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Juillet 2017
30 Juillet 2017

Tibetan man dies after setting himself ablaze in McLeod Ganj -Updated
Phayul[Saturday, July 29, 2017 17:56]
By Tenzin Monlam

VOT Photo
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DHARAMSHALA, July 29: A Tibetan man has died after setting himself on fire at the Lhagyal Ri, a place where people gather to invoke the deities through incense ceremony and also circumambulate for linkor. The fiery act took place around 3PM local time.

A picture of a charred body among bushes is being circulated on Facebook, reportedly of the person who self immolated.


Phayul Photo: Kunsang Gashon
Phayul Photo: Kunsang Gashon
It is not known if the Tibetan man has said anything before or during his act. Police have arrived at the scene and details about him will be updated as and when confirmed information is put out.

This is the second instance of self immolation by Tibetan exiles this year. A Tibetan student of Central University for Tibetan Studies, Tenzin Choeying, died on July 22 following his self immolation on July 14.

According to an eyewitness, Tenzin Dorjee said, “His body was already on flame when I came across the spot where he had set himself on fire. I called for help and by the time I came back the fire had engulfed his whole body and was impossible to subdue.”

He immediately contacted one of his friends, who informed the office of Tibetan Youth Congress and Dharamshala Tibetan Settlement Officer, Dawa Rinchen for help.


“I was in no state of mind to take any picture of him self-immolating himself as I was startled and taken aback seeing him on fire,” Dorjee said.

At the crime scene the police found a red bag consisting of an umbrella, around 800 INR, Tibetan national flag and a paper-sheet with a phone number, which belonged to a local cable operator. The police also found three bottles of fuel at the spot.

According to another eyewitness, who does not wish to be named said that she saw him on the spot and had apparently consume kerosene. She also added that the deceased appeared youthful with a fair complexion.


Phayul Photo: Kunsang Gashon
Phayul Photo: Kunsang Gashon
Bhushi, a resident at the old-age home at the Lhagyal-ri, who was on her evening parikrama (circumambulation) said, “I heard something burning and when I looked back, I heard him shout ‘Long live the Dalai Lama’. I was scared when I saw him on fire, so I ran away from the spot. But I cried for help to those who were doing circumambulation.”

TSO Dawa Rinchen after the police finished its initial investigation said, “As of now we are unable to identify him. Looking at the evidence gathered at the spot, it looks like he is a Tibetan. So we have asked everyone to come forward if anyone identifies the person.”

Stating the same thing, DSP Rajendra Kumar also added the final report would be confirmed once the post-mortem is done and till then ‘nothing could be ruled out’.

29 Juillet 2017

Bhoutan – Chine – Inde : des frontières contestées, des risques d’affrontements…

Bhoutan – Chine – Inde : des frontières contestées, des risques d’affrontements

Issues de l’époque coloniale britannique, les frontières entre la Chine et l’Inde, entre la Chine et le Bhoutan restent contestées. Leurs longueurs exactes ne sont donc pas connues avec précision. Environ 3 500 kilomètres séparent la Chine de l’Inde et 470 kilomètres la Chine du Bhoutan. La Chine tente de grignoter du terrain dans les zones les plus stratégiques, comme actuellement au détriment du Bhoutan à proximité de la vallée de Chumbi, près de la trijonction du Tibet, du Sikkim et du Bhoutan.

 

 

FAITS

Des accords conclus en 1993 et 1996, établissant des mesures de confiance, ont permis jusqu’à présent à l’Inde et à la Chine d’éviter des affrontements sur leurs frontières contrstées. Il en a été de même entre le Bhoutan et la Chine qui ont adopté des mesures de confiance en 1988 et 1998.

Parfois des patrouilles chinoises pénètrent dans ce que les Indiens considèrent comme leur territoire. Il arrive aussi que des détachements indiens franchissent une ligne considérée par les Chinois comme la frontière. Les Bhoutanais subissent de même des incursions chinoises. C’est ce qui s’est produit début juin 2017 et qui perdure depuis dans un endroit stratégique, près de la trijonction Chine (Tibet)-Inde (Sikkim)-Bhoutan, sur le plateau du Donglang (nommé ainsi par les Chinois mais appelé Doklam par les Bhoutanais et Dok La par les Indiens), jouxtant la vallée tibétaine de Chumbi et d’une superficie de 269 km2. Sur le plateau contesté par les Chinois et les Bhoutanais ou, plus vraissemblablement, à proximité se trouvent des militaires indiens. La presse aussi bien indienne que bhoutanaise n’avait jamais mentionné que les Indiens possédaient des troupes dans l’ouest du Bhoutan, notamment dans la vallée de Ha, proche du plateau objet du différend. Contrainte et forcée, elle ne l’admet désormais qu’implicitement et de manière fort confuse. Des matériels militaires sont entreposés dans la vallée de Ha, prêts à être utilisés en cas de guerre avec la Chine. C’est l’Inde qui assure la défense du Bhoutan même si l’accord indo-bhoutanais conclu en 2007 ne l’indique pas expressément

Les Chinois se sont avancés vers des positions tenues par des Indiens et leur ont demandé de détruire des bunkers en affirmant que ceux-ci avaient été édifiés en territoire chinois. Devant le refus indien, les militaires chinois auraient démoli les bunkers ce que Pékin dément. Ils construisent une route dans la zone contestée, ce que les Indiens veulent entraver. Depuis plusieurs semaines, militaires chinois et indiens se font face.

Une protestation bhoutanaise a été transmise par l’intermédiaire de l’ambassade de Chine à New Delhi car Thimphu et Pékin n’entretiennent pas de relations diplomatiques. L’Inde a de même protesté mais les Chinois rétorquent que le différend doit être réglé avec les seuls Bhoutanais. Ils font semblant d’ignorer l’existence de l’accord indo-bhoutanais de 2007. […]

Alain Lamballe, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°108 juillet-août 2017

La suite de l’article est réservée aux abonnés.


29 Juillet 2017

Tenzin Choeying, jeune Tibétain qui s’était auto-immolé, est mort dans un hôpital indien.

Tenzin Choeying

Tenzin Choeying, étudiant tibétain qui s’était auto-immolé en Inde le 14 juillet dernier pour lancer un appel à la liberté pour le Tibet est mort dans un hôpital à Delhi, selon nos sources sur place.

Tenzin Choeying, 19 ans, est décédé le 22 juillet vers 16 heures 50. Il souffrait de graves brûlures qui avaient atteint plus de 90% de son corps, ont indiqué les médecins de l’hôpital Safdarjung de Delhi.

Les restes de Choeying ont été envoyés dans la ville de Dharamsala, située dans les collines indiennes,  capitale du Gouvernement tibétain en exil. Ils sont attendus pour le 25 juillet, selon le rapport à la RFA de l’activiste tibétain et proche de la victime Tenzin Tsundue.

« Là-bas, le Congrès des Jeunes Tibétains (CJT) planifie d’organiser sa crémation dans la matinée du 26, en accord avec les calculs astrologiques tibétains », déclarait Tsundue.

Choeying, un membre du CJT de la région de Bénarès en Inde, s’était immolé aux alentours de neuf heures du matin le 14 juillet dernier à l’Université Centrale des Études Tibétaines pour lancer un appel à la liberté de sa patrie, ont indiqué des sources tibétaines dans nos précédents rapports concernant cet événement. Une autre source  indiquait qu’il était particulièrement indigné que les Tibétains vivant sous les règles chinoises ne puissent apprendre leur propre langue.

« Un appel à l’aide urgent »

Sur sa page facebook, Tenzin Dorjee, ancien président d’Étudiants pour un Tibet Libre (Students for a Free Tibet)  écrit : « L’image d’une personne engloutie dans les flammes est choquante, perturbante, pour ceux qui vivent dans un monde libre. Mais au lieu d’en être perturbé, nous devons les comprendre comme un urgent appel à l’aide et à l’intervention venant de personnes qui ont été poussées à bout depuis des décennies de répression sans pitié et d’oppression coloniales de la part de la Chine. »

Les protestations par auto-immolation des Tibétains vivant en dehors des zones peuplées majoritairement de Tibétains en Chine sont rares, alors que ce sont 150 personnes qui se sont immolées dans ces régions de l’ouest de la Chine. La plupart des protestataires demandent la liberté pour le Tibet ainsi que le retour du Dalaï Lama, leur leader spirituel qui vit en exil en Inde depuis qu’il ait dû fuir son pays pendant la révolte nationale avortée de 1959.

Rapporté par le service tibétain de la RFA. Traduit par Dorjee Damdul, écrit en anglais par Richard Finney.


23 Juillet 2017

Tenzin Choeying un qui s'est immolé à Bénares (Inde) le 14/072017, est mort le 22/07/2017 à l'hôpital safdarjung de Delhi.

Self immolator Choeying breathes his last
Phayul[Saturday, July 22, 2017 17:58]
DHARAMSHALA, July 22: The Tibetan teen from Central University of Tibetan Studies who set himself ablaze for Tibet in Varanasi on July 14 has passed away around 4:50PM (IST) at Safdarjung Hospital today.

Tenzin Choeying, 19, from Dhondenling Tibetan settlement in Kollegal, was a student at the Central University of Tibetan Studies. He carried out the fiery act outside the men's hostel following a speech by Sikyong Lobsang Sangay on the campus on July 14. He was protesting China's illegal occupation of Tibet and their policies. Tenzin Choeying was a member of Tibetan Youth Congress chapter in Varanasi and a part of the Tibetan Youth Congress' volunteer crew during the 2017 Kalachakra in Bodh Gaya.
.
A handwritten letter left by him for someone he called Nubz was also posted on Facebook along with his pictures from the hospital. "My body is for Tibet and Tibetan youngsters to open eyes to learn Tibetan language," he wrote.

According to the doctors, he suffered around 66 percent burn on his body, mostly around the lower region. However, he has suffered minimal burn around his head and facial area. By Friday. his burn percentage had reached 90 percent.


He was also a member of Tibetan Youth Buddhist Association and Cousin brother of Tibetan activist Tenzin Tsundue. “Since I am an activist and I am proud of seeing a young Tibetan sacrificing so much for the Tibetan cause. At the same time being a brother, I am also concerned about him and his wellbeing,” said Tenzin Tsundue on July 14.

Son of father Ngawang Khedup and mother Tashi Yangzom, Choeying was the youngest of four siblings of the family.

Choeying will be cremated in Dharamshala on July 26.

22 Juillet 2017

PEKIN / GABORONE : En laissant venir le Dalaï Lama, le Botswana défie-t-il la Chine…?

La venue dalaï lama au Botswana en août 2017 pourrait froisser Chine

Indésirable en Afrique du Sud, le dalaï lama se rendra en août 2017 au Botswana. En acceptant sa venue, le pays s’expose à un risque de possible refroidissement de ses relations avec la Chine, premier partenaire commercial de l’Afrique. Le guide spirituel des Tibétains s’entretiendra avec le président Ian Khama, une rencontre officielle à laquelle Pékin s’«oppose».

Le Botswana est prévenu : «Pékin s’oppose à toute visite du dalaï lama et à toute rencontre avec un responsable officiel botswanais.» C’est ce qu’a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, dans un communiqué publié, le 16 juillet 2017, par l’ambassade de Chine à Gaborone à propos de celui que Pékin considère comme «un séparatiste qui s’abrite sous le manteau de la religion pour mener des activités contraires aux intérêts chinois».

Lors de sa venue, prévue du 17 au 19 août 2017, le dalaï lama, qui symbolise la résistance au régime communiste chinois, recevra «les honneurs habituels réservés aux dignitaires en visite dans le pays», avait annoncé, le 13 juillet, le gouvernement botswanais dans un communiqué, ajoutant que «son Excellence (le chef de l’Etat) rencontrera le dalaï lama quand il sera au Botswana».
«J’ai hâte de me m’y rendre» et «de rencontrer mes frères et sœurs africains», avait déclaré de son côté, fin juin, dans une vidéo, le chef spirituel des Tibétains, qui vit exilé en Inde.
Image :
La venue du dalaï lama au Botswana, en août 2017, pourrait froisser la Chine.© SAJJAD HUSSAIN / 

22 Juillet 2017

SARNATH ( INDE ) : Tenzin Choeying,Tibétain, jeune étudiant de l’ Université Centrale d’ ETUDES TIBETAINES, s’auto-immole. 151 ème immolation à ce jour, depuis deux ans

 
 
Alors que le Premier Ministre Tibétain Sangay s’ adressait aux étudiants de l’ Université  Centrale d’ ETUDES TIBETAINES, Tenzin Choeying, âgé de 19 ans,  de Kollegal, s’est auto immolé à l’ extérieur de la cité des étudiants. Il entendait protester contre l’  occupation illégale du Tibet  et les politiques d’ occupation. Tenzin Choeying est  membre du Tibetan Youth Congress de  Varanasi et faisait partie de l’ équipe des bénévoles du Tibetan Youth Congress durant  le  Kalachakra 2017 à Bodh Gaya.

Les membres du TYC Centre ont entrepris de se rendre à Varanas iafin de le rencontrer à l’ hôpital où il est en soins pour des brûlures à 66%.

« S’il vous plait, garder le dans vos pensées et vos prières ». Bhod Gyalo!

Dans une lettre adressée à un certain  Nubz, également  postée sur Facebook en même temps que des photos le concernant, on peut lire  : « Mon corps est pour le  Tibet et les jeunes Tibétains afin de leur ouvrir les yeux  pour qu’ils apprennent la langue Tibétaine »

Selon Chime Namgyal, Président du Tibetan Youth Congress (RTYC)  Régional de Varanasi, Tenzin Choeying, 19 ans  s’est auto-immolé ce jour vers  9 h du matin alors que le Sikyong, Dr. Lobsang Sangay ( Premier Ministre de l’ Administration Central Tibétaine  donnait une  Conférence aux étudiants du campus.

“Il as’est vidé sur le corps deux bouteilles de  kérosène  Alors qu’ il était en feu, il s’est mis à courir environ 40 à 50 pas tout en criant des slogans  « Free Tibet « .  Ce geste d’auto immolations est une réaction de résistance à l’ oppression  chinoise au Tibet et  au manque de liberté pour étudier notre langue maternelle,”  explique Chime Namgyal,qui venait de rencnotrer Choeying à Aditya Hospital, près de Banaras, l’ Université Hindoue

Les médecins s’ accordent à dire qu’il souffre de brûlures sur environ 66 pour cent du corps, la plupart d’ entre elles sur la  région inférieure du corps. Cependant, il souffre de moins de brûlures sur la tête et le visage.

Comme cet incident est survenu durant la visite du Sikyong, il y eut quelques rumeurs ici et là  pour expliquer que ce geste était dirigé contre le Sikyong, mais  Choeying m’a confirmé qu’il n’en était rien.

Chime Namgyal Phayul durant sa rencontre avec Choeying, a bien confirmé qu’ il ne s’agissait pas d’un acte à l’encontre du Ministre Sangay.

Choeying est également membre de l’ Association de la Jeunesse Tibétaine Bouddhiste et cousin  de l’activiste bien connu  Tenzin Tsundue.

 

“Depuis que je suis engagé, je suis fier du sacrifice de tant  jeunes Tibétains se  sacrifient en soutien à la cause tibétaine  Mais, en même temps, je suis de sa famille et à ce titre inquiet pour son bien être « 

Son père est Ngawang Khedup et sa mère  Tashi Yangzom ;  Choeying est le plus jeune d’une fratrie de quatre.


22 Juillet 2017

PEKIN / GABORONE ( Botswana ) : Décidément Pékin veut imposer ses diktats partout dans le monde ! Vive opposition de de la Chine à une visite du Dalaï-Lama

La Chine a fait pression sur le Botswana dans un communiqué émis par son ambassade dans le pays samedi, après l’annonce de la visite en août du dalaï-lama, que Pékin considère comme un séparatiste.

“La position de le Chine est claire”, elle s’oppose à toute visite du dalaï-lama et à toute rencontre avec un responsable officiel botswanais, a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, dans un communiqué publié par l’ambassade de Chine à Gaborone.

“Le 14e dalaï-lama est un exilé politique qui a longtemps été engagé dans des activités séparatistes antichinoises sous couvert de la religion, en essayant de séparer le Tibet de la Chine”, selon le porte-parole.

Le dalaï-lama recevra “les honneurs habituels réservés aux dignitaires en visite dans le pays”, avait annoncé mercredi le gouvernement botswanais dans un communiqué. “Son excellence (le président Ian Khama) rencontrera le dalaï-lama quand il sera au Botswana”.

Le prix Nobel de la paix, qui vit en exil en Inde, doit s’exprimer à Gaborone lors d’une conférence spirituelle prévue du 17 au 19 août.

Le chef spirituel tibétain est considéré par Pékin comme un séparatiste voulant arracher le Tibet à la Chine, et ses contacts avec des responsables étrangers suscitent immanquablement les protestations des autorités chinoises.

La Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique, où elle s’approvisionne notamment en matières premières. Pékin a aussi financé la construction de centrales électriques à charbon, de routes, d‘écoles et de ponts au Botswana, un des principaux producteurs de diamants au monde.


14 Juillet 2017

Message du Dalai Lama suite au décès de Liu Xiaobo dissident chinois, prix Nobel de la Paix 2010

Central Tibetan Administration (Gouvernement tibétain en exil) 14 Juillet 2017 http://tibet.net/…/his-holiness-the-dalai-lama-deeply-sadd…/

#WithLiuXiaobo

Je suis profondément attristé d'apprendre que Liu Xiaobo, lauréat du prix Nobel de" la Paix 2010l viens de mourrir pendant une longue peine de prison. J'offre mes prières et mes condoléances à sa femme Liu Xia et à tous les membres de sa famille.

Bien qu'il ne vit plus, nous pouvons toutes et tous mieux honorer Liu Xiaobo en faisant avancer les principes qu'il a longtemps consacrés, ce qui permettrait une Chine plus harmonieuse, stable et prospère.

Je pense que les efforts incessants du lauréat du prix Nobel de la Paix Liu Xiaobo dans la cause de la liberté porteront ses fruits .

Le XIVème Dalaï Lama



14 Juillet 2017

SERTHAR / LARUNG GAR : « Le bouddhisme tibétain sous les bulldozers » dans GEO de juillet 2017

Les petites maisons de bois rouge, typiques de Larung Gar, au Tibet.
Les petites maisons de bois rouge, typiques de Larung Gar, au Tibet. / © Valerian Guillot / Flickr 2.0 CC

Les pelleteuses et les tronçonneuses, encadrées par des forces de sécurité, ne font qu’une bouchée des maisonnettes peintes en rouge où vivent les religieux de Larung Gar, l’un des plus grands centres d’études du bouddhisme tibétain au monde. Des démolitions orchestrées par Pékin, dans cette vallée isolée à 4000 mètres d’altitude dans la province chinoise du Sichuan, à 2 000 kilomètres au nord-ouest de Lhassa. Les autorités chinoises ne font pas mystère de leur objectif : réduire de 10 000 aujourd’hui à 5 000 le nombre des résidents de ce lieu, considéré comme un foyer de dissidence par le gouvernement, où GEO s’était rendu en 2014. Voici le reportage que nous avions alors publié.

 Chine: un institut bouddhiste tibétain dans le viseur de Pékin

Un vent glacé balaye le clair obscur du petit matin. L’herbe pelée scintille de givre. Nul arbre à l’horizon. Rien que le moutonnement infini de dômes érodés entrecoupés de vallées caillouteuses. Çà et là, dans la montagne, des lignes de drapeaux de prière défraîchis, aux allures de toile d’araignée géante. A mesure qu’on s’enfonce dans l’ancienne province de Kham, on les trouve suspendus au passage des cols, sur les collines et les ponts, aux carrefours ou aux toits des fermes et des temples. Pour les Tibétains, le vent qui caresse les formules sacrées et les vœux altruistes imprimés sur l’étoffe, les disperse dans l’espace et les transmet à tous les êtres vivants rencontrés dans sa course.

Depuis la ville de Chengdu, capitale de la province chinoise du Sichuan, à deux jours d’une route souvent réduite à l’état de piste défoncée, ces chapelets de tissu aux couleurs vives balisent l’itinéraire jusqu’à Larung Gar. Sous ce nom quasiment inconnu en Occident s’est développé, depuis 1980, l’un des plus grands centres d’enseignement du bouddhisme tibétain. Entre 10 000 et 12 000 étudiants – les statistiques fiables font défaut – y vivent dans des centaines de cabanes peintes en rouge étagées à flanc de montagne. Deux bâtiments d’enseignement, l’un réservé aux femmes l’autre aux hommes, ont vu le jour ainsi que plusieurs temples, dont les grands moulins à prières couverts de cuivre brillent sous le soleil. Isolée à 4 000 mètres d’altitude, coupée du monde par la neige plusieurs mois par an, cette cité universitaire s’impose, par son rayonnement spirituel, comme un îlot de résistance religieuse aux persécutions subies par les Tibétains depuis soixante ans. Etablie dans le nord du Kham, une des anciennes provinces du Tibet « historique », à 2 000 kilomètres de Lhassa, la capitale de la région autonome du Tibet, Larung Gar reflète aussi la différence de traitement que Pékin réserve aux Tibétains. Ceux qui habitent la région autonome subissent une répression permanente et sans concession ; les autres, ceux des provinces intérieures, comme celle du Kham, bénéficient, eux, d’une relative indulgence entre deux accès d’autoritarisme.

Bienvenue sur les versants désertiques et inhospitaliers des montagnes du Sichuan

6 heures 30. La note grêle et basse d’un gong déchire le silence et donne le signal du réveil. Blotties les unes contre les autres comme pour se tenir chaud en ce matin d’automne glacial, les maisonnettes où vivent moines et nonnes, dans des quartiers séparés, s’illuminent de l’intérieur. Aux premiers rayons du soleil, une prière retentit depuis l’école des hommes, longue litanie d’incantations récitées sur un rythme accéléré. Bientôt, emmitouflés dans leur robe grenat, des tablettes de bois en guise de cartable sous le bras, des étudiants pressés dégringolent les venelles par petits groupes pour se rendre à leurs cours. Dans les rues de terre battue, tirant des remorques cahotantes surchargées de briques et de sacs de ciment, des tracteurs crachotent leur fumée noire avec un bruit saccadé d’hélicoptère.

Sur les hauteurs, un troupeau de yaks ondule d’un pas tranquille devant la petite cahute où Khenpo Jigmé Phuntsok, l’homme qui fonda cette institution hors du commun il y a plus de trente ans, avait l’habitude de venir méditer. « Au Tibet, Jigmé Phuntsok était le plus célèbre lama, explique Robert Barnett, directeur d’études à l’université de Columbia et spécialiste du Tibet contemporain. Et son influence reste considérable aujourd’hui. » Né en 1933 dans une famille de nomades golok, il fut identifié à l’âge de 2 ans comme la réincarnation d’un grand maître de la tradition nyingma (« l’école des anciens », dont les enseignements furent les premiers à s’implanter au Tibet au VIIe siècle). Jigmé Phuntsok était aussi un « tertön », c’est-à-dire un découvreur de trésors spirituels. Doué de pouvoirs mystiques, il était réputé capable de retrouver des enseignements volontairement cachés au VIIIe siècle par le fondateur du bouddhisme tibétain, l’Indien Padmasambhava. « C’était quelqu’un qui faisait forte impression, un homme d’un immense charisme, ayant atteint une grande réalisation spirituelle », confirme Philippe Cornu, spécialiste de l’anthropologie des religions, chargé de cours à l’Institut national des langues et civilisations orientales et auteur d’ouvrages sur le bouddhisme.

L’homme devait avoir un sacré flair, et aussi beaucoup de volonté pour choisir ces versants désertiques et inhospitaliers des montagnes du Sichuan comme terre d’élection d’un projet culturel de grande envergure : fonder un institut d’études bouddhistes œcuménique ouvert sur le monde ; revitaliser la culture tibétaine, transmettre les enseignements du Dzogchen (le chemin de la grande perfection), la tradition tantrique la plus vénérable, mais aussi relancer le travail d’érudition sur les textes anciens… En bref, assurer la transmission d’un héritage spirituel. En 1980, il y avait urgence. La révolution culturelle chinoise (1966-1974) n’avait épargné aucun recoin de l’immense République populaire. Sur les hauts plateaux de cette province où, dans les années 1960, les cavaliers khampas furent les derniers résistants à l’occupant chinois, les gardes rouges avaient sévi. Comme après l’invasion du Tibet, en 1950, une vague de destructions balaya la région. Monastères dynamités, bibliothèques parties en fumée, moines envoyés par milliers dans des camps de rééducation… Se glissant dans la très relative libéralisation qui suivit la disparition de Mao, en 1976, Jigmé Phuntsok en profita, en 1980, pour créer à Larung Gar l’institut de Serthar, du nom de la ville la plus proche, à une quinzaine de kilomètres dans la vallée. La disposition des montagnes, la circulation de l’air et de l’eau des sources, l’harmonie des flux d’énergies avaient fait depuis longtemps de cet endroit isolé et paisible un ermitage réputé. Les autorités chinoises accordèrent à l’école le statut d’établissement d’enseignement et non celui d’institution religieuse. Lors de sa fondation, en 1980, ils n’étaient qu’une petite centaine de disciples. En baptisant entre eux « gar » (« campement »), leur institut, les premiers moines s’inscrivaient dans la tradition des universités itinérantes. L’intérieur spartiate des cabanes où vivent moines et nonnes est décoré des portraits de Jigmé Phuntsok. Sa photo, dans un cadre monumental surchargé de dorures et de draperies, domine aussi le patio des deux principaux bâtiments de l’institut. Dix ans après sa mort, le maître accompagne toujours la vie quotidienne des étudiants de Larung Gar. Une vénération proche du culte de la personnalité. A la moindre occasion, on offre aux visiteurs de passage des cartes plastifiées à son effigie.

« Contribuer au bien d’autrui »

L’aura de Jigmé Phuntsok n’a cessé de grandir au cours des années, l’enseignement non sectaire des différentes écoles du bouddhisme tibétain que proposait son institut faisant affluer les adeptes. En 1987, le maître, accompagné de centaines de disciples, entreprit un pèlerinage dans les montagnes sacrées de Wutai, dans la province du Shaanxi, à près de 2 000 kilomètres au nord-est de Larung Gar. Ce voyage accrut encore sa popularité. Six ans plus tard, une tournée mondiale ponctuée de conférences aux Etats-Unis, au Canada, en Inde, au Japon, à Hongkong et dans plusieurs pays européens dont la France, lui assura le soutien financier de membres influents de la diaspora tibétaine et de donateurs privés. Cet argent lui permit, à son retour, d’entreprendre un nouveau programme de constructions.

Assis en tailleur dans un coin de la grande salle d’étude de l’école des hommes, où règne un silence studieux, Chimé Dorjé, 21 ans dont déjà six d’études à Larung Gar, s’exprime d’une voix douce et ferme. Lorsqu’il évoque la mémoire du maître, qu’il n’a pourtant jamais croisé, son visage s’illumine d’un fin sourire. « Les deux messages clés transmis par Yishin Norbu (le terme par lequel les disciples désignent Jigmé Phuntsok et qui signifie “le joyau qui accomplit les souhaits”) m’accompagnent à chaque instant, explique-t-il. D’abord, toujours garder dans le cœur la temporalité des choses d’ici-bas, leur caractère illusoire et non permanent. Ensuite, contribuer au bien d’autrui. » Avec ce dernier point, on touche à l’essence même du bouddhisme tibétain : faire vœu d’aider tous les êtres à franchir l’océan de l’existence ; les secourir et leur permettre, à eux aussi, d’atteindre l’éveil et la fusion avec l’esprit du Bouddha.

Des novices de 15 ans qui chahutent un peu pendant l’étude. De vieilles nonnes ridées ployant sous des bidons d’eau. De rudes paysannes khampas aux pommettes rougies par l’air sec de l’altitude. A Larung Gar, on croise beaucoup de femmes. Plusieurs sources indiquent qu’elles seraient même plus nombreuses que les hommes. Dans une société tibétaine très patriarcale, voire machiste, où l’éducation religieuse des filles est souvent négligée, Larung Gar s’est signalé dès sa création par la qualité de la formation qu’on leur réservait. Pour la première fois, elles pouvaient atteindre le titre de khenpo (abbé), d’ordinaire réservé aux hommes, accessible après au moins neuf années d’études supérieures. La réputation de Larung Gar s’est donc vite répandue dans la région mais aussi beaucoup plus loin. Pour ces femmes, l’institut Serthar représente un nouveau départ. Kiu Sua, une Chinoise de 45 ans, aux cheveux ras, qui s’exprime dans un anglais hésitant faute de pratique, se rappelle sans nostalgie de son ancienne vie : « Je travaillais dans une galerie d’art à Pékin, raconte-t-elle. J’étais bien payée mais quelque chose ne tournait pas rond pour moi. J’étais bouddhiste mais je pratiquais peu, jusqu’au jour où une amie m’a parlé de Larung Gar. Nous avons décidé de nous y rendre en touristes et peu après j’ai décidé d’y revenir étudier. C’était en 2006 et je n’en suis plus repartie. Ici, j’ai trouvé la paix ».

De nombreux disciples non tibétains

Comme Kiu Sua, des centaines de Chinois, hommes et femmes, ont fait ce choix, s’arrachant à leur vie citadine pour étudier quelques années à Larung Gar, certains faisant vœu d’y consacrer le reste de leur existence. Le nombre de disciples non tibétains, originaires de toute la Chine, est estimé à environ 10 %, conséquence d’une ruée vers des trésors spirituels soudain accessibles. « Depuis une vingtaine d’années, on assiste à un renouveau de la pratique religieuse dans toute la Chine, explique Laurent Deshayes, chercheur spécialiste de l’histoire du bouddhisme tibétain à l’université de Nantes. Et le caractère non déiste du bouddhisme séduit beaucoup de Chinois han, surtout dans les milieux intellectuels. »

Des grappes de moinillons drapés dans leur robe grenat sirotent du thé brûlant, penchés sur les textes qu’ils étudient, ou pouffent de rire en se chuchotant des blagues à l’oreille. Pendus à leur téléphone portable, la main sur le front et l’air absorbé comme des financiers de la City, certains moines sont lancés dans d’interminables conversations. Par contraste, le silence qui règne dans la grande salle d’étude où se réunissent plusieurs centaines d’étudiants a quelque chose de surnaturel. Ce mélange de ferveur tranquille et de vivacité surprend ceux qui imaginent les bouddhistes comme des gens calmes et réservés en toutes circonstances. En témoigne la scène qui se joue, en cette fin d’après-midi, sur l’esplanade face à l’école des hommes. Une dizaine d’étudiants se font face, la moitié assis sur le sol, les autres debout dans ce qui ressemble de loin à un pugilat ponctué de grands éclats de voix. Les moines debout tapent dans leurs mains, font des moulinets avec leurs bras, crient, s’esclaffent dans des envolées d’étoffes, se penchent vers leurs vis-à-vis en hurlant d’un air accusateur et menaçant, lesquels répondent sur le même ton, pointant l’index, criant plus fort encore. Aucune bagarre en réalité, mais seulement la tradition du « débat » de fin de journée. Une sorte de quiz verbal sur des questions de doctrine, dont le but, pour les maîtres, est de « coller » les novices afin de leur faire prendre conscience de leur ignorance quand ils ont tort… ou de les inciter à ne pas se laisser impressionner quand ils ont raison

Premières destructions en 2001

Malgré ce quotidien insouciant, la vie ne s’est pas toujours déroulée paisiblement à Larung Gar. La popularité de Jigmé Phuntsok, le succès de son institut et ses déplacements à l’étranger ont eu le don d’irriter Pékin. En 1994, il fut interdit au maître de quitter le pays sous prétexte des liens qu’il avait noués, lors d’un voyage en Inde, avec le dalaï-lama. Ce tour de vis opéré par le gouvernement alors dirigé par Jiang Zemin concernait d’ailleurs l’ensemble du Tibet historique : en 1997, des « unités de travail patriotique par l’éducation » furent envoyées dans tous les monastères. Objectif : forcer les moines à dénoncer leur chef spirituel et à faire serment d’allégeance au Parti. A Larung Gar, des fonctionnaires locaux imposèrent des cours de rééducation idéologique. La liberté de mouvement de Jigmé fut restreinte à la seule province du Sichuan et on lui imposa de réduire d’urgence le nombre d’étudiants à 1 400… Menaces, rapports, injonctions et ultimatums se succédèrent jusqu’en juillet 2001. En vain. Alors arrivèrent des engins de chantier escortés par des camions de soldats en armes accompagnés de membres des brigades de rééducation patriotiques. Munis de pinceaux et de pots de peinture, ceux-ci se mirent à tracer les mots « à détruire » sur des centaines de cabanes alors que la panique gagnait moines et nonnes. Dorjé Kalsang, 78 ans, dont huit de méditation solitaire au fond d’une grotte, n’a rien oublié de ces journées terribles. Barbiche blanche et lunettes cerclées d’acier, mince silhouette voûtée qui ponctue ses phrases en agitant une béquille de bois, le vieil homme enseigne aujourd’hui dans un petit monastère, à une journée de piste de Larung Gar, au-dessus du hameau de Ka Lao, nid d’aigle à flanc de montagne. « A grands coups de pieds dans les portes, les policiers ont fait irruption dans nos habitations, se souvient-il la voix vibrante d’émotion. Ils hurlaient que tout ça était illégal et que nous devions décamper immédiatement si nous ne voulions pas être ensevelis avec nos maisons, qu’ils avaient ordre de démolir. » Dorjé marque un temps d’arrêt puis ajoute, d’une voix soudain apaisée : « Je crois que la puissance spirituelle du maître était à cette époque devenue si importante qu’elle faisait peur au gouvernement ».

Méthodiques, les destructions durèrent plusieurs semaines, réduisant à l’état de décombres des centaines de maisonnettes, tandis que près de 7 000 personnes étaient expulsées manu militari. Les nonnes d’origine chinoise furent les plus affectées car sans famille au Tibet et ayant tout quitté pour rejoindre Larung Gar, elles se sentaient perdues. Des témoignages indiquent que plusieurs se suicidèrent de désespoir, beaucoup d’autres se mettant à mendier le long des routes ou dans les villages alentours pour survivre.

Peu à peu, les étudiants sont revenus par milliers

Quant à la santé de Jigmé Phuntsok, profondément affecté par le coup de force, elle se détériora. Transféré dans un hôpital militaire de Chengdu, il y demeura en résidence surveillée de longs mois avant d’être autorisé, en 2002, à regagner l’institut, sous étroite surveillance. A nouveau hospitalisé fin 2003, le maître s’éteignit le 6 janvier 2004, officiellement des suites d’une déficience cardiaque. « Le bruit court qu’il a été empoisonné… » confie Katia Buffetrille, une ethnologue spécialiste de la culture tibétaine qui passe beaucoup de temps sur le terrain.

Aujourd’hui, les cabanes de bois ont été reconstruites. La rue principale est désormais goudronnée. Une école réservée aux femmes, deux temples, une maison de thé et même un hôtel ont vu le jour. Un dispensaire et un petit supermarché sont en cours de construction. La ruche paisible s’est remise à bourdonner. Contrairement à ce qui avait été prévu, l’institut d’études bouddhistes a survécu à la disparition de son fondateur, se jouant des tracasseries administratives et des pressions policières. Peu à peu, les étudiants sont revenus par milliers.

Les bienfaiteurs aussi. Le succès de Larung Gar tient en effet largement à un réseau de généreux donateurs, et ce depuis la création de l’institut. « Jigmé Phuntsok, du fait de son immense charisme, a reçu beaucoup de donations de la part de Tibétains comme de Chinois », rappelle l’ethnologue Katia Buffetrille. Quant à la province du Sichuan, elle compte parmi les plus riches du pays. « C’est un peu la Toscane de la Chine, précise Jean-Luc Domenach, sinologue et directeur de recherches à l’Institut d’études politiques de Paris. Des villes comme Chengdu ou Chongqing ne manquent pas de riches Tibétains prêts à jouer les mécènes. » A qui les moines doivent-ils ce semi-remorque rempli de cartons de thé – plusieurs tonnes – qui parvient régulièrement jusqu’au centre de Larung Gar ? Son déchargement en pleine rue donne lieu à une foire d’empoigne bon enfant, une foule compacte tendant les bras autour du camion, chacun étant certain de repartir avec plusieurs semaines de consommation gratuite sous le bras. Le donateur serait un Chinois qui souhaite rester anonyme. Quant aux cabanes des disciples, elles auraient été financées par un homme d’affaires local… avec la bénédiction des autorités.

Si Pékin décide à nouveau de sévir, tout peut basculer…

Cette tolérance officielle constitue l’autre explication de la prospérité de Larung Gar : sans l’assentiment implicite des Chinois, jamais ce haut lieu de l’identité tibétaine n’aurait pu ressusciter. « On se trouve en présence du même système de contrat tacite que celui qui prévalait dans l’est du Tibet avant le soulèvement de la région autonome en 2008, indique le spécialiste Robert Barnett. La Chine tolère les monastères mais rend les lamas responsables de ce qui s’y passe. » Autrement dit, à eux de persuader leurs ouailles d’éviter toute activité politique sous peine de fermeture immédiate. L’histoire récente l’a montré. « En bien des endroits, cette approche du donnant donnant a été remise en cause après 2008 au profit d’une répression policière et d’un contrôle direct, poursuit le chercheur. Mais pas partout : il faut imaginer le Tibet comme un patchwork où les situations peuvent varier considérablement d’une région à l’autre. La situation de Larung Gar est donc très fragile. » Du jour au lendemain, si Pékin décide à nouveau de sévir, tout peut basculer…

Prudence oblige, la cité universitaire est un endroit où l’on parle peu de politique. La plupart des étudiants évitent d’aborder les sujets qui fâchent comme l’action du gouvernement tibétain en exil ou la perspective, un jour, d’une indépendance du Tibet. Mêmes précautions lorsqu’on évoque avec eux l’éventualité d’une extension de la cité et l’arrivée de nouveaux disciples. « Impossible ! » tranche calmement Chogyal, un jeune lama de 27 ans, qui ajoute avec un sourire énigmatique : « Il n’y a plus de place ». Difficile à croire. Tel un jeu de construction laissé en plan, les petites maisons de bois rouge s’arrêtent brusquement à flanc de montagne alors que le terrain libre pourrait en accueillir deux fois plus. L’accord avec les autorités locales a, semble-t-il, des limites. Le nombre des résidents de l’institut aurait-il été gelé en échange de sa survie ? Un arrangement qui satisferait tout le monde, y compris certains fonctionnaires provinciaux, qui continueraient, selon les confidences de plusieurs bons connaisseurs de la question, à prélever une dîme sur l’argent investi à Larung Gar. L’Etat chinois ensuite, soucieux d’éviter l’agitation des esprits et la contagion identitaire. « Lorsque la religion est tranquille, la main de la répression se fait plus molle », souligne le sinologue Jean- Luc Domenach.

A quelques kilomètres de l’école bouddhiste, sur des pentes couvertes d’une herbe rase, le lama Chogyal se rend en un lieu où Jigmé Phuntsok aimait se recueillir. Les flux d’énergie passent pour y être propices à une bonne concentration. L’endroit, désormais, accueille des hôtes d’un autre genre. Des dizaines de vautours tournoient dans l’azur, portés par un vent léger. C’est le site choisi pour offrir à ceux qui meurent à Larung Gar le rituel du « jator », les « funérailles célestes ». Donné en pâture aux rapaces, le défunt est dévoré en moins d’une heure. Entre les battements d’ailes et les claquements de becs acérés, on entend craquer les membres qui se brisent. Une fois repus, les vautours regagnent leurs nids dans les montagnes. L’enveloppe charnelle s’envole ainsi dans le ciel par petites bouchées, assurant le cycle de la vie. Les os eux-mêmes, réduits en morceaux par le « ragyapa », le maître officiant, finissent dans la panse des oiseaux. Assis dans l’herbe, les proches assistent à la cérémonie. Insoutenable et sublime.

D’autres ombres planent sur Larung Gar. Toujours sous la menace des autorités chinoises, l’école fondée par Jigmé Phuntsok n’est pas non plus à l’abri de catastrophes comme l’incendie qui a détruit, en janvier dernier, des centaines de maisons. « Larung Gar va encore grandir, prédit pourtant le lama Chogyal. Pas en taille mais en importance spirituelle. » Elle reste portée par ce mélange subtil de résilience, de compassion et de fermeté qui inspire ses disciples. Une forme de courage que les Tibétains appellent « l’os du cœur ». Coriace, cet os-là n’est pas de ceux que les vautours digèrent.

 

 

TIBET – NICOLAS ANCELLIN / RÉDACTION GEO – MARDI 29 NOVEMBRE 2016

image : Larung Gar, 2014 © BODHICITTA / Wikimedia Commons


14 Juillet 2017

INQUIETUDES DES ONG : L’Unesco inscrit Qinghai Hoh Xil sur sa liste du patrimoine mondial

L’Unesco inscrit Qinghai Hoh Xil sur sa liste du patrimoine mondial

 

Des yaks se promènent sur les prairies du plateau tibétain dans la province chinoise de Qinghai, le 25 juillet 2016 / AFP

L’Unesco a déclaré vendredi la région du Hoh Xil, au Tibet, dans la province chinoise de Qinghai, « zone protégée » du patrimoine mondial, décision critiquée par les activistes pro-Tibet.

Qinghai Hoh Xil se trouve à l’extrémité nord-est du vaste plateau Qinhai-Tibet, le plus grand et le plus haut plateau du monde. Cette vaste région de montagnes alpines et de steppes est située à plus de 4500 m d’altitude.

Plus d’un tiers des espèces de plantes et tous les mammifères herbivores y sont endémiques. Le plateau est le domicile d’une vingtaine d’espèces protégées, dont de l’antilope du Tibet Chiru.

Dimanche, une poignée de militants pro-tibétains ont protesté à l’extérieur du bâtiment à Cracovie, dans le sud de la Pologne, où se tenaient les débats de l’Unesco.

La veille de la décision, l’organisation de défense des droits de l’homme, Campagne pour un Tibet libre, a prévenu que l’attribution du statut patrimonial à Hoh Xil pourrait avoir des conséquences négatives pour le Tibet.

« La réserve naturelle de Hoh Xil sur le plateau tibétain (…) se trouve au milieu de trois réserves naturelles majeures qui excluent de plus en plus l’utilisation normale des terres tibétaines telles que l’élevage nomade, et place l’État comme seule agence de contrôle et encouragent le tourisme de masse », selon un communiqué publié jeudi.

« L’inscription de Hoh Xil sans évaluation approfondie signifierait l’approbation par l’organe international du patrimoine culturel, des politiques ambitieuses de la Chine, y compris du déplacement des nomades tibétains de leurs terres », a encore écrit l’ONG.

Lors de la présentation du dossier, le représentant de la Chine, cité par l’agence PAP, a tenu à assurer que « le gouvernement chinois n’a jamais entrepris, et n’entreprendra pas une relocalisation forcée » à Hoh Xil.

afp
 Image Des nomades tibétains sous leur tente dans les montagnes de la province de Qinghai, le 27 juillet 2016 / AFP


8 Juillet 2017

LARUNG GAR ( TIBET) / VILLENEUVE SUR LOT : Cérémonie de Parrainage en présence de Patrick CASSANY, Maire de Villeneuve sur Lot et Olivier DAMAISIN, nouveau député de la 3ème circonscription du Lot et Garonne.

 

Ce 1er juillet 2017,  Villeneuve sur Lot concrétisait le projet de Parrainage d’une cité tibétaine que l’on pourrait appeler à juste titre  » cité martyre  » . Cette action est l’une des nombreuses réponses à  la Campagne nationale de Parrainage de Villes du Tibet par des Villes françaises, campagne conduite par l’ Association France Tibet, à l’initiative de Jean Louis Halioua, Maire de Salles sur Garonne ( 31).

Proposition avait été faite par Madame Danielle Paches, de l’ Association Soleil du Tibet à la Municipalité de Villeneuve sur Lot et acceptée par le Conseil municipal en date du 16 décembre 2015

A l’invitation de Patrick CASSANY, Maire de Villeneuve sur Lot, Olivier DAMAISIN, le tout nouveau député de la 3ème circonscription du Lot et Garonne, prenait la parole devant le public et les représentants et défenseurs des Droits de l’ homme de plusieurs associations : « Soleil du Tibet », initiatrice du projet  à Villeneuve sur Lot France Tibet, Artisans du Monde et Horizon Vert ainsi que Lotus Himalaya qui se consacre à des actions de soutien à des enfants d’un village népalais traumatisé par le violent séisme de 2015.

Parmi les différents ateliers, les visiteurs ont  pu participé à plusieurs activités dont la calligraphie tibétaine et l’art apaisant du mandala. Georges assurait la fabrication de cerfs volants dont l’ origine est tibétaine !…- il est toujours bon de le rappeler – et deux après midi avaient été consacrées aux élèves de deux écoles. Sous une tente, en dépit d’un ciel très agité, un sympathique trio tibétain  préparait un excellent repas végétarien et faisait découvrir le fameux thé tibétain au beurre salé…. Réconfortant !  Chacun a pu dégusté  les spécialités préparées par Yeshi,  restaurateur tout droit venu des steppes tibétaines, un vrai Kampa, installé en France et que vous pouvez retrouver au restaurant « Couleur-Tibet » de Bordeaux. Karma toujours souriant et bienveillant l’assistait ainsi que Shamba, jeune Tibétain récemment arrivé en France qui se produisait dans un émouvante suite de chants traditionnels des nomades du Tibet.

Tous enchantés par sa voix aux résonances nostalgiques …d’ un commun accord, nous lui souhaitons de pouvoir poursuivre dans « cette voie «  qui lui convient si bien !

La projection d’un court documentaire permettait de prendre conscience de la destruction programmée et tellement perverse de la ville parrainée Larung Gar et nous a encore confortés, s’il le fallait, dans ce choix de Parrainage choisi par la Municipalité de Villeneuve sur Lot.

Enfin Bernard Debord, le réalisateur du très documenté film  » Le mensonge chinois «  par ses commentaires nous confortait  malheureusement dans notre engagement  pour la défense des droits fondamentaux des Tibétains, mais  aussi du Peuple chinois, puisqu’ il enseignait à Pékin lors des événements de Tienanmen en 1989.

En résumé, ces deux jours d’ échanges et de découvertes se déroulés dans une atmosphère très chaleureuse et heureuse puisque nous nous sentions presque au  Tibet,  à Villeneuve sur Lot.

France Tibet

 


8 Juillet 2017

LEH ( LADAKH) : Des milliers de Tibétains rassemblés autour du Dalaï Lama pour célébrer son 82ème anniversaire du Dalaï Lama

En ce jeudi matin 6 juillet 2017, à Leh, ce sont des milliers de Tibétains qui se sont rassemblés pour cette célébration du 82ème anniversaire du Dalaï Lama, leur  leader spirituel.

De grandes foules de Tibétains et de Ladakhis,  dans leurs vêtements traditionnels, se sont rassemblées, dès l’aube sur le site du Shiwatsel Phodrang, le complexe dédié aux célébrations, situé dans les environs de Leh .

 » Des sessions de prières spéciales se sont déroulées pour la longue vie  de Sa Sainteté, » déclarait le porte-parole de l’ Administration  Centrale Tibétaine (CTA) selon IANS.

Le Dalaï Lama, révéré par  les Tibétains comme un « Dieu vivant », assistait aux prières et donnait sa bénédiction à la foule rassemblée.Le Premier ministre tibétain Lobsang Sangay  prenait part lui aussi aux célébrations. Les officiels de l’entourage du Dalai Lama précisaient que le  leader spirituel leader séjournerait à Shiwatsel Phodrang  jusqu’au 30 juillet.

Durant ce séjour, le Dalaï Lama souhaite participer à différentes cérémonies religieuses, conduire des  retraites de méditation et délivrer des enseignements au  Monastère Diskit, dans la Vallée de la Nubra, ainsi qu’à Padum au Zanskar et sur le site dédié aux enseignements, Shiwatsel à Leh. Les sermons du Dalaï Lama traiteront de l’ éthique, de la non-violence, de la Paix et de l’ harmonie entre les religions, thèmes qui ont fait de lui l’un des plus révérés des leaders spirituels du  20 ème siècle.

Né le 6 juillet 1935, dans le hameau de Taktser, au  nord-est du Tibet, le Dalai Lama fut reconnu à l’ âge de deux ans comme la réincarnation du 13 ème Dalaï Lama, Thubten Gyatso. Il avait dû fuir le Tibet après l’ insurrection manquée contre la domination chinoise en 1959.

Le Dalaï Lama s’ était vu décerner le Prix Nobel  de la Paix en 1989, en reconnaissance de la campagne non violente pour demander la démocratie et la liberté pour sa terre natale. Depuis sa fuite en Inde, il a passé tout ce temps en exil, insistant pour une réelle autonomie pour Tibet.


8 Juillet 2017

SERTAR / LARUNG GAR ( TIBET ) : En Chine, un institut bouddhiste tibétain dans le viseur de Pékin… la destruction infernale se poursuit … en vue de préparer parkings et structures touristiques…

Des milliers de moines, nonnes et laïcs, Tibétains ou Chinois d’autres régions du pays, sont massés dans cette vallée isolée d’un district tibétain de la province du Sichuan, et vivent dans des maisonnettes en bois nichées autour de l’institut Larung Gar.

Pour les autorités, la concentration d’habitations est bien trop dense sur ce site en pente peu sécurisé: en 2016, elles ont décidé que sa population (10.000 à 20.000 personnes à l’époque) serait réduite à 5.000 d’ici septembre 2017.

Mais les organisations de défense des droits de l’Homme estiment que ces démolitions sont un stratagème des autorités chinoises pour renforcer leur emprise sur les régions tibétaines.

Les pelleteuses ont commencé à raser les cabanes en juillet 2016, et étaient toujours à l’oeuvre ces dernières semaines. L’espace
 libéré devrait être utilisé pour la construction de places de parking, d’infrastructures touristiques et de voies d’accès.

« Ils ont détruit tant de maisons. Le gouvernement dit qu’il y avait trop de monde… », s’attriste Gyatso, un étudiant tibétain de 26 ans venu à Larung Gar apprendre le bouddhisme.

Il loue désormais une hutte à quelques mètres de l’ancienne, explique-t-il en saisissant des planches, qu’il passe à un ami afin de les clouer sur le sommet de sa maison de fortune.

A l’intérieur, un lecteur de cassette débite en boucle des incantations bouddhistes. Des livres en tibétain sont alignés sur les murs, près de photographies encadrées de Jigme Phuntsok, le charismatique lama qui fonda l’institut dans les années 80.

– ‘Pas le choix’ –

« C’est glacial ici durant l’hiver. Mais je suis habitué et je ne voudrais pas vivre ailleurs », confie Gyatso, arrivé enfant à Larung Gar avec sa famille d’éleveurs nomades pauvres.

Il a reçu 5.000 yuans (650 euros) d’indemnités pour son ancienne cahute.( voir note bas de page )*

E’deng, qui comme Gyatso refuse de donner son nom complet par peur de représailles, n’a pas été aussi chanceux. Il a dû quitter Larung Gar, où il a vécu durant deux décennies, et loue désormais une chambre près d’un monastère situé à deux heures de route.

« Bien sûr, je ne voulais par partir. Mais quand les khenpos décident quelque chose, vous obéissez. Je n’avais pas le choix », dit-il en référence à ces professeurs de bouddhisme révérés, qui ont joué les médiateurs avec les autorités.

Les habitants qui partent doivent signer un document promettant de ne pas retourner vivre à Larung Gar, et certains ont été soumis à une « rééducation politique » une fois rentrés chez eux, selon Human Rights Watch. L’organisation de défense des droits de l’Homme a décrit ces expulsions comme « une campagne foncièrement violente » qui a notamment entraîné des suicides et des humiliations publiques pour les personnes visées.

Le Parlement européen a appelé en décembre Pékin à arrêter les démolitions et à respecter la liberté religieuse.

L’institut bouddhiste de Larung Gar a gagné en ampleur depuis les années 80, jusqu’à être désormais considéré comme la plus grande « université » mondiale du bouddhisme tibétain.

Les autorités disent vouloir réduire la population afin de mieux protéger les lieux contre les incendies et d’améliorer les conditions d’assainissement. Un feu avait détruit environ 100 maisons en 2014, sans faire de blessés ni de morts, selon l’ONG Campagne internationale pour le Tibet, basée aux Etats-Unis.

 

– Trop dangereux? –

« Bien sûr, ce n’est pas pour la sécurité incendie. Tout ce qu’ils veulent, c’est pouvoir contrôler les choses facilement », estime Lobsang, un moine qui a étudié à Larung Gar pendant sept ans et vit désormais dans un canton voisin.

« Le gouvernement n’aime pas quand tant de personnes — plus de 10.000 — ont cette ouverture d’esprit. Car l’école est de grande qualité. Ils pensent que ces gens sont trop dangereux. »

Au moins 4.500 moines et nonnes ont déjà été expulsés et plus de 3.000 maisons détruites, selon le décompte d’un responsable religieux cité en mars par des associations.

Le site est difficile d’accès pour les étrangers, avec de multiples points de contrôle et une forte présence policière. Les flux de touristes chinois sont également limités.

Dans une vallée voisine, des nonnes ont été relogées dans des bâtiments préfabriqués alignés et aux toits bleus.

Pour Lhamo, une employée tibétaine du gouvernement local chargée de convaincre les fidèles âgés de quitter Larung Gar pour des foyers de retraités, la tâche est dure sur le plan émotionnel.

Certaines personnes lui crient dessus, voire l’insultent, raconte-t-elle. Mais elle dit comprendre leur mécontentement.

« Ces petites maisons, c’est tout ce qu’ils ont. Même si certaines sont très très rudimentaires, ils n’ont rien d’autre sur Terre« , explique Lhamo.

« Quand je leur parle des meilleures conditions de vie qu’ils pourraient avoir ailleurs, ils me disent qu’ils s’intéressent uniquement à l’apprentissage du bouddhisme, pas aux choses matérielles. Que répondre à ça ? »

Sertar (China) (AFP) –

  •   Note de France Tibet :  « Il a reçu 5.000 yuans (650 euros) d’indemnités pour son ancienne cahute. » 
  •  La plupart des informations reçues font état d’expulsions manu militari, voire de cadenassages arbitraires des cabanes / huttes / maisonnettes lorsque les occupants ont quitté pour quelques heures d’enseignement ou de prières, sans plus d’ humanité pour les maigres possessions des expulsés et leur départ ainsi programmé par la main de l’ occupant / dictateur …

8 Juillet 2017

DHARAMSALA : Cérémonie du 82 ème anniversaire du Dalaï Lama

En cette heureuse  circonstance qui marque le 82ème anniversaire du XIVe Dalaï-Lama, moi-même et  au nom du Kashag et des Tibétains à l’intérieur et à l’extérieur du Tibet, je souhaite me prosterner, avec le plus grand respect devant  Sa Sainteté le Dalaï Lama.

Né dans le village de Taktser, en Amdo au Tibet oriental, dans une famille paysanne le 6 juillet 1935, Sa Sainteté a été intronisée à l’âge de cinq ans et a débuté ses études primaires à l’âge de six ans. Cependant, la Chine communiste a envahi le Tibet et les Tibétains se sont tournés vers leur seul espoir, Sa Sainteté le 14ème Dalai Lama. Il prit les rênes du leadership politique du Tibet à l’âge de 16 ans avant même que ses études religieuses ne soient terminées. Le jeune Dalaï Lama s’ était efforcé d’ étavblir une certaine concorde entre En cette heureuse circonstance qui marque le 82ème anniversaire du XIVe Dalaï-Lama, moi-même, au nom du Kashag et des Tibétains à l’intérieur et à l’extérieur du Tibet, je voudrais me prosterner avec le plus grand respect pour Sa Sainteté le Dalaï Lama.

Né dans le village de Taktser, en Amdo au Tibet oriental, dans une famille paysanne le 6 juillet 1935, Sa Sainteté a été intronisée à l’âge de cinq ans et a débuté ses études primaires à l’âge de six ans. Cependant, la Chine communiste a envahi le Tibet et les Tibétains se sont tournés vers leur seul espoir, Sa Sainteté le 14ème Dalai Lama. Il prit les rênes du leadership politique du Tibet à l’âge de 16 ans avant même que ses études religieuses ne soient terminées. Le jeune Dalaï Lama s’ était efforcé d’ établir une certaine concorde entre les vues des Tibétains et des Chinois, tout en cherchant à établir des changements et des réformes par la formation d’un Comité de réformes. Les Tibétains sont liés à Sa Sainteté à travers une vie de karma positif et de mérite collectif. Nous lui sommes toujours redevables pour ses soixante ans de leadership spirituel et temporel.

Sa Sainteté le Dalaï Lama a travaillé sans relâche pour promouvoir les valeurs humaines et l’harmonie religieuse dans le monde et pour cela nous sommes tous profondément reconnaissants. Sa Sainteté s’est engagée à promouvoir l’harmonie religieuse et a donc rencontré des leaders religieux représentants de foi différente. En particulier, Sa Sainteté a initié une conférence des chefs des principales religions en Inde. Ce fut un événement sans précédent dans l’histoire de l’Inde.

Chaque peuple qui aime la paix à travers le monde, y compris et surtout les Tibétains, célèbrent cette occasion joyeuse aujourd’hui. Les Tibétains au Tibet, en raison de restrictions supplémentaires, ne peuvent pas célébrer l’anniversaire de Sa Sainteté, mais ils le célèbrent dans l’esprit, en se rappelant au profond de leur cœur et par des prières pour sa longue vie.

Sa Sainteté a établi l’Administration Centrale Tibétaine et a dirigé la politique tibétaine à travers une série de réformes législatives et administratives vers ce qu’elle est aujourd’hui – une entité démocratique à part entière admirée par beaucoup dans le monde entier. Sa Sainteté a donc conduit le peuple tibétain sur une trajectoire juste et ce malgré de nombreux essais et tribulations. Sa Sainteté a confié toute son autorité administrative et politique à un dirigeant élu démocratiquement élu directement par le peuple tibétain. Cependant, selon ses engagements, il continue d’être le porte-parole de tous les Tibétains.L’amour inébranlable et incontesté de Sa Sainteté pour tout être sensible est comme celui de l’amour d’un parent pour un enfant. Nous avons envers lui une dette de gratitude et cela ne pourra jamais être payé, même au delà de cent siècles. Notre dévouement et notre foi en lui sont sans précédent et resteront inégalés. Par conséquent, il est de la plus haute importance pour chaque Tibétain de mettre en pratique les précieux conseils de Sa Sainteté.

Au cours de sa récente visite aux États-Unis, Sa Sainteté nous a assuré d’ être en  bonne santé. Mais il faut nous rappeler que le maintien de la bonne santé de Sa Sainteté dépendra beaucoup du karma collectif du peuple tibétain. Nous devrions donc faire des efforts concertés pour parvenir à ce but.


Les trois principaux engagements de Sa Sainteté sont : la promotion des valeurs humaines, la promotion de l’harmonie religieuse et la protection de la culture et de l’environnement tibétains. Sa Sainteté a fait des efforts constants pour faire connaître les principaux textes classiques de la tradition Nalanda concernant  la psychologie et la dialectique des enseignements transmis. Il a souligné à maintes reprises l’importance de réaliser les avantages de l’étude de cette tradition ancienne, que les Tibétains ont maintenue  en vie pendant des milliers d’années. Ses enseignements ne sont pas seulement significatifs et pertinents pour les dévots ardents, mais aussi pour les personnes de foi et de croyances différentes. Ils engendrent l’affinage des compétences psychologiques et analytiques, apportant ainsi une approche rationnelle et pacifique pour résoudre les problèmes. Sa Sainteté a systématiquement préconisé l’inclusion de l’éthique séculaire – les valeurs humaines fondamentales de l’amour, de la compassion et de l’altruisme – dans le système éducatif moderne et le développement de la tête et du cœur.

Sa Sainteté, depuis 30 ans, a rencontré d’éminents scientifiques pour initier des discours significatifs, principalement sur la philosophie bouddhiste. Il en résulte que de nombreux scientifiques s’intéressent à ces mêmes concepts. Sa Sainteté a également voyagé dans plus de 70 pays défendant la cause de la Paix et de la compassion. Il a reçu le prix Nobel de la paix en 1989 et a plus de 150 autres titres et mlarques d’ honneur à son actif. Il a gagné l’admiration et l’affection des gens du monde entier.

Il est donc déplorable que le Gouvernement chinois considère Sa Sainteté, dont la seule mission dans la vie est de promouvoir l’amélioration de l’humanité, comme une menace. Le Gouvernement chinois n’a pas réussi à prévenir les efforts nobles de Sa Sainteté. Les gens du monde entier quelque soient les groupes d’âge, la nationalité, la foi et de tous les horizons de la vie, le vénèrent. Cela ressort clairement de la réaction du public à ses récentes visites dans l’État d’Arunachal Pradesh au nord-est et aux États-Unis.

À l’automne de cette année, nous allons assister à un changement de leadership chinois au cours du 19ème plénum du parti. Après mars 2018, le président Xi Jinping commencera le deuxième mandat de sa présidence. Il est clair que la Chine s’occupe de sa position et de son image mondiales et  l’un des moyens les plus efficaces serait de respecter globalement est de protéger les droits et libertés fondamentaux de l’homme en Chine et au Tibet et, en particulier, d’ entamer un dialogue avec les représentants tibétains. Le Kashag s’inquiète de la détérioration de la santé du lauréat chinois Nobel de la paix, Liu Xiaobo, et demande instamment au Gouvernement chinois d’accorder immédiatement à Liu Xiaobo et à sa famille des droits humanitaires pour voyager à l’étranger pour un traitement médical.

 

 

Au Tibet, plus d’un million de vies tibétaines ont été perdues pour la cause du Tibet. Depuis 2009, le monde a connu 149 auto-immolations au Tibet, dont quatre auto-immolations depuis mars de cette année : Pema Gyaltsen, Wangchuk Tseten, Chakdor Kyab et Jamyang Losel. Chaque auto-immolateur a appelé à «la liberté au Tibet» et «auretour de Sa Sainteté le dalaï-lama au Tibet».

Il est donc temps que le Gouvernement chinois considère les griefs légitimes des Tibétains à l’intérieur du Tibet.

Nous demandons instamment au Gouvernement chinois de reconnaître clairement Sa Sainteté le Dalaï Lama comme la solution, la clé pour résoudre le problème du Tibet et faire usage de la vie de Sa Sainteté comme une occasion de reprendre immédiatement le dialogue avec les envoyés de Sa Sainteté le Dalaï Lama. Le Kashag réaffirme son engagement à l’approche de la  Middle Way comme la solution mutuellement bénéfique pour résoudre le problème de longue date du Tibet.

La lutte juste et non violente du Tibet pour la liberté a gagné le soutien et la solidarité de la paix et des personnes et des gouvernements qui aiment la liberté dans le monde entier. La délégation bipartite du Congrès conduite par son chef Nancy Pelosi et les représentants des membres du Parlement européen lors de leurs récentes visites à Dharamshala ont exhorté à reprendre le dialogue entre les envoyés de Sa Sainteté le Dalaï Lama et les représentants du Gouvernement chinois. Nous leur exprimons notre plus profonde reconnaissance et nous demandons leur soutien continu jusqu’à ce qu’une Résolution sur la question du Tibet soit atteinte.

Nous remercions les 37 membres du Congrès des États-Unis d’avoir écrit au Président Donald Trump pour désigner immédiatement le Coordonnateur spécial pour les questions tibétaines. De même, nous exhortons le Président Trump à rencontrer Sa Sainteté le Dalaï Lama, comme l’ont fait les anciens Présidents des États-Unis. Nous demandons également au Président Trump de soutenir l’Approche de la Voie du Milieu et le dialogue entre les envoyés de Sa Sainteté le Dalaï Lama et les représentants du Gouvernement chinois. Nous remercions le Secrétaire d’État Rex Tillerson d’avoir exprimé son soutien au dialogue. Nous remercions également Terry Branstad, l’ Ambassadeur des États-Unis en Chine pour avoir appelé la Chine à apporter une autonomie significative aux Tibétains et à cesser les restrictions sur les pratiques religieuses, linguistiques et culturelles tibétaines.

Nous remercions les membres du Groupe parlementaire de l’amitié tibétaine du Tibet récemment formé. Le mois dernier, le législateur canadien Garnett Genuis a exhorté le Gouvernement canadien à soutenir le dialogue et à approuver l’approche Middle Way. Il y a seulement deux semaines, le député européen Pier Antonio Panzeri, également président du Sous-comité des Droits de l’homme du Parlement européen, a exprimé sa préoccupation face à la grave situation des droits de l’homme au Tibet et a demandé au Gouvernement chinois de reprendre le dialogue avec les envoyés de Sa Sainteté le Dalaï Lama.

En cette occasion très spéciale, nous adressons notre plus profonde gratitude aux citoyens et au Gouvernement de l’Inde pour leur hospitalité et leur soutien sans faille envers les Tibétains. Nous exprimons également nos sincères remerciements à tous les amis du Tibet et à la liberté d’aimer les gens à travers le monde qui soutiennent la cause du Tibet.

Enfin, pour le bénéfice de tous les êtres et en particulier pour le compte de tous les Tibétains, nous prions pour la longue vie de Sa Sainteté le 14ème Dalaï Lama du Tibet. Que tous ses vœux soient accomplis. Nous espérons et prions que la cause non-violente du Tibet prévaudra.

KASHAG

6 juillet 2017

Note: Ceci est une traduction de la déclaration tibétaine. En cas de divergence, veuillez considérer la version tibétaine comme définitive et autorisée.


8 Juillet 2017

Pékin dénonce une incursion militaire de l’Inde dans une région himalayenne

media

Pékin dénonce une « incursion » de militaires indiens qui seraient passés par l’Etat indien du Sikkim, à la frontière avec le Tibet. Les autorités chinoises leur demandent de se retirer. New Delhi avait dénoncé il y a peu des incursions chinoises de son côté. Ces tensions frontalières entre les deux pays sont courantes.

La Chine accuse des troupes indiennes d’avoir « récemment » franchi la fronant l’Etat indien du Sikkim et une région tibétaine de Chine, ainsi que « d’entraver des travaux de construction » d’une route du côté chinois, selon un communiqué du ministère de la Défense.

L’armée indienne « a unilatéralement provoqué des tensions » et l’incident « menace gravement la paix et la stabilité des zones frontalières », a poursuivi le communiqué. « Notre position, qui consiste à défendre notre souveraineté territoriale, est inébranlable (…) et nous espérons que l’Inde va entreprendre de retirer ses troupes qui ont franchi la frontière chinoise », a asséné mardi Lu Kang, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Pékin a par ailleurs cessé d’autoriser le passage des pèlerins indiens par le col himalayen Nathu, voie par laquelle ces derniers rejoignent habituellement des sites sacrés hindouistes en Chine, et ce « pour des raisons de sécurité », a précisé Lu Kang.

Rivalité sino-indienne dans la région

Les tensions frontalières entre les deux géants asiatiques ne sont pas nouvelles, explique Gilles Boquérat, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique, mais il rappelle que le cas de l’Etat du Sikkim, autrefois source de querelle, a déjà été réglé.

« Le Sikkim a été pendant un temps un protectorat indien, ce qui a toujours été contesté par la Chine. Mais par contre en 2005, il y a un échange. Le Chine a reconnu que le Sikkim appartenait à l’Inde. En contrepartie, l’Inde a confirmé qu’elle reconnaissait que le Tibet était bien une province chinoise. Donc, sur la question frontalière autour du Sikkim, il n’y a plus de problème. »

En revanche, le chercheur souligne que ces tensions révèlent des problèmes beaucoup plus larges. « L’Inde est de plus en plus inquiète de cette emprise chinoise sur l’océan indien, sur les pays voisins de l’Inde. Donc, il y a une volonté indienne de contester cet entrisme chinois qui fait que de part et d’autre, à Pékin et New Delhi, on est à un niveau de tension assez élevé. Pas de risque néanmoins que ça dégénère. Mais ça montre globalement que la rivalité sino-indienne est là pour durer. »

Par RFI
 

8 Juillet 2017

BRUXELLES : Pier Antonio Panzeri, Président du sous-comité pour les droits de l’homme du Parlement européen, exprime son inquiétude sur la situation grave des droits de l’homme au Tibet

L’organe du Parlement européen pour les droits de l’homme renouvelle son appel au dialogue sur le Tibet

Faisant suite à l’échec de l’UE à faire aboutir une déclaration sur la situation des droits de l’homme en Chine lors de la réunion en cours du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, le Parlement européen a publié une déclaration de presse le 22 juin, qui montre clairement que la question continue de préoccuper fortement le monde extérieur.

Entre autres, la déclaration publiée par Pier Antonio Panzeri, président du sous-comité pour les droits de l’homme du Parlement européen, exprime son inquiétude sur la situation grave des droits de l’homme au Tibet et appelle le gouvernement chinois à reprendre le dialogue sino-tibétain.

La déclaration souligne en particulier la destruction de l’institut bouddhique de Larung Gar, dans une zone tibétaine de la province du Sichuan, que les autorités chinoises ont commencé en juillet 2016, et la violation des droits fondamentaux au Tibet.

La déclaration dit : “Le sous-comité pour les droits de l’homme et le Parlement européen demeurent aussi très préoccupés par tous les cas et situations individuels, en particulier ceux auxquels les résolutions du Parlement font mention, dont Ilham Tohti, Liu Xiaobo, Hong Kong et l’école et le monastère bouddhiste de Larung Gar, et la situation grave des droits de l’homme au Tibet.

Nous renouvelons notre appel au gouvernement chinois à reprendre le dialogue avec les représentants du Dalai Lama. Un dialogue régulier et renforcé sur les droits de l’homme, sur un rythme et un mode bien établis, permettant une participation de haut niveau des deux parties, menant à des résultats tangibles, est dans l’intérêt des deux partenaires.”

La déclaration presse également l’UE et ses Etats membres de toujours aborder ces cas individuels et questions dans leurs échanges habituels avec leurs homologues chinois, y compris en dehors du dialogue sur les droits de l’homme, dont ceux sur le commerce et l’investissement.

(crédit photo : Lematin.ma) : 

Publié le 23 juin 2017 / (TibetanReview.net)


2 Juillet 2017

Un élu canadien demande à son Gouvernement de pousser au dialogue sino-tibétain

Garnett parle pendant l’heure consacrée à la politique étrangère par la Chambre des communes

Un élu a appelé les autorités canadiennes à ne pas seulement soutenir le dialogue sino-tibétain mais également à approuver l’approche de la « Voie du milieu » du Gouvernement du Tibet. « La politique de la voie du milieu ne demande pas l’indépendance mais une réelle autonomie dans le cadre de la Constitution chinoise. Le Gouvernement canadien a appelé à plusieurs reprises au dialogue, mais je pense qu’il devrait passer à l’étape suivante et approuver cette politique de la Voie du milieu .»  déclarait le député Garnett Genuis (Parti Conservateur du Saskatchewan de la province d’Alberta).

Ce serait conforme au principe d’autodétermination des peuples qui est inscrit dans le droit international et dans lequel ce gouvernement est censé croire » a annoncé Garnett lors de la discussion sur la politique étrangère du Canada à la Chambre des Communes d’Ottawa lundi.

Garnett,  a rencontré au début de cette année le Gouvernement tibétain en exil et le Chef spirituel du Tibet, Sa Sainteté le Dalaï-Lama, a également demandé à son Gouvernement de condamner la démolition de l’Académie bouddhiste de Larung Gar, décidée par le Gouvernement chinois. « En 2016, le Gouvernement chinois a commencé à détruire Larung Gar, l’un des plus grands Centres d’étude du Bouddhisme tibétain au monde, avec pour objectif d’en réduire la taille de 50% et d’en expulser la moitié de ses plus de 10 000 résidents. Les expulsés sont obligés de signer un document qui les engage à ne pas retourner à l’Institut et à ne pas reprendre leurs études religieuses au retour dans leur ville natale».

L‘élu canadien, désigné comme l’un des députés les plus directs de la Chambre des Communes par le magazine Maclean, a également cité le rapport 2016 de la Freedom House qui a classé le Tibet « comme la seconde situation la pire en termes de droits politiques et civils après la Syrie ». « De même, Amnesty International a rapporté les restrictions croissantes que subissent les instituts monastiques du Tibet de la part du gouvernement chinois ».

Il a également suggéré que la Chambre des Communes suive les traces du Parlement Européen qui a adopté une résolution d’urgence sur le Tibet en 2016,  Résolution condamnant la démolition de Larung Gar et demandant la reprise du dialogue entre la Chine et les représentants des Tibétains.


2 Juillet 2017

Les autorités chinoises ont arrêté plus de 40 Tibétains suite à un conflit sur l’eau

Les autorités chinoises de la province du Qinghai ont arrêté plus de 40 Tibétains à la suite d’un conflit entre des villageois et la police concernant les droits relatifs à l’eau qui ont fait des dizaines de blessés, selon plusieurs sources tibétaines.

Le 1er juin, des Tibétains du village de Shitsa, dans la préfecture de Tsoshar (ch. Haidong) dans le district autonome Hui de Bayen (Hualong), se sont confrontés aux autorités menées par le chef de district Ma Jinxi suite à la décision de détourner le cours d’eau du village de Shitsa vers celui de Tharga, village à majorité Hui, rapportent les sources.

Du personnel de sécurité a accompagné les ouvriers jusqu’à Shitsa pour commencer à poser des tuyaux afin de rediriger l’eau potable de la rivière Yitsa Zachu vers Tharga, et lorsque les Tibétains résidents dans le village ont voulu expliquer leur désaccord, Ma a refusé de les écouter, les avertissant qu’il ne serait en rien responsable si des « conflits ou des morts » découlaient de cette confrontation.

« La rivière qui passe par le village de Shitsa devait être déviée vers le village de Tharga habité par des musulmans, les villageois tibétains s’y sont opposés, » a déclaré Dorjee Bum un Tibétain vivant en exil au service Tibet de la RFA.

« La dispute s’est vite transformée en grave crise, la police est arrivée sur les lieux de la confrontation et à tenter de la réprimer. Au cœur des tensions, la police a pris le parti des habitants du village de Tharga, ce qui a mené les contestataires tibétains à s’opposer à la police, au final, 20 Tibétains et 10 policiers ont été blessé.

Selon une autre source qui se trouve au Tibet, et une vidéo qu’a obtenu la RFA, Ma a ordonné aux policiers d’utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser la foule de Tibétains en colère. La source déclare que la police a également tiré sur la foule avec des armes non létales utilisées à des fins anti-émeutes.

Par la suite, « la communauté villageoise tibétaine a demandé aux autorités de résoudre ce problème de manière juste en affirmant que la vérité était du côté des Tibétains », a certifié la source.

« Ils ont également demandé à la police que les deux leaders arrêtés soient libérés. »

Selon Dorjee Bum, non seulement les demandes des Tibétains ont été ignorées mais qui plus est les autorités ont pris de nouvelles mesures contre les villageois de Shitsa.

« Durant les deux derniers jours, plus de 40 Tibétains du village de Shitsa ont été arrêtés. »

La source vivant au Tibet a indiqué que 70 personnes avaient été arrêtées suite aux altercations, même si 36 d’entre elles -dont un enfant de 9 ans et un homme de 70 ans- ont été libérées par la suite. Plusieurs véhicules appartenant à des habitants du village de Shitsa ont été saisies.

Selon Dorjee Bum la raison pour laquelle des Tibétains ont été arrêtés est liée au fait des officiers de police aient été blessé pendant les altercations, il ajoute qu’aucun musulmans n’a été arrêtés.

Cependant, il a déclaré que les altercations se sont poursuivies le vendredi.

« De nombreux habitants des deux villages sont arrivés sur les lieux de la contestation aujourd’hui et la crise reste irrésolue, » a t-il déclaré.

« Beaucoup de ceux qui ont été blessé dans les contestations de jeudi se sont retrouvés à l’hôpital. »

L’une d’eux, une femme de 56 ans souffre de « graves blessures », témoigne la source au Tibet, ajoute qu’elle a été envoyée à l’hôpital de Xining, capitale du Qinghai, et qu’il lui a été demandé de ne parler à personne de l’incident.

Une quarantaine de jeunes Tibétains de Shitsa ont réussi à fuir dans les montagnes pendant les altercations, poursuivie par des « centaines » de policiers.

Depuis ces protestations, les habitants de plusieurs communautés tibétaines -tels que les villages de Goeyok, Lakha and Shingtha- ont exprimé leur solidarité aux habitants de Shitsa, allant même jusqu’à organiser une manifestation silencieuse face au burau du gouvernement du district de Bayen.
Les musulmans Hui de Chine sont largement sinisés, mise à part leurs traditions religieuses et vivent dans des communautés dispersées dans les provinces du Gansu, Qinghai et Yunnan, ainsi que dans la préfecture autonome Hui de Ningxia.
Depuis le début de la vague d’immolation en 2009, 150 Tibétains vivant en Chine se sont immolés. La plupart des demandes des immolés concernait la liberté et le retour du Dalai lama d’Inde, où il vit depuis qu’il a fui le Tibet en 1959 suite à un soulèvement national qui a échoué.


2 Juillet 2017

À Larung Gar, les autorités vont bien au-delà des démolitions annoncées

Les autorités chinoises du Comté de Seita ont encore démoli des habitations à Larung Gar, le plus grand Centre bouddhiste du monde, où, selon Radio Free Asia, les travaux de démolition se déroulent sans interruption depuis juillet 2016.

Selon l’ Abbé, Guéshé de Larung Gar, 4725 bâtiments monastiques ont été détruits depuis la seconde vague de démolitions entamée l’an passé et plus de 4828 moines et nonnes ont été expulsés par la force depuis 2016.

En mars dernier, répondant à un appel du Comité de direction de Larung Gar, les autorités chinoises s’étaient pourtant engagées à ne détruire “que″ 3225 habitations, sur un total prévu de 4320.

Aucune explication n’a été donnée quant aux démolitions excédant le chiffre annoncé.

En raison des démolitions et des expulsions qui en résultent, un grand nombre de moines et de nonnes se sont vus refuser l’opportunité d’étudier au sein de l’institution. L’abbé a déclaré : “Nous débattons des moyens pour venir en aide à ceux qui ont dû quitter Larung Gar, et donc interrompre leurs études et leur pratique religieuse″.

Louant le travail difficile de ceux qui sont restés, l’abbé les a félicités pour leurs « excellents résultats » à l’examen de fin d’année.

L’ Institution, fondée en 1980 par Khenpo Jigme Phuntsok a, un temps, accueilli quelques 10 000 étudiants, des Chinois de l’ethnie Han y compris ; ce chiffre est aujourd’hui réduit à presque rien.

“Nous espérons que dans les années à venir, Larung Gar ne devra pas affronter des situations comparables à celle-ci″ a-t-il déclaré.

Le 24 février, un groupe de 6 experts nommés par les Nations Unies et spécialisés dans les droits humains a unanimement condamné la Chine pour avoir commis des violations graves à l’encontre des Institutions bouddhistes – parmi lesquelles Larung Gar et Yarchen Gar.

Parmi les nombreux appels et les condamnations des Gouvernements internationaux et de la société civile, le Parlement Européen a promulgué une Résolution urgente, couvrant des nombreux problèmes, incluant la démolition de l’université monastique tibétaine de Larung Gar.

Les démolitions ont aussi entraîné la mort de 3 nonnes qui se sont suicidées, incapables d’assister à la destruction de leur Institut.

23 Juin 2017 – Tenzin Monlam, Dharamshala



2 Juillet 2017

Le tourisme, une arme « douce » au service de l’hégémonie chinoise

Alors que le monde parle du « rêve » de Xi, les vagues de visiteurs chinois se déversent brutalement le long de la Ceinture et de la Route (de la Soie). Dehli est-elle consciente de cette bombe à retardement à ses portes?

Le Forum de Travail sur le Tibet est la Conférence à laquelle ont assisté plusieurs centaines d’officiels, dont l’ensemble du Politburo, de l’Armée Populaire de Libération (APL) et des représentants de différents Ministères, ainsi que des satrapes locaux ; tenu tous les 5 à 10 ans, ce Forum décide de l’avenir du Toit du Monde. Le dernier en date a eu lieu à Pékin en 2015, mais c’est lors du précédent, en janvier 2010, que le destin du Tibet a changé, probablement à jamais. Il a été décidé de transformer le Tibet en paradis pour touristes, un Disneyland des Neiges, en amenant des millions de visiteurs sur le Plateau, faisant d’une pierre deux coups. Cela donnerait une bonne image de la République Populaire de Chine, malmenée par les médias internationaux, suite aux troubles de 2008 sur le Toit du Monde ; les Tibétains y gagneraient financièrement ; ils seraient « occupés » à divertir les touristes, leur patrimoine serait « protégé » et de grandes infrastructures seraient construites, garantissant le besoin pour l’APL de « défendre les frontières » (avec l’Inde).

Une fois la décision prise, la propagande chinoise s’est mise en action. Chinanews.com, un site du Gouvernement écrivait: « Le Tibet, par son mystère, est le Jardin d’Eden spirituel, attirant des voyageurs de l’intérieur comme de l’étranger. Rien qu’en marchant sur le plateau enneigé, on est béni par ses splendeurs, sa culture, son folklore, son mode de vie, ses monts enneigés, ses montagnes et lacs sacrés, un séjour typique et des paysages ravissants. »

Le Tibet est devenu rapidement le plus vaste parc d’attraction du monde, des milliers de fois Disneyland. Le gouvernement à Pékin a vendu le Pays des Neiges comme le dernier endroit « indigène » pour vacanciers chinois, un argument publicitaire. Le pouvoir à Pékin a trouvé un moyen plus subtil pour submerger la population deTibétains par des vagues de Hans chinois.

Les atouts exceptionnels du Tibet sont vantés : la beauté des paysages, des chaînes de montagnes imposantes, de l ‘air et des lacs purs, des cieux secs et purs – comparés avec le ciel des grandes métropoles de Chine- ; le Tibet est l’endroit idéal à visiter pour s’évader d’un pays se polluant à un rythme effréné. Le deuxième point fort est le riche passé du Toit du Monde, la terre des Lamas. Au Tibet, vous trouvez tout, comme l’explique la propagande chinoise ; les monastères et couvents, lieux de sagesse perdus dans le reste de la Chine, le yack folklorique ou les danses du Lion des neiges, l’artisanat aux couleurs bariolées, la nourriture exotique, même la façon de la nommer…avec deux millions de Tibétains pour vous guider à travers cet immense musée. En 2016, 6 ans après le lancement de ce programme, 25 millions de « touristes » Hans se sont déversés, à Lhasa et autres lieux du Tibet Central et Méridional.

Ce succès au Tibet a inspiré le pouvoir communiste à Pékin. Cette expérience concluante était à imiter à l’étranger, dans un contexte différent ; le tourisme pouvait devenir une véritable arme « douce » au service de l’hégémonie culturelle chinoise en Asie. Pendant que le monde commente le « rêve » du Président Xi Jin Ping, des vagues de visiteurs chinois inondent subitement les pays de la Ceinture et de la Route.

Partout, l’arrivée des touristes chinois produit les mêmes effets, au moins dans les paradis asiatique s; ils permettent de construire des infrastructures indispensables aux pays hôtes et, à l’étape suivante, créent une dépendance aux touristes chinois. Je viens de voyager en Indonésiec; le pays n’est pas exempt de la nouvelle stratégie chinoise. En projetant d’attirer 10 millions de touristes Chinois en 2019, le pays participe aux visées ambitieuses de Xi Jin Ping. Les derniers chiffres, fournis par l’Agence Centrale de Statistique Indonésienne, montrent que 1,43 millions de touristes chinois ont visité Bali en 2016, ce qui représente une augmentation de 25% par rapport à 2015.

L’objectif des 10 millions peut être difficile à atteindre pour l’industrie locale du tourisme ; cependant, pour l’Indonésie, le tourisme procure des revenus colossaux, tout en asseyant la présence chinoise en Asie du Sud-Est. Un scénario identique se répète au Népal, au Sri Lanka ou aux Maldives.

Le 26 mai – 2017 -, Xinhua a relaté la signature à Kathmandu d’un protocole d’accord entre l’Association Népalaise des Agents du Voyage Organisé (NATTA) et la Chambre du Tourisme de Chine afin de promouvoir le tourisme dans les deux pays. D’après le communiqué de presse, la partie chinoise s’engage à faire de l’offre promotionnelle du tourisme de la NATTA un succès.
Désormais, la NATTA projette d’organiser des actions de marketing à Chengdu, Guangzhou, Hangzhou et Pékin, du 7 au 17 juin en Chine, sous la houlette de l’Agence du Tourisme du Népal et de l’Ambassade du Népal à Pékin. Dès que le train parviendra à Kyirong, à la frontière népalo-chinoise, ces projets vont connaître une croissance exponentielle. L’Inde pourrait bientôt avoir beaucoup de villes chinoises à son voisinage. Dehli est-elle consciente de cette bombe à retardement à ses portes ?

En septembre 2016, le South China Morning Post mentionnait un rapport publié par l’Académie du Tourisme de Chine : quelques 133 millions de touristes de Chine avaient voyagé à l’étranger en 2016, soit une augmentation de 11,5 % par rapport à 2015.

Traditionnellement, Hong-Kong, Macao et Taiwan figuraient parmi les premiers choix des touristes chinois, suivis de la Thailande, de la Corée du Sud et du Japon. Mais récemment, des pays d’Asie comme le Népal, le Sri Lanka, l’île Maurice, voire même le Bhoutan, ont connu une croissance à deux chiffres de leur arrivée Il faut s’attendre à un développement de cette tendance. Cela introduit un autre aspect de ce tourisme de masse chinois.

L’Agence France Presse (AFP) a dernièrement désigné le tourisme comme nouvelle arme de la Chine dans sa guerre économique : « Les interdictions d’importation de produits tels des mangues, du charbon ou des saumons, ont longtemps été des moyens pour la Chine de punir des pays refusant de se conformer à sa ligne politique. Toutefois, Pékin a démontré qu’elle pouvait également toucher d’autres pays en coupant la manne lucrative de l’export chinois, le tourisme. »

L’article cite l’exemple de la Corée du Sud, protégée par le bouclier antimissile américain, victime de l’interdiction faite aux compagnies de voyages organisés chinoises de voyager en Corée. De même, le tourisme à Taiwan a sévèrement chuté depuis la détérioration des relations de part et d’autre du détroit. Les pays qui se soumettent aux diktats de la Chine sont récompensés et ceux qui « ne se conduisent pas bien » sont punis.

Le Pakistan désire emboîter le pas, comme le soulignait la publication par The Dawn, le mois dernier, du rapport « secret » sur le Corridor Economique Chine-Pakistan (CPEC). Un des chapitres mentionne le développement d’une industrie du « tourisme côtier »: une longue bande de littoral dédiée à l’industrie du divertissement, incluant des marinas pour yachts, des ports de navires de croisière, des établissements nocturnes, des parcs, places publiques, théâtres, parcours de golf et spas, des stations balnéaires et jeux aquatiques. Le rapport ajoute : » pour développer les articles touristiques il convient d’y associer la culture islamique, son patrimoine, folklore et sa culture maritime ».

Cela peut ne jamais voir le jour, mais vous pouvez imaginer des dizaines de milliers de touristes  chinois débarquer au Gilgit Baltistan, à l’invitation du Gouvernement d’Islamabad. Cela signifierait un aéroport international sur place, de nouvelles routes, des hôtels, lieux de loisir etc..

Que va faire Delhi?

Le moment est peut-être venu d’envisager cette éventualité vraisemblable.

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