penpa Tsering, « et nous pourrions avoir un Tibet avec une population majoritaire de Han ».
Le dynamisme du développement économique nuit également à l’environnement fragile du Tibet. La poussée de l’urbanisation signifie que les pâturages ruraux disparaissent. Les rivières du Tibet – une ressource essentielle pour plus de 1,3 milliard de personnes dans les dix pays les plus densément peuplés du monde – sont endommagées
Le plateau tibétain se réchauffe trois fois plus vite que la moyenne mondiale et, par conséquent, les glaciers fondent à raison de sept pour cent par an, provoquant des glissements de terrain massifs. À cette vitesse, selon Lobsang Sangay, Premier ministre du gouvernement tibétain en exil, les deux tiers des 46 000 glaciers répartis sur le plateau tibétain – la plus grande concentration de glace sur la planète après les pôles Nord et Sud – seront disparus d’ici à 2050, entraînant une libération de carbone qui aura un impact catastrophique sur le changement climatique mondial.
La culture du Tibet n’est pas moins attaquée. Dans un exemple flagrant, la Chine a considérablement réduit l’enseignement de la langue tibétaine dans le cadre de sa volonté d’encourager l’assimilation des Tibétains à la culture Han dominante.
L’agression contre le bouddhisme tibétain, que le Dalai Lama qualifie de «génocide culturel»,s’aggrave encore. Le célèbre palais du Potala à Lhassa, siège traditionnel des Dalai Lamas, a été transformé en un musée touristique avec des gardes laïcs. Les monastères bouddhistes sont strictement contrôlés. Des milliers de bâtiments ont été démolis et les monastères ont été déplacés à Larung Gar et Yachen Gar, deux des plus grands et importants centres d’ études bouddhistes au Tibet, dont la Chine a maintenant pris le contrôle.
La campagne pour diaboliser personnellement le Dalaï Lama est tout aussi implacable. Sa Sainteté, qui a fui le Tibet après le soulèvement avorté en 1959, est ridiculisée par les fonctionnaires chinois comme un «loup dans la robe du moine» et un «séparatiste» visant à séparer le Tibet de la mère patrie chinoise. Ses disciples sont tout aussi dénigrés en tant que «clique de Dalaï Lama».
Les dirigeants étrangers qui rencontrent le Dalaï-Lama gagnent le mépris de Pékin, perspective inquiétante qui renforce le pouvoir économique de la Chine. Beaucoup refusent de le rencontrer, ou ne tiennent que des réunions privées. Les répercussions de de ce soutien au Dalaï-Lama sont beaucoup plus importantes au Tibet, où la simple possession de son image est passible d’années d’emprisonnement. Plus tôt cette année, les autorités chinoises ont empêché les Tibétains de se rendre aux enseignements du Kalachakra donnés par le Dalaï Lama en Inde. – alors que, déjà en 2016, ils n’avaient reçu qu’une fraction des visas qui leur sont en principe accordés pour des voyages à l’ étranger.
Un instrument central de la stratégie de la Chine visant à freiner l’influence mondiale du Dalai Lama est le Panchen Lama nommé par les Chinois, qui est préparé par le gouvernement chinois comme alternative à Sa Sainteté, qui a atteint 83 ans cet été.
En 1995, le Dalai Lama avait désigné un garçon tibétain de six ans vivant au Tibet comme la réincarnation du Panchen Lama, la deuxième personnalité religieuse du Tibet. Trois jours plus tard, le garçon et sa famille ont été enlevés par les autorités chinoises et n’ont jamais été vus ou entendus depuis cette date. À sa place, le gouvernement a installé le fils d’un couple de membres du Parti Communiste, lequel a appelé cette année les moines bouddhistes tibétains à aimer le Parti Communiste.
« La nomination du faux Panchen Lama comme outil politique ne fonctionne pas », déclare Penpa Tsering du gouvernement en exil. Mais le plus grand démonstration de puissance de la Chine est certainement à venir.
Le gouvernement officiellement athée de Pékin a déclaré qu’il trouverait sa propre réincarnation du Dalai-Lama, ce qui aiderait le PCC à consolider son contrôle sur le Tibet. En réponse, Sa Sainteté adéclaré qu’il ne serait pas réincarné dans un territoire contrôlé par la Chine : «La réincarnation n’est pas l’affaire des communistes», a-t-il dit – et, d’ailleurs,il peut ne pas y avoir de réincarnation du tout du si telle est la volonté du peuple tibétain.
N’importe qui peut ne jamais apprécier la taille géopolitique de Tenzin Gyatso, le quatorzième Dalai Lama, vénéré à la fois comme un leader laïc et spirituel et a personnellement installé la tragédie de son peuple dans la conscience globale. Mais il y a d’autres raisons pour lesquelles l’objectif de la « Voie du Milieu » au sein de l’autonomie culturelle et religieuse pour le Tibet en Chine reste, aux yeux de beaucoup, aussi lointain que jamais.
Tsering considère qu’il est difficile pour le gouvernement tibétain en exil de progresser vers une solution diplomatique face à un gouvernement chinois qui refuse d’ accepter toute négociation avec l’administration tibétaine démocratiquement élue. Pour d’autres observateurs du Tibet, le gouvernement tibétain en exil s’est éloigné stratégiquement en se concentrant davantage sur un gain de compréhension de l’Occident plutôt que sur une tentative de progrès dans l’ouverture avec la Chine.
Même dans la diaspora tibétaine, il y a désaccord sur le meilleur moyen de faire progresser la cause tibétaine, avec des exilés tibétains soutenant la notion d’autonomie de Sa Sainteté tandis que d’autres appellent encore à Rangzenou à l’indépendance totale.
Robert Thurman, cependant, reste optimiste. La raison, peut-être étonnamment, est Xi Jinping, l’homme qui dirige la Chine, selon le New York Times, «avec une main plus ferme que n’importe quel leader depuis Mao Zedong». Ce pragmatiste politique semble avoir quelque intérêt pour le bouddhisme – du moins par rapport à ses prédécesseurs.
Lorsque le Dalaï-Lama était jeune, il avait passé des mois à Pékin à étudier le chinois et le marxisme. À la fin de ses études, Sa Sainteté a offert une montre à l’un des responsables chinois avec qui il avait passé du temps : Xi Zhongxun, père du leader actuel – qui avait ensuite porté ce cadeau durant de nombreuses années. La mère de Xi Jinping, bouddhiste pratiquante, avait été inhumée avec des rites bouddhistes tibétains complets. Sa femme, une chanteuse folklorique populaire, est également praticienne du bouddhisme tibétain dans un pays où l’intérêt pour la foi augmente.
La «tradition familiale» et le «karma», dit Thurman, peuvent influencer l’attitude de Xi Jinping envers le Tibet. Mais les réalités géopolitiques, plus que tout, pourraient être ce qui pousse la Chine vers une approche plus accommodante. À long terme, la main de fer en Chine au Tibet nuira à la capacité du géant d’utiliser son «soft power».
« Xi Jinping est le premier président chinois qui peut ressentir le pouls du monde et se rendre compte que la Chine a tout à gagner en devenant un interlocuteur international respecté et puissant, dans un système international harmonieux », explique Thurman.
Jusqu’à présent, il y a eu peu de signes qui montreraient que Xi soit disposé à remettre en cause le leadership de la ligne dure du PCC sur la «question du Tibet». Mais Thurman pense qu’une ouverture existe pour que Xi adopte une «politique de reins plus souples » concernant le Tibet en tant que leader chinois qui consolide le pouvoir en vue des prochaines années.
La question est, combien de temps le Tibet peut-il attendre? Lors du dernier enseignement de Kalachakra, le Dalaï-Lama a dit, peut-être en plaisanterie, qu’il pourrait vivre encore trente ans.
« Sa Sainteté est convaincue que son approche fonctionnera à long terme », explique Thurman. « Il est juste malade et fatigué d’ une situation qui se développe à si long long terme ».
Image : Des Tibétains témoins de la scène tentent d’empêcher les soldats chinois de s’emparer du corps d’ un homme, qui en signe de protestation, vient de s’ immoler… Ces Tibétains prennent de grands risques en soustrayant les corps des auto- immolés afin qu’ils puissent recevoir les rituels post-mortem de la tradition bouddhiste.
PARIS : Déclaration de la 4ème Conférence Internationale « Rangzen »
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Déclaration de la 4ème Conférence Internationale Rangzen
1. Les sympathisants pour l’indépendance du Tibet, du Turkestan Oriental, de la Mongolie du Sud, de Taiwan et les démocrates chinois ; sont d’accord pour allier leurs forces et travailler ensemble collectivement.
2. Durant la conférence, les sympathisants pour l’indépendance du Tibet, du Turkestan Oriental, de la Mongolie du Sud et de Taiwan ont rejeté à l’unanimité la gouvernance chinoise; les démocrates chinois ont affirmé la nécessité de se libérer du parti communiste chinois.
3. Nous devons encourager les futures graines Rangzen, afin de soutenir notre combat jusqu’au moment où les Tibétains et le gouvernement tibétain en exil s’uniront à travailler ensemble pour Rangzen.
4. Nous devons reconnaître que l’appel et la volonté des personnes s’étant immolées – les martyrs tibétains et ceux qui vivent sous l’oppression brutale de la Chine – sont pour notre lutte. Leurs aspirations doivent être mémorisées et largement diffusées sans être modifiées ou atténuées.
5. Depuis la colonisation de la nation tibétaine par la Chine, beaucoup de conflits ont eu lieu du fait que la Chine et l’Inde ont dorénavant à partager une frontière. Récemment les tensions se sont intensifiées entre l’Inde et la Chine. La vraie frontière est entre l’Inde et le Tibet. La Chine n’a aucune légitimité dans ce conflit. Nous affirmons que tant que le Tibet n’aura pas retrouvé son indépendance, ce conflit ne trouvera pas de solution.
Pour conclure, puisse la volonté des martyrs, femmes et hommes tibétains se réalisent, le testament des morts et l’espoir des vivants, que le soleil de la liberté brille bientôt sur le Tibet. Que Sa sainteté le Dalaï-Lama vive une longue vie et que puisse se réaliser tous ses voeux.
4ème Conférence Internationale Rangzen, le 23 août 2017, Paris, France.
Bhod Gyalo! Victoire pour le Tibet !
2 Septembre 2017
LE MANS / ABBAYE DE L’ EPEAU : Des photographies de Matthieu Ricard vendues aux enchères
Depuis la plaine de Jango Thang, à plus de quatre mille mètres d’ altitude, un moine en méditation devant l’ impressionnant glacier du Jomo Lhari (7326m, la montagne la plus élevée du Bhoutan) qui disparaît dans les nuages
Jomolhari, 24,037’ / 7326 m. Climbed by Spencer Chapman (UK) and Sherpa Pasang (Nepal) on 21st May 1937.
Dans le cadre des 34e Journées Européennes du Patrimoine, le 17 septembre prochain, des photographies prises par le moine bouddhiste et fervent défenseur de la cause animale Matthieu Ricard seront proposées aux enchères. Les clichés, issus de l’exposition « Visages de paix, terres de sérénité », seront vendus au profit de l’association humanitaire fondée en 2000 par le moine résidant au Tibet, Karuna Shechen. Des photographies superbes, qui oscillent entre travail artistique et démarche spirituelle…
Au mois de mai dernier sur exponaute, nous vous avions parlé de l’Abbaye Royale de l’Epau, située tout à côté de la ville du Mans. Le monument historique, qui remplit également les fonctions d’espace d’exposition, propose régulièrement des accrochages photographiques et au cours de l’été, un des artistes mis en avant par l’institution ne fut autre que le plus célèbre des moines bouddhistes français, j’ai nommé Matthieu Ricard.
Si celui-ci est célèbre pour sa défense du Tibet, son engagement envers la cause animale et ses actions humanitaires, on sait beaucoup moins que de temps à autres, il revêt la casquette de… photographe ! Une sélection d’une cinquantaine de ses images est présentée au Mans depuis le 24 juin dernier, dans le cadre de l’exposition « Visages de paix, terres de sérénité » et afin de clore en grande pompe cet accrochage, une vente aux enchères de ces tirages sera organisée le dimanche 17 septembre, dans le cadre des Journées du Patrimoine.
Si l’Abbaye royale de l’Épau en est à sa cinquième saison photographique, c’est néanmoins là la première fois que l’institution clôturera son événement culturel par une vente aux enchères ; une saison culturelle qui avait pour thème « La citoyenneté ». Or, Matthieu Ricard a fondé en 2000 une association humanitaire appelée Karuna Shechen (un nom qui vient du mot sanskrit karuna signifiant compassion et du monastère de Shechen, au Népal), qui s’est donnée pour mission de venir en aide aux populations défavorisées du Népal, du Tibet et d’Inde.
L’intégralité des droits d’auteurs de Matthieu Ricard (qui a publié plusieurs livres, dont des ouvrages de photographie) est reversée à cette association. Et bien évidemment, l’argent collecté à la fin de cette vente aux enchères reviendra donc à Karuna Shechen.
Les photographies de Matthieu Ricard ont toutes été prises au beau milieu de la grandiose région himalayenne, terre des extrêmes et des contrastes. Ne travaillant pas dans un style précis, le moine bouddhiste s’essaie aussi bien au paysage qu’au portrait en passant par le reportage, proche du photojournalisme. Bhoutan, Tibet, Népal, Inde, lacs d’altitude, visages d’enfants, premières lueurs de l’aube sur les quatorze sommets de plus de huit mille mètres… L’œuvre photographique de Ricard est aussi riche que diversifiée, mais il s’en dégage immanquablement une grande impression de sérénité, de paix et de respect de son prochain.
L’accès à la vente aux enchères est libre. Si vous habitez aux alentours du Mans, le rendez-vous est donné le 17 septembre prochain à 15h à l’Abbaye de l’Épau, dans le dortoir des moines. Si vous ne pouvez pas vous déplacer, il est toujours possible de se connecter à la plateforme interencheres.com et d’enchérir directement en ligne
Association Humanitaire exclusivement composée de bénévoles qui vient en aide aux réfugiés tibétains qui mènent la vie de l'exil et du dénuement dans les camps installés depuis 60 ans en INDE et au NEPAL.