Un réseau de six satellites sera mis en place d’ici 2020 afin d’analyser et suivre les masses de vent et de vapeur d’eau contenus dans les nuages après la mousson.

La Chine veut dompter les nuages et leurs « rivières célestes »… Il ne s’agit pas d’un conte mais d’un projet scientifique d’envergure destiné à tenter de résoudre les problèmes de sécheresse qui touchent de nombreuses régions, dont le nord de la Chine. Dans ce but, à l’occasion du salon aéronautique et spatiale de Zuhai, Pékin a, en plus de présenter le module central de sa future station spatiale , annoncé une nouvelle étape dans l’avancement de ce projet. Le lancement probable, en 2020, de deux premiers satellites destinés à faciliter l’observation de ces « rivières » qui sont en fait d’énormes masses compactes de vents et de vapeur d’eau qui sillonnent le ciel sur des milliers de kilomètres.

Dans ce but, à l’occasion du salon aéronautique et spatial de Zuhai, Pékin a, en plus de présenter le module central de sa future station spatiale , annoncé une nouvelle étape dans l’avancement de ce projet. Le lancement probable, en 2020, de deux premiers satellites destinés à faciliter l’observation de ces « rivières » qui sont en fait d’énormes masses compactes de vents et de vapeur d’eau qui sillonnent le ciel sur des milliers de kilomètres.

A terme, six satellites au moins devraient être lancés et seront opérationnels en 2022. Ils permettront l’achèvement de ce projet scientifique dont l’idée a germé en 2016 au sein de l’Université Tsinghua de Pékin. Les chercheurs de cette université ont à l’époque proposé le projet Tianhe, que l’on peut traduire par « Rivières célestes », dans le but de permettre d’approvisionner en eau les régions les plus arides du nord du pays.

Un projet sur le plateau tibétain

Par la suite, la société chinoise « Aerospace Science and Technology Corporation » (CASTC), une entreprise publique de défense et spatiale qui participe également à l’exploration lunaire et à la construction de la station spatiale chinoise, a rejoint ce projet, largement financé par l’armée chinoise.

Sur le papier l’idée paraît simple. Il s’agit dans un premier temps d’intercepter, au-dessus du plateau tibétain, dans la région de Sanjiangyuan, les vapeurs d’eaux contenues dans les nuages après la mousson indienne. Et de les rediriger vers les zones en manque d’eau pour faire tomber la pluie grâce à des techniques plus classiques d’ensemencement des nuages.

Un projet d’envergure puisqu’il permettrait de produire entre 5 et 10 milliards de mètres cubes de pluie supplémentaires, soit environ 7 % de la consommation totale d’eau de la Chine.

24 relevés par jour

La réalisation de ce projet est cependant compliquée, même si par le passé la Chine a développé des techniques d’ensemencement des nuages avec de l’iodure d’argent. Et pour l’heure, de nombreuses inconnues demeurent.

Il est clair que le réseau de six satellites permettra de suivre et repérer plus précisément où se trouvent et passent les « rivières célestes » en prenant pas moins de 24 relevés par jour. Mais les scientifiques chinois restent peu diserts sur la manière dont, à partir de la terre et des tours installées, ils redirigeront ces masses de vapeur.

Car une des idées du projet est en effet de modifier la route d’une partie de ces « rivières célestes » sans, assurent les promoteurs du projet, avoir un impact négatif sur l’environnement.

Dans le projet initial, un réseau de 10.000 cheminées serait installé à 5.000 mètres d’altitude, au pied des montagnes tibétaines. Elles brûleraient en continu un carburant solide, dont la combustion produit de l’iodure d’argent. Porté par le vent, ce dernier remonterait le long des montagnes pour être ensuite dispersé en altitude, et ensemencer les nuages.

CLAUDE FOUQUET