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Octobre 2017
29 Octobre 2017

Xi pourrait ne pas être tout puissant

« Il doit encore faire avec les normes et les traditions du parti et a pris soin de suivre l’ordre de l’ancienneté », souligne Claude Arpi.

Il y a prêt de trente ans, un des meilleurs observateurs de la Chine, le belge Simon Leys, a écrit sur « L’art de l’observation de la Chine communiste » dans le New Times Book Review : « Sans avoir la capacité de déchiffrer des inscriptions inexistantes écrites à l’encre invisible sur des pages blanches, personne ne devrait jamais rêver d’analyser la nature et la réalité du communisme chinois. Très peu de gens ont maîtrisé cette discipline exigeante. » La critique de Leys portait alors sur le livre écrit par le père Laszlo Ladany, un prêtre jésuite vivant à Hong Kong, qui était considéré « avec raison » comme le doyen des « observateurs ».
Pendant des années, le père Ladany à publié toute les semaines une analyse des nouvelles chinoises. Leys disait : « tous les observateurs de la Chine lisait cette newsletter avec avidité ; beaucoup en volaient des informations (mais ils prenaient généralement grand soin de ne jamais reconnaître leur dette ni de mentionner son nom. Le père Ladany regardait cette comédie avec un détachement narquois. » Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à ces mots alors que je regardais se dérouler le XIXème Congrès du Parti Communiste Chinois. Jusqu’au dernier moment il a été difficile de savoir ce qui allait se passer ensuite.

Xi Jinping, le vainqueur

Xi Jinping est sans conteste le grand vainqueur sur la majorité des fronts. Premièrement et avant toute chose, le XIXème Congrès a approuvé un amendement à la Constitution du Parti qui entérine les « Pensées de Xi Jinping sur le socialisme aux caractéristiques chinoises pour une nouvelle ère. » Alors que le nouveau Comité Central et la Commission Centrale pour l’Inspection de la Discipline suivent plus ou moins les lignes attendues, le Politburo et le Comité Permanent ont amené quelques surprises.

La nouvelle équipe

Le nouveau Comité Permanent du Politburo comprend maintenant le président Xi Jinping, le premier ministre Li Keqiang, Li Zanshu, Wang Yang, Wang Huning, Zhao Leji et Han Zheng.
Le South China Morning Post a commenté : « Le dévoilement de la nouvelle direction chinoise marque le point culminant du remaniement ministériel qui a duré deux décennies et après des mois de luttes de pouvoir intensives avant le XIXème Congrès du parti. »
La présence de Li Zhanshu, chef d’état-major de Xi, qui doit prendre la présidence du Congrès national du peuple, est une preuve du contrôle de Xi sur les nominations. Idem pour Wang Huning, le théoricien du parti qui devrait prendre la charge de l’idéologie, de la propagande et de l’organisation du parti, tandis que Zhao Leji remplacera Wang Qishan, en tant que nouveau tsar anti-corruption. Wang Yang prendra le siège de Yu Zhengsheng en tant que président de la Conférence Consultative Politique du Peuple Chinois.

Les surprises

Une absence notable est celle de Chen Miner, le secrétaire du Parti de Chongqing, qui pour beaucoup, devait être sacré « héritier apparent ». Apparemment, Xi ne voulait pas de « successeur » pour le moment. Il y a quelques jours, le South China Morning Post (SCMP), appartenant à l’ami de Xi, Jack Ma, le propriétaire d’Alibaba, et qui a été de loin le mieux informé pendant tout le congrès, a noté: « Hu Chunhua – le successeur notoire – et le protégé du président, le chef du parti de Chongqing, Chen Miner, risquent tous deux d’être absents du Comité permanent du Politburo. Au lieu de cela, ils rejoindront le Politburo, qui est d’un rang inférieur. »

Voilà ce qui est arrivé. Cela signifie-t-il que la surveillance de la Chine est plus facile aujourd’hui qu’à l’époque du père Ladany ? Pas vraiment car l’opacité de la procédure du Parti n’a pas beaucoup changé.

La grande surprise a été que Wang Qishan, qui a fait tomber des centaines de têtes au sein du Parti, a démissionné du Comité permanent, en raison de la norme de limite d’âge. Ceci a été confirmé quand son nom n’est pas apparu sur la liste des nouveaux membres du Comité Central. De nombreux « observateurs » s’attendaient à ce que Xi enfreigne une règle non écrite sur l’âge de la retraite pour garder son ami et collègue Wang au Comité Permanent. Deux membres de la puissante Commission militaire centrale (CMC) sont entrés au Politburo. Outre le général de la Force aérienne Xu Qiliang, actuellement vice-président du CMC, le général Zhang Youxia, un ami de la famille de Xi, a été choisi comme deuxième vice-président.

Changements Constitutionnels

L’ajout du nom de Xi dans la constitution du Parti le rapproche de Mao Zedong et de Deng Xiaoping. Xi rêve maintenant de faire de la Chine une grande puissance socialiste d’ici 2050.

Xi a promis que la Chine, sous sa direction, serait un défenseur de la paix et de la stabilité mondiales; son annonce que l’Empire du Milieu était prêt à jouer un plus grand rôle dans la construction d’un « destin commun pour l’humanité » est prise avec des pincettes par beaucoup. Seul le futur le dira.

Autre changements à noter

• Le leadership « absolu » du Parti sur l’Armée
Dans une résolution approuvée par le Congrès, la pensée militaire de Xi Jinping et le leadership « absolu » du Parti sur les forces armées ont été inclus dans la Constitution.

• « Belt and Road » nommée dans la Constitution
L’Initiative « Belt and Road » , également connue sous le nom de « One Belt One Road » (OBOR), est maintenant mentionnée dans la Constitution. Le Congrès a convenu que « selon le principe de la croissance partagée par la discussion et la collaboration », l’initiative Belt and Road devrait être inscrite.

Le China Daily explique: « Proposée par Xi Jinping en 2013, l’initiative Belt and Road vise à construire un réseau commercial et d’infrastructures reliant l’Asie à l’Europe et l’Afrique le long et au-delà des anciennes routes commerciales de la Route de la soie. »
L’Inde s’est opposée au fait qu’une partie du projet passe par le Cachemire occupé par le Pakistan. L’inclusion d’OBOR ne résoudra pas ce problème, bien au contraire, elle pourrait être encore exacerbée.

• La lutte contre la corruption devrait continuer La Constitution révisée stipule que le Parti doit faire des efforts exhaustifs pour que « la lutte contre la corruption continue ». Le 18 octobre, Xi Jinping a appelé la corruption « la plus grande menace » à laquelle le Parti est confronté. Le parti va bientôt adopter une législation nationale anti-corruption et créer une plate-forme de reportage sur la corruption qui couvrira à la fois les commissions d’inspection disciplinaire et les agences de supervision, a indiqué Xi.

Pas tout-puissant

Contrairement à ce que beaucoup ont écrit, Xi pourrait ne pas être tout-puissant; il doit encore composer avec les normes et les traditions du Parti: «il prend soin de ne pas enfreindre la règle de l’âge et de suivre l’ordre de l’ancienneté. Ces normes politiques sont essentielles pour que les 89 millions de membres du parti communiste aient un consensus au sommet et maintiennent la stabilité « , a écrit le SCMP qui a également noté: « Xi ne suit pas non plus aveuglément la voie établie. Il a pris une décision lourde de conséquences en ne nommant pas un successeur clair et en promouvant son choix auprès du Comité permanent du Politburo.  » Un autre signe que Xi n’a pas le contrôle total est la taille réduite du CMC qui compte seulement 7 membres (à part les deux vice-présidents: Xu Qiliang, Zhang Youxia, d’autres sont Wei Fenghe, Li Zuocheng, Miao Hua, Zhang Shengmin) comparé à 11 lors du précédent Congrès.

Le rôle des femmes

Lorsque la liste des délégués au Congrès a été publiée pour la première fois en juillet, de nombreux observateurs ont pensé que cela marquerait une nouvelle ère pour les femmes, qui représentaient 24,1% des 2 287 délégués.Les médias officiels ont souligné que cela reflétait les efforts déployés par le parti « pour donner plus de poids aux femmes et améliorer l’égalité des sexes et la stabilité sociale ». Mais les dirigeantes chinoises sont encore pratiquement exclues du sommet de la hiérarchie. Sur les 204 membres du Comité central, seulement 10 sont des femmes; le même chiffre que pour le 18ème congrès de 2012. Et une seule dame, Sun Chunlan est entrée au Politburo. Elle conservera probablement son poste de chef du Département du travail du Front uni. C’est décevant.

Les « minorités ethniques »

En ce qui concerne les minorités ethniques, la donne est un peu meilleure puisque 16 membres issus de minorités ethniques sont entrés au Comité central contre seulement 10 il y a cinq ans.
Quatre représentants tibétains ont été choisis comme membres du Comité central (Lobsang Gyaltsen et Che Dalha) et membres suppléants (Norbu Thondup et Yan Jinhai, un Tibétain du Qinghai); c’est une première. En outre, Wang Huning, le nouveau membre du Comité permanent du Politburo représentera probablement le Tibet au Congrès national du peuple en mars. On se demande pourquoi un dirigeant Han devrait représenter le Tibet; Le chauvinisme Han continuera encore quelque temps. En tout cas, la présence de Wang ne signifie pas que la vie deviendra plus facile pour les tibétains ou les ouïghours. Chen Quanguo, l’ancien secrétaire du Parti du Tibet, actuellement affecté au Xinjiang, a été récompensé par un siège au Politburo pour les mesures répressives qu’il a introduites dans la région musulmane rétive.

Quelles conséquences pour l’Inde ?

On devra attendre pour le savoir. Comme aimait le dire Deng Xiaoping : « Cherchons la vérité à partir des faits ». Que ce soit il y a trente ans ou maintenant, ce n’est toujours pas facile de lire l’avenir de l’Empire du Milieu dans les feuilles de thé.


29 Octobre 2017

L’ONU soulèvent la question épineuse des droits de l’homme au Tibet

Plusieurs États membres de l’ONU dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la Suisse et l’Allemagne ont exprimé début octobre leur inquiétude face à la détérioration du respect des droits de l’homme lors de la 36ème session du Conseil des droits de l’homme.

Selon le Bureau d’information de l’Administration Centrale Tibétaine les délégués américain et allemand ont en particulier évoqué la sinistre situation des droits de l’homme au Tibet et dans la région autonome du Xinjiang.

Le délégué de l’Allemagne a appelé la Chine à libérer tous les défenseurs des droits de l’homme détenus comme Tashi Wangchuk, et a exhorté la Chine à autoriser le Haut-Commissaire aux droits de l’homme ainsi que son équipe à visiter et effectuer un rapport au Tibet.

« L’Allemagne reste profondément préoccupée par les violations généralisées des droits de l’homme en Chine, en particulier au Tibet, au Xinjiang et dans les régions voisines, y compris les atteintes à la liberté de religion dont témoigne Larung Gar », a également déclaré le délégué allemand.

Le délégué des Etats-Unis a exprimé son anxiété concernant les avocats et activistes en Chine qui sont arbitrairement détenus, torturés et forcés à avouer des accusations forgées de toute pièce dans les médias contrôlés par l’Etat . Il a ajouté que des conditions proches de la loi martiale étaient imposées au Xinjang et dans certaines régions tibétaines.

De même, le délégué du Royaume-Uni a partagé ses inquiétudes concernant les restrictions aux libertés civiles et politiques en Chine et le maintien en détention des avocats et des défenseurs des droits de l’homme. Le délégué a exprimé sa tristesse face à la mort du prix Nobel de la paix, Liu Xiaobo, et a exhorté la Chine de cesser la détention forcée et arbitraire de sa veuve Liu Xia.

L’Union européenne a rappelé à la Chine la nature inaliénable du respect de la diversité culturelle et de la liberté de religion. L’UE a en outre souligné que la Chine devait traiter les défenseurs des droits de l’homme comme Tashi Wangchuk, et aussi arranger la législation chinoise sur les ONG étrangères de manière à ne pas entraver le développement de la société civile indépendante.

Le prince Zeid Ra’ad Al Hussein, haut-commissaire des droits de l’homme aux Nations unies, a évoqué la question du Tibet et des cas de Tulku Tenzin Delek Rinpoché ainsi que de Tashi Wangchuk dans sa déclaration écrite du 11 septembre, exhortant la Chine à lutter contre les mauvais traitements et les morts en détention.

Zeid Ra’ad Al Hussein a déclaré: «La récente mort en détention de Liu Xiaobo,prix Nobel de la paix, a choqué de nombreuses personnes à travers le monde, tout comme les décès de Cao Shunli en 2014 et de Tenzin Delek Rinpoché en 2015».


21 Octobre 2017

PEKIN / LHASSA : « Un responsable du Tibet s’engage à intensifier la lutte contre la pauvreté » … promesse de Norbu Dondrup, vice-président du gouvernement régional

Carte du Tibet

 

BEIJING, 20 octobre (Xinhua) — Le travail de lutte contre la pauvreté maintiendra son élan au Tibet afin d’assurer que la région autonome n’accuse aucun retard sur les efforts déployés par le pays afin construire une société de moyenne aisance d’ici 2020, a annoncé un responsable régional.

À la fin de l’année 2016, le Tibet comptait 442.000 habitants vivant sous le seuil de pauvreté, alors que le taux de pauvreté était supérieur au niveau moyen national. Au total, la région compte environ 3,2 millions d’habitants.

« La pauvreté constitue encore un problème grave dans au moins 33 districts du Tibet », a indiqué Norbu Dondrup, vice-président du gouvernement régional, répondant aux questions posées jeudi par des journalistes en marge du 19e Congrès national du Parti communiste chinois.

Le gouvernement élaborera des politiques différenciées de lutte contre la pauvreté adaptées à chaque district et à chaque famille. Des fonds et des programmes de lutte contre la pauvreté seront mis en place pour les districts les plus démunis.

Davantage d’habitants quitteront leur environnement aux conditions difficiles afin d’être relogés dans des villes et des zones possédant de meilleures infrastructures, a-t-il noté.

Le gouvernement aidera les bergers et les agriculteurs à développer leur activité. Les enfants des familles pauvres recevront un enseignement secondaire gratuit, et le gouvernement aidera les jeunes diplômés des familles démunies à trouver des emplois et à lancer leur affaire pour qu’ils puissent mieux soutenir leurs familles, a précisé Norbu Dondrup.

La région coordonnera le développement économique avec la protection de l’environnement. Elle créera davantage d’emplois dans ses parcs nationaux et développera le tourisme. Les conditions de vie des personnes habitant sur la frontière seront également améliorées, a-t-il indiqué.

Les responsables chargés du travail de la lutte contre la pauvreté font l’objet d’une évaluation en temps réel par leurs supérieurs, et ceux qui se relâcheront ou n’atteindront pas les objectifs seront sanctionnés, a-t-il ajouté.



21 Octobre 2017

« Quelle Chine en 2022 ? » dans le 15ème numéro de «Interactions», avec l’historien et spécialiste de la Chine François Godement, ainsi que Cyrille Pluyette, Pierre Avril et Pierre-Yves Dugua, nos correspondants à Pékin, Moscou et Washington.

Quelle Chine en 2022 ?

VIDÉO – Le 19e Congrès du Parti communiste chinois s’apprête à reconduire Xi Jinping pour 5 ans. Quels sont les défis à venir pour Pékin ?

Depuis mercredi, Xi Jinping écrit les lignes de l’avenir chinois. En ouverture de ce 19e Congrès du Parti communiste, l’homme fort de Pékin a dressé, en à peine trois heures trente de discours, le portrait, que l’on espère exhaustif, de la Chine de demain. Des investissements faramineux dans les nouvelles routes de la soie à un contrôle toujours plus strict de la société, Xi Jinping détaille par le menu toute sa philosophie, que le parti vient d’ériger au statut de «pensée». Seul un homme avait eu cette distinction: Mao Zedong.

Invités de ce 15e numéro de «Interactions», l’historien et spécialiste de la Chine François Godement, ainsi que Cyrille Pluyette, Pierre Avril et Pierre-Yves Dugua, nos correspondants à Pékin, Moscou et Washington.

Xi Jinping promet une «nouvelle ère» à la Chine et défend l’autorité du Parti

De notre correspondant à Pékin

Dans le décor imposant du Palais du peuple, à Pékin, Xi Jinping a une nouvelle fois imposé sa marque, en prononçant un discours de plus de trois heures, en ouverture du 19ème Congrès du Parti communiste chinois. Devant le gigantesque emblème doré de la faucille et du marteau sur fond de tentures rouges, le président du pays le plus peuplé du monde a promis «une nouvelle ère» du socialisme à la chinoise au cours de laquelle sera bâti un pays «puissant et moderne». Pour de nombreux observateurs, la nouvelle ère qui s’ouvre symbolise largement l’avènement de Xi Jinping, qui obtiendra un deuxième sacre de cinq ans à l’issue du Congrès, dans environ une semaine.

» LIRE AUSSI – Chine: le deuxième sacre de Xi Jinping, le tout-puissant «empereur rouge»

Arrivé souriant aux côtés de ses deux prédécesseurs, Jiang Zemin et Hu Jintao, sous les applaudissements enthousiastes des quelque 2 300 délégués réunis dans la salle pour l’occasion, «l’empereur rouge» n’en a pas moins délivré un discours d’extrême fermeté, dans la lignée de son premier mandat. Le maître de Pékin, qui a considérablement renforcé son pouvoir depuis sa nomination fin 2012 et accru l’emprise du PCC sur la société, a appelé l’assistance à «en faire davantage pour défendre l’autorité du parti et le système socialiste chinois et à s’opposer résolument à toute parole et action de nature à les saper». La répression sur la société civile a déjà été spectaculairement intensifiée depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, hanté par la chute de l’Union soviétique au début des années 1990. De nombreux dissidents et avocats ont été arrêtés, les religions ou les ONG sont étroitement surveillées, et l’internet est plus que jamais censuré.

Le très conservateur numéro un chinois, qui a salué la dynamique «extraordinaire» de la vaste campagne anticorruption lancée depuis cinq ans, a estimé qu’elle ne devait jamais cesser, en réaffirmant la nécessité d’une discipline inflexible au sein du Parti. «Toute ligne de pensée ou de conduite cantonnée à la satisfaction de ses plaisirs, à l’inaction, à la paresse et à l’évitement des difficultés est tout simplement inacceptable», a-t-il martelé.

» LIRE AUSSI – Chine: les hommes clés du pouvoir communiste

«Toute activité séparatiste sera résolument combattue»

Xi Jinping a aussi défendu un strict respect de l’intégrité territoriale chinoise. «La Chine s’est fermement opposée à l’indépendance de Taïwan au cours des cinq dernières années et l’a empêché d’advenir», a-t-il déclaré, en ajoutant que «toute activité séparatiste sera résolument combattue». Pékin considère que Taïwan, qui mène de facto une politique indépendante, fait partie de son territoire. Les relations se sont fortement tendues avec l’île depuis l’élection de la présidente Tsai Ing-wen, début 2016, qui prône la fermeté face à Pékin, et dirige le Parti progressiste démocratique, dont un courant pousse à l’indépendance. Le gouvernement de Taipei a réagi mercredi en affirmant que les 23 millions d’habitants de l’île disposaient du droit «absolu» de décider de leur avenir.

Parallèlement, Xi Jinping s’est de nouveau présenté comme le défenseur d’une économie globalisée. Il a notamment réitéré la promesse faite en 2013 d’accorder un «rôle décisif» au marché dans l’allocation des ressources économiques, assuré que la deuxième puissance économique mondiale allait «s’ouvrir davantage» et promis un traitement «équitable» aux entreprises étrangères. Reste à savoir si, cette fois, ce discours sera appliqué. Tout récemment, la Chambre de commerce européenne à Pékin évoquait sa «lassitude» face aux «engagements jamais concrétisés», les milieux d’affaires étrangers se plaignant de discriminations drastiques dans certains secteurs.

Plus globalement, Xi Jinping a estimé que les perspectives pour son pays étaient «radieuses», mais qu’il avait «de graves défis à relever». Il a aussi tenté de décrire la «nouvelle ère» évoquée. Après avoir «résolu le problème de nourrir et de vêtir plus d’un milliard de personnes», le régime doit désormais répondre «à leurs besoins d’une vie meilleure, non seulement sur le plan matériel et culturel», mais également en termes de «justice», «sécurité» et «d’environnement», a précisé le secrétaire général du PCC.


16 Octobre 2017

Restrictions supplémentaires de circulation imposées dans les Comtés tibétains du Sichuan, en prévision du 19 ème Congrès et des grandes réunions du Parti Communiste Chinois.

Carte montrant l’emplacement des comtés de Dzamthang et Serthar dans la province chinoise du Sichuan.

Les autorités de la province du Sichuan, dans l’ouest de la Chine, renforcent  ce mois-ci, les contrôles sur la conduite sans permis des Tibétains, avant les grandes réunions du Parti Communiste Chinois au pouvoir à Pékin , selon des sources tibétaines.

De nouvelles restrictions sont maintenant en place dans le Comté de Dzamthang – en chinois, Rangtang -, le Comté de Ngaba -Aba- au Sichuan dans la province autonome tibétaine et du Qiang, vient d’ indiquer une source de la région au service tibétain de la RFA (Radio Free Asia).

« Beaucoup de nomades tibétains dans la région possèdent des motos et d’autres véhicules, mais peu d’entre eux ont des permis de conduire ou des papiers officiels. Les autorités les ont laissés tranquilles et leur ont permis de voyager librement jusqu’à présent », a déclaré la source de RFA sous couvert d’anonymat.

Cependant, à l’approche du 19ème Congrès du Parti Communiste Chinois, qui se tiend à Beijing du 18 au 28 octobre, « les autorités ont commencé à imposer des restrictions de voyage et vérifient les permis de conduire et les autres documents »

La police a récemment été déployée dans la ville de Barma, à Dzamthang, pour surveiller la circulation dans la région et vérifier que les chauffeurs sont en possession de documents adéquats. La source, ajoutant que « toute personne surprise sans papiers sera détenue pendant 15 jours et devra payer une amende de 2.000 yuans. (300 $). « 

La plupart des Tibétains vivant dans des zones nomades ne parlent couramment que leur propre langue, mais pour obtenir des permis de conduire et s’enregistrer, les candidats doivent connaître le mandarin.

La police a également averti les résidents tibétains de Dzamthang de ne pas organiser de manifestations politiques ou de créer « d’autres incidents » pendant la tenue des réunions du Parti, selon la même source.

Un Tibétain vivant en exil a indiqué que, d’après ses contacts à Serthar, la police du Comté de Serthar – Seda – de la Préfecture Autonome Tibétaine  – TAR – de Kardze – Ganzi – avait envoyé des ordres interdisant la circulation aux deux roues dans le Comté avant les célébrations de la Fête nationale du 1er octobre 2017.

« En outre, les autorités saisiront tous les véhicules appartenant à ceux qui seront pris en train de conduire sans permis », a déclaré la source de RFA.

Les autorités chinoises ont intensifié les mesures de «maintien de la stabilité» à l’échelle nationale, visant toute personne ayant une opinion critique du Parti Communiste Chinois ou du Président Xi Jinping, avant le Congrès du Parti.

Entre autres mesures, les autorités ont interdit les voyages vers le Tibet,  depuis l’extérieur de la régionpolitiquement sensible, pendant les réunions au sommet.
Rapporté par Kunsang Tenzin et Guru Choegyi pour le service tibétain de la RFA.

Traduit par Karma Dorjee. Ecrit en anglais par Richard Finney.


16 Octobre 2017

PEKIN : Ne pas céder à « l’anesthésie spirituelle » en « priant Dieu et en adorant Bouddha »…, telle est la mise en garde de Pékin pour les hauts responsables du Parti communiste chinois, à la veille du 19ème Congrès…

Les délégués lors de l'ouverture de la cinquième session de la douzième Conférence consultative politique du peuple chinois, le 3 mars 2017.

 

Le Parti communiste réitère sa position contre la religion

Les hauts responsables du Parti communiste chinois (PCC) doivent prendre garde à ne pas céder à « l’anesthésie spirituelle » en « priant Dieu et en adorant Bouddha », prévient jeudi un éditorial publié dans le Quotidien du Peuple qui rappelle que le communisme ne peut être dissocié de l’athéisme et affirme que la superstition est l’une des origines de la corruption.
La liberté de culte est officiellement garantie en Chine, mais les membres du PCC sont tenus de rester athées et il leur est expressément interdit de céder à la superstition, par exemple en consultant des voyants. Selon le Quotidien du Peuple, les responsables tombés en disgrâce pour avoir cédé à la corruption avaient souvent également participé à des « activités superstitieuses féodales ».
« De fait, certains responsables se rendent parfois dans des monastères, prient Dieu et adorent Bouddha », dit le journal chinois qui cite l’exemple de Li Chuncheng, ancien dirigeant-adjoint du PCC dans la province du Sichuan, condamné en 2015 à 13 ans de prison pour corruption et abus de pouvoir. Selon le journal, il était également féru de feng shui, une discipline chinoise traditionnelle.
Mao Zedong, fondateur de la Chine moderne, a interdit le recours à la voyance, mais les pratiques traditionnelles ont peu à peu fait leur retour avec l’ouverture du pays à la fin des années 1970. Le Quotidien du peuple écrit que les responsables du PCC doivent garder en mémoire les mots de Karl Marx qui déclarait que « le communisme commence immédiatement avec l’athéisme ». « La superstition est une pensée polluante et une anesthésie spirituelle qui ne peut pas être sous-estimée et qui doit être intégralement purgée », dit le journal.
Les délégués lors de l’ouverture de la cinquième session de la douzième Conférence consultative politique du peuple chinois, le 3 mars 2017. (Crédit : Ge jinfh / Imaginechina / AFP).

16 Octobre 2017

La Chine proclame avoir construit la plus belle autoroute du Tibet

Les 409 kilomètres de l’autoroute Lhasa-Nyinchi débutent au nouveau district de Liuwu à Lhassa et se termine à Bayi Twon à Nyingchi.

Revendiquant cette route comme la plus belle route du Tibet, les média d’Etat chinois ont rapporté qu’une voie express reliant Lhassa et Nyinch – ville proche de la frontière de l’Arunachal Pradesh en Inde – avait été ouverte dimanche 1er octobre 2017. Ces deux villes sont les municipalités les plus importantes et présentent les attractions touristiques majeures de la « Région Autonome du Tibet » (RAT).

Les 409 kilomètres sans péage de cette autoroute ont réduit le temps de voyage entre ces deux villes, passant de 8 à 5 heures de route à la vitesse limitée à 80 km/h. Le coût de la construction reliant ces deux villes importantes se situe aux alentours de 8,8 milliards de dollars. L’agence Xinhua a stipulé que « les camions avaient pour l’instant l’interdiction d’utiliser cette route. »

La majorité des autoroutes au Tibet sont construites pour servir aux équipements militaires, donnant un avantage à l’armée chinoise pour déployer ses troupes et son arsenal plus rapidement, selon des rapports médiatiques indiquant que « le développement massif des infrastructures au Tibet pousse aussi l’Inde à accélérer les constructions de son côté. »

Un autre rapport fait quant à lui l’éloge de l cet ouvrage : « En tant qu’autoroute la plus longue de la RAT, l’autoroute haut de gamme Lhassa-Nyingchi ressemble à un grand rouleau dévoilant un spectacle. Les villages clairsemés, les cultures en terrasse, les zones humides, les rivières, les forêts et les précipices forment une image dynamique le long de l’autoroute. »

Les 409 kilomètres de l’autoroute Lhasa-Nyinchi débutent au nouveau district de Liuwu à Lhassa et se termine à Bayi Twon à Nyingchi. Le projet a débuté en 2013. Deux sections d’une longueur totale de 218 kilomètres, incluant les sections Lhasa-Mozhugongka et Bayi Town-Gongbo’gyamda étaient  terminées en septembre 2015. Les sections finales ont été bouclées l’année dernière et toutes les portions ont été reliées le 30 juin 2017. Les autorités chinoises clament que « le transport constitue le système veineux de l’économie du Tibet et le fondement de la société. »

Les rapports indiquent aussi que « l’autoroute haut de gamme Lhassa-Nyingchi est une portion vitale de la G318 qui connecte les régions inhabitées du Centre et de l’Est du Tibet et les relient aux régions du sud-ouest. »

« L’autoroute haut de gamme Lhassa-Nyingchi est aussi un projet majeur dans le développement des transports au Tibet, disent-ils, elle a accéléré le développement du Tibet en le reliant au cercle économique Chengdu-Chongqing. »

La frontière indo-tibétaine, du col de Karakoram au Ladakh jusqu’au Jachep La en Arunachal Pradesh couvre 3488 kilomètres sur lesquels s’étendent des avant-postes alors que l’altitude s’élève de 2700 jusqu’à 5700 mètres.

 

 

Le Tibet a été envahi par le régime communiste chinois depuis 1949. Depuis cette époque et en conséquence directe de cette invasion, plus d’1,2 millions sur les 6 millions de Tibétains sont morts. Lors de cette occupation continue du Tibet, plus de 6000 monastères ont été pillés et détruits. Des crimes contre l’Humanité et un véritable génocide ont lieu : meurtres, massacres, tortures, viols, famines, privations extrêmes, marche forcée, esclavage, violence brutale et exterminations. Le Parti Communiste continue d’appeler cela une « libération pacifique » et continue de clamer que « les Tibétains vivent désormais dans un paradis socialiste maoïste. »

Dharamsala, Inde.

Traduction de l’article de Yeshe Choesang pour Tibet Post International, du 4 octobre 2017


16 Octobre 2017

DHARAMSALA : Munie d’une paire de ciseaux, une touriste chinoise provoque une esclandre… lors d’une exposition de photos commémorant les 30 ans du soulèvement du 27 septembre 1987

Au monastère de Jokhang à Dharamsala, dans le nord de l’Inde, le 1er octobre 2017.Une femme chinoise attaque une parlementaire tibétaine après avoir arraché des photos d’une exposition installée à l’occasion du 30 ème anniversaire de la répression sanglante des manifestations de 1987 à  Lhassa. Photo gracieusement offert par un auditeur RFA. 

La police de la ville de Dharamsala, dans le nord de l’Inde, a intensifié la sécurité autour d’un temple bouddhiste après qu’une femme chinoise ait attaqué, Lhagyari Namgyal Dolkar, députée du Parlement Tibétain en exil – TPE – et tenté de détruire des photographies lors d’ une exposition.

Des témoins ont déclaré à RFA qu’une vingtaine de policiers ont été dépêchés sur les lieux près du Temple de Tsuklakhang dans la ville, siège du Gouvernement tibétain en exil, dimanche dernier.

La femme chinoise a été identifiée par les médias locaux tibétains comme étant détentrice d’un passeport américain et nommée Zhu Wenqi. Elle s’est attaquée,  en lui  saisissant le visage, à la Présidente du Mouvement et responsable de l’exposition, la députée tibétaine en exil Lhagyari Namgyal Dolkar,

Cette femme  a également utilisé des ciseaux pour endommager des photos lors de cette  exposition organisée par des militants du Mouvement Guchusum, ONG regroupant des ex-prisonniers politiques tibétains libérés qui se sont exilés. Ils commémoraient les 30 ans de lutte non-violente du peuple du Tibet à Lhassa.

“Elle est soudainement apparue  dans l’événement, et en plus d’avoir agressé un vidéaste tibétain de VOA,  cette femme chinoise  a pris quelques photos, déclarant qu’ il s’agissait de vieilles et fausses photos, et a demandé pourquoi nous les exposions”,  déclarait Lhagyari Namgyal Dolkar.

“Elle s’est saisie d’ une photo et l’a détruite à coups de ciseaux. Elle refusait de quitter les lieux. Elle était enragée et arrogante. Nous craignions qu’elle puisse utiliser les ciseaux pour attaquer l’un de nous”.

La rencontre est devenue virale sur les sites web centrés sur le Tibet et les réseaux sociaux.

 https://youtu.be/7X7ssYU5DHQ

Le député a affirmé que rien dans cet incident n’était clair : cette femme agissait-elle de son propre chef, ou était-elle aux ordres de quelqu’un d’autre?

“ Néanmoins, c’est certainement un signal d’avertissement très sérieux ,  écrivait Lhagyari Namgyal Dolkar. « La chose la plus effrayante était  que cette femme utilisait le nom de Sa Sainteté le Dalaï Lama et prétendait être l’une de ses disciples”.

L’ancien directeur du mouvement, Lukar Jam Atsock,  déclarait à RFA: “ Tout à coup, cette dame non identifiée est venue et a commencé à tirer sur les photos en disant qu’elles étaient fausses”.

Lhagyari Namgyal Dolkar du Mouvement Gu-Chu-Sum a essayé de lui expliquer mais elle n’a pas écouté.

  L’ histoire du Tibet magnifiée par la propagande chinoise…

Il affirme que beaucoup de Chinois n’ont connu que la propagande officielle sur le Tibet émise par le PCC (Parti Communiste Chinois ) au pouvoir.
“Le point de vue idéologique de ces gens est le résultat de la tyrannie totalement unilatérale du Parti Communiste Chinois », a-t-il commenté. « Il semble qu’ils ne puissent pas connaître ce qui se passe au Tibet depuis 87 ans.”

Très peu d’informations, de photos ou d’images sont parvenues de Lhassa lors de la répression sanglante des manifestations pro-indépendance, le 1er octobre 1987,  les médias occidentaux avaient pourtant largement couvert les événements.

Six personnes ont été déclarées mortes après que la police chinoise ait tiré sur des manifestants tibétains pro-indépendantistes devant Temple du Jokhang à Lhassa. Le New York Times avait rapporté que des manifestants avaient jeté des pierres sur la police et mis le feu à un poste de police.

La poètesse et auteure tibétaine Tsering Woeser vient d’ indiquer sur son compte Twitter que la femme était “une poissonnière créée par la dynastie actuelle”, dans une référence satirique au Parti Communiste Chinois.

“Elle a dissimulé des ciseaux pointus en pénétrant dans l’enceinte du Temple où Sa Sainteté le Dalaï Lama enseignait le Dharma”, écrit Woeser. “Elle a brandi les ciseaux pour détruire une photographie prise lors de la  manifestation  réprimée de 1987 à Lhassa, en criant que c’était faux, et que les Tibétains n’avaient aucune compassion”.

Elle a frappé la caméra de sécurité, puis attrapé un Tibétain exilé qui essayait  de la raisonner”, explique Woeser. “Elle a également proféré un flot d’ordures envers certains bouddhistes venus de Hong Kong pour étudier le Dharma à Dharamsala. Ils ont tenté en vain, eux aussi, de la raisonner”.

Le Tibet Express, qui a identifié la femme comme Zhu Wenqi, a déclaré que les Tibétains concernés ont rapporté l’incident aux autorités indiennes. Zhu a été interrogée par la police indienne et est maintenant interdite d’assister à tout enseignement religieux du Dalaï-Lama, selon ce journal.

La militante démocrate basée aux Etats-Unis Rose Tang a déclaré que la femme pourrait être à la solde du Gouvernement chinois.

“Son comportement est  différent de celui d’un touriste chinois à l’étranger”, déclarait Tang.

“Nous n’excluons pas la possibilité qu’elle ait été embauchée par le Parti Communiste en tant que nationaliste ou espion », a-t-elleajouté. “Elle est là pour créer des problèmes et des malentendus et créer la haine entre les Tibétains et les Chinois.”

Tang, qui s’est rendue à Dharamsala deux fois ces dernières années, a dit qu’un nombre croissant de Chinois découvrent le bouddhisme tibétain et l’histoire non censurée du Tibet sous la domination du Parti Communiste, exposée par les Tibétains exilés en Inde.

En février 2016 , les médias d’Etat chinois ont fustigé la chanteuse et actrice de Hong Kong Faye Wong, ainsi que l’acteur l’acteur Tony Leung alors qu’ils s’étaient  assis près de deux personnalités-clés de l’entourage du Dalaï-Lama lors d’un événement bouddhiste tibétain en Inde.

Rapporté par Ng Yik-tung et Sing Man pour le service cantonal de la RFA, et Sangay Dorjee pour le service tibétain .

Traduction tibétaine par Dorjee Damdul.

Traduit et édité par Luisetta Mudie.

Traduction pour France Tibet : Laetitia Fromenteau


16 Octobre 2017

LHASSA : Durant la « Conférence du Tibet »… la réussite du prochain 19ème Congrès du PCC est évoquée comme mission principale.

Un soldat chinois hissant le drapeau Chinois en face du palais du Potala à Lhassa, Tibet

A l’instar d’autres régions de la République Populaire de Chine, la Région autonome du Tibet, sous domination chinoise, a pris des mesures de sécurité afin de garantir sa stabilité dans la perspective du 19ème Congrès du Parti Communiste Chinois, prévu à Pékin ce 18 octobre.

Une Conférence, ayant pour thématique l’étude des dispositions pratiques pour la stabilisation du Sud-Ouest de la Région autonome du Tibet, s’est tenue le 24 septembre 2017. Cette conférence a évoqué le succès du 19ème Congrès national comme mission principale à l’heure actuelle, a rapporté le site officiel Chinois globaltimes.cn, le 28 septembre dernier.

Le rapport, mentionné par le Tibet Daily, porte-parole de la Région, lui rappelle son devoir « d’insister sur la sinisation de la religion, la répression avec fermeté des actions illégales sapant l’unité du pays et des groupes ethniques, ou promouvant la violence et le terrorisme via Internet. »

La Conférence a relaté également l’exigence faite aux services du Gouvernement régional de s’employer à accroître la surveillance et les contrôles, depuis le Gouvernement central, pour stabiliser la région.

L’AFP avait rapporté auparavant, le 20 septembre, qu’à maintes reprises par le passé, la région devrait être interdite à tout étranger non-Chinois du 18 au 28 octobre ; une mesure de sécurité appliquée à chaque Congrès National quinquennal du PCC.

Lors de ce Congrès, le Président Xi Jinping devrait se renforcer toujours plus et asseoir son contrôle du Parti et du pays, en nommant ses partisans aux postes clés du Parti.


16 Octobre 2017

Le Tibet ferme ses frontières pour les voyageurs pendant 10 jours en octobre

Nous vous en parlions déjà début septembre, les autorités chinoises ont promulgué des ordres visant à interdire de voyager au Tibet pour les personnes provenant de l’extérieur de la région politiquement sensible, du 18 au 28 octobre, pendant que des réunions gouvernementales importantes se tiendront à Pékin et Lhassa, selon des sources.

L’interdiction a été annoncée par téléphone il y a environ 10 jours, a déclaré un employé d’une agence de voyage à Xining, capitale de la province du Qinghai, au nord-ouest de la Chine.
« Au cours de cette période, ce ne sont pas seulement les étrangers, mais aussi les Tibétains vivant dans la région d’Amdo du Qinghai, qui ne seront pas autorisés à voyager dans la région autonome du Tibet », a déclaré l’employé, souhaitant garder l’anonymat.

L’interdiction de voyager va mettre un coup à l’économie du Tibet car le mois d’octobre est un mois populaire pour les touristes, a affirmé l’employé.

L’interdiction restera en vigueur pendant toute la durée du 19ème Congrès National du Parti Communiste Chinois, qui aura lieu à Pékin, dans quelques jours, a déclaré l’agence France Presse dans un rapport du 21 septembre.

« Au cours des discussions sensibles et importantes, le Tibet fermera ses frontières aux étrangers, tandis que les visiteurs qui voyagent dans le pays devront partir avant le 17 octobre », a déclaré l’AFP, dans son rapport.
Bien que n’étant pas officiellement annoncé par le Bureau Touristique du Tibet, l’avis d’interdiction a été envoyé à « plusieurs agences locales » plus tôt dans ce mois-ci, a déclaré l’AFP.

Parlant également à RFA, une source qui a récemment voyagé au Tibet a confirmé que la région sera fermée aux visiteurs extérieurs du 18 au 28 octobre, ajoutant que des réunions gouvernementales se tiendraient également dans la capitale régionale du Tibet, Lhassa.

Frontière déjà fermée en mars cette année 2017 :

La Chine avait également  bloqué les voyages à Lhassa pour les étrangers et les Tibétains vivant dans les provinces de l’ouest de la Chine en mars, un mois d’anniversaire politiquement sensible.

Le 10 mars 1959, des Tibétains avaient manifesté, à Lhassa, en signe de protestation contre le renforcement du contrôle politique et militaire de Pékin  sur la région autonome du Tibet, provoquant une rébellion dans laquelle des milliers de Tibétains ont été tués.

Et en mars 2008, une émeute à Lhassa, suite à la suppression de 4 jours de protestations pacifiques tibétaine par la Chine, a conduit à la destruction de magasins chinois Han et à des attaques mortelles contres des résidents chinois.

L’émeute a ensuite déclenché une vague de manifestations, pour la plupart pacifiques, contre la domination chinoise au Tibet et dans les régions de l’ouest de la Chine.
Des centaines de tTbétains ont été détenus, battus et abattus lorsque les forces de l’ordre chinoises ont réprimé les protestations.

Rapporté et traduit par le service tibétain de RFA. Rédigé en anglais par Richard Finney.


16 Octobre 2017

Des moines tibétains mis en garde quant à l’utilisation des médias sociaux dans la province du Quinghai

Les autorités dans une préfecture Tibétaine du nord-est de la province du Qinghai ont convoqué les chefs des monastères bouddhistes locaux, en vue du prochain congrès du Parti Communiste Chinois, pour les prévenir des risques qu’ils encourent quant à l’utilisation des médias sociaux pour voir ou diffuser du « contenu illégal ». Pas question pour le gouvernement chinois de voir fuité sur internet quelconque immolation ou rébellion.

La mise au point qui a eu lieu du 14 au 18 septembre à Tsolho (en Chinois, Hainan) dans le comté de Trika (Guide), rassembla tous les dirigeants de «tous les monastères Tibétains de Tsolho » nous rapporte une source locale.

« Les autorités ont expliqué que la réunion avait été organisée sous l’impulsion des autorités supérieures pour prévenir les moines et les nonnes qu’ils ne devaient pas utiliser les médias sociaux, que ce soit pour visionner, écouter ou encore partager des photos et des clips vidéos au « contenu illégal » pendant la période durant laquelle se tiendrait le 19éme Congrès du Parti Communiste Chinois » nous rapporte la source de Radio Free Asia sous conditions d’anonymat.

Au cours de cette réunion les religieux ont été intimidés et menacés des « sévères conséquences » qui attendraient ceux qui oseraient propager de tels contenus ou ceux qui y inciteraient.

Une politique de répression a été adoptée par le gouvernement concernant les communications sur internet ou les médias sociaux suite aux protestations récurrentes des tibétains vivant dans les provinces de l’ouest de la Chine. Cela a conduit à des écoutes des médias sociaux par la police dans le but d’obtenir des preuves de partage de contenu avec des contacts hors de Chine.

« Au cours de la réunion, les officiels ont lourdement insisté sur l’importance d’exprimer sa loyauté envers le gouvernement Chinois ainsi que le Parti Communiste Chinois » nous informe la source de RFA, ajoutant qu’un des officiels a cité le cas d’un moine du comté de Mangra à Tsolho (Guinan) qui écopa d’une sentence de 3 ans de prison ferme pour avoir partagé des contenus interdits.

Les autorités Chinoises ont mis en place un dispositif national visant toute personne ayant un avis critique concernant le Parti Communiste Chinois ou encore le Président Xi Jinping avant le 19éme Congrès qui aura lieu à Beijing du 18 au 28 octobre.

Avec entre autres une interdiction de se rendre au Tibet pour toute personne hors de la zone politiquement sensible du Tibet.


16 Octobre 2017

La situation des Tibétains a l’ordre du jour à Genève

La 36ème session du conseil des Droits de l’Homme qui s’est déroulée à Genève début septembre dernier en présence du haut commissaire des Droits de l’Homme, le Prince Zeia bin Ra’ad Zeid al Hussein, avec à l’ordre du jour plusieurs cas tibétains. Il a notamment déclaré que « le monde est devenu plus sombre et dangereux » pour les droits de l’homme, il a appelé les gouvernements du monde entier à plus que jamais respecter et promouvoir les droits de l’homme.

Parmi les décès de militants survenus en prison, il a mentionné les cas de plusieurs éminents leaders religieux Tibétains : Tenzin Delek Rinpoche « décédé en 2015), le prix Nobel de la Paix Liu Xiaobo (décédé cet année) et l’avocate spécialiste des Droits de l’Homme Cao Shunli (décédée en 2014).

Le haut commissaire a également fait part de ses préoccupations concernant ceux qui « sont victimes de privation de liberté, sans aucun organe de contrôle indépendant ». Parmi eux, il a mentionné le cas de Tashi Wangchuk, activiste défenseur de la langue tibétaine.

Le responsable des Droits de l’Homme a également pointé du doigt les « gouvernements qui pratiquent l’intimidation et la persécution, et usent de représailles contre les défenseurs des Droits de l’Homme et les ONG qui travaillent avec les Nations Unies. » Il accuse ces gouvernements de « voler les droits inaliénables de leur population ».


16 Octobre 2017

Une tibétaine candidate au Parlement canadien

Une canadienne d’origine tibétaine a été nommée candidate d’un grand parti politique canadien pour le siège de député provincial dans la province de l’Ontario.

Le Nouveau Parti Démocratique du Canada a élu Bhutila Karpoche comme candidate de la circonscription fédérale de Parkdale-High Park, en Ontario, pour les élections qui se tiendront l’année prochaine.

La canado tibétaine a immigré au Canada en 2002 avec sa famille. Elle a obtenu sa licence en sciences à l’Université de Colombie britannique et son Master en Santé Publique à l’Université de Toronto. Elle détient également un doctorat en études politiques et a travaillé au bureau de Cheri DiNovo, ancien député de l’Assemblée législative de l’Ontario.

Mère d’un enfant, Bhutila vit à Toronto où elle participe activement au mouvement tibétain depuis plus de dix ans. Par le passé elle a siégé au conseil d’administration de l’Association Tibétaine Canadienne de l’Ontario, la plus grande association tibétaine au Canada. En 2015, elle faisait partie du comité de direction du Réseau International pour le Tibet.

«Après en avoir discuté avec ma famille, mes amis et les dirigeants de ma communauté, je suis fier d’annoncer que je serais candidate du Nouveau Parti Démocratique de l’Ontario pour Parkdale-High Park. Ensemble, construisons un Ontario plus juste « , a écrit Karpoche sur sa page Facebook.

Bhutila Karpoche a déclaré qu’elle travaillerait à améliorer la vie de tous les jours des familles en privilégiant les écoles publiques, les services de santé, et en légiférant pour des logements abordables et un code du travail plus équitable.

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