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Février 2018
4 Février 2018

OTAWA / PEKIN : La Ministre canadienne des Affaires étrangères demande la permission à la Chine de visiter le Panchen Lama du Tibet

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La Ministre des Affaires étrangères, Mme Chrystia Freeland a affirmé dans une déclaration écrite que le Canada a demandé la permission aux autorités chinoises de visiter le Panchen Lama du Tibet, Gendhun Choekyi Nyima, afin de s’assurer de son bien-être. Selon la déclaration de la Ministre, la demande a été faite le 28 novembre 2017. Sa déclaration est une réponse à la pétition électronique soumise à la Chambre des communes par le membre du parlement Randall Garrison. [1]

La déclaration offre aussi des détails au sujet de l’intervention du Canada au nom de Tibétains emprisonnés – Shokjang (Druklo) et Tashi Wangchuk – enfermés par les autorités chinoises suite à leurs efforts pour  promouvoir la culture et la langue tibétaines.

 

 

« Nous sommes très heureux de voir cet important soutien de la part du gouvernement du Canada », a affirmé Sherap Therchin, Directeur général du Comité Canada Tibet. « Nous faisons appel aux autorités chinoises pour qu’ elles  libérent tous les prisonniers d’opinion enfermés pour avoir exprimé leur opinion de manière non-violente ou pour avoir pratiqué leur religion. »

Dans sa déclaration, la Ministre Freeland réaffirme le soutien de longue date du Canada pour le Panchen Lama, enlevé par les autorités chinoises en 1995, alors qu’il n’avait que 6 ans. Depuis, il n’y a pas eu de nouvelles du garçon ni de sa famille.

En novembre 2017, le sénateur Denis Patterson avait mené l’ enquête du Sénat canadien, demandant plus de soutien de la part du Canada pour les prisonniers d’opinion tibétains, incluant le Panchen Lama, Shokjang et Tashi Wangchuk. [4]

[1]Lire la déclaration, en français,  de la ministre Freeland :

http://www.ourcommons.ca/Content/ePetitions/Responses/421/e-1162/421-01868_GAC_F.pdf

Ottawa, le 30 janvier 2018 –


4 Février 2018

LARUNG GAR / TIBET : Contrôle intensifié du monastère tibétain déjà soumis en partie à la démolition et à l’expulsion de la majeure partie de ses nonnes et moines.

« Religion, éducation, autorités données aux cadres du Parti Communiste Chinois »*

La note du Bureau : Et oui, avec son style propagandiste inimitable, le moule pékinois façonne tout à l’image du régime ; et en religion cela donne un intéressant paradoxe … qui n’est pas sans rappeler le « paradoxe du pope soviétique » !

Eglise chrétienne, islam ouïghour, bouddhisme tibétain se doivent d’être ordonnés – dans tous les sens du terme – par le Parti Communiste Chinois … et d’être ainsi placés sous la loi de cet organe sans foi. 
Quand Pékin a fait kidnapper, en 1995, l’enfant Gendhun Choeky Nyima alors âgé de six ans, que les Tibétains avaient reconnu comme la réincarnation du Panchen Lama, le laïc PCC n’avait éprouvé aucun trouble identitaire à lui substituer son propre Panchen Lama. Les Tibétains ne reconnaissent toujours pas ce fonctionnaire du Parti mais restent toujours sans nouvelles du vrai Panchen Lama, entre mutisme du pouvoir chinois et silence des organisations internationales. Ce silence d’ailleurs encourage la Chine dans son travail de sape du bouddhisme tibétain … cerné, surveillé, isolé, infiltré et corrompu, réduit peu à peu. Ainsi le Parti Unique – parti inique -espère encore pouvoir imposer son Dalaï Lama aux Tibétains du Tibet, faute de le voir reconnu par les Tibétains en exil, accentuant la fracture entre les deux communautés, l’une isolée par la propagande et le Great Firewall et l’autre « immergée » ou plus ou moins  « diluée »  dans la culture indienne et, plus largement,  atteinte par la globalisation. 

Note du Bureau

(New York) – Human Rights Watch (HRW) rapporte que les autorités chinoises, à l’encontre de la liberté religieuse, viennent d’ imposer de nouvelles mesures de contrôle administratif au monastère de Larung Gar.

D’après un document officiel obtenu par l’association, faisant suite aux démolitions et aux expulsions de 2017, quelques 200 cadres du Parti Communiste Chinois (PCC) et fonctionnaires laïques gèreront le monastère, ses finances, sa sécurité, les admissions et même le choix des livres.

« Le nouveau contrôle de Larung Gar par le Gouvernement contredit les déclarations du Parti telles que la Chine respecte les croyances religieuses protégées par la Constitution » déclarait Sophie Richardson, directrice Chine de Human Rights Watch. « La micro-gestion du monastère tibétain entâche la liberté de religion et nourrit assurément le ressentiment envers Pékin »

Le document met l’accent sur l’augmentation de la sécurité et du contrôle des moines et des nonnes, appelant à des limites strictes du nombre de visiteurs, et à la surveillance continue de la population du monastère par la mise en place, sur l’ensemble du site, d’une « grille de gestion ». Il stipule également que les résidents et les visiteurs seront sujets à un « enregistrement de leur vrai nom », que les moines devront porter un ruban rouge tandis que les nonnes porteront un ruban jaune, et les laïcs un vert.

Larung Gar était le plus grand centre monastique du Tibet, si ce n’est du monde, jusqu’à l’application d’un plan d’expulsions et de démolitions de huit années. Il accueillait des dizaines de milliers de religieux. A la fin du plan en avril 2017, il ne restait plus que 5 000 résidents, environ. Auparavant, les doyens du monastère choisissaient les moines et les nonnes qui prenaient en charge le fonctionnement du monastère. La prise en main de l’administration par le Gouvernement – décrite par le document comme une « standardisation » – pourrait avoir un impact encore plus important que les démolitions et les expulsions. Ces dernières avaient poussé un groupe d’experts de l’O.N.U., en novembre 2016, à demander à la Chine de fournir des informations sur le fondement légal des expulsions ; et le Parlement Européen à condamner la destruction du monastère.

Le nouveau document est une brochure de quatre pages non datée imprimée en couleurs en chinois et en tibétain, apparemment destinée à une distribution publique. Elle se termine par une citation de Liu Chengming, secrétaire du parti de la préfecture de Kardze, une zone supposée autonome de la province du Sichuan, où se situe Larung Gar.

La brochure, disponible autour d’août 2017, appelle à la division du site monastique en deux parties séparées d’un mur, l’une serait nommée « institut » ou académie et comporterait un maximum de 1 500 moines tandis que la seconde, le monastère, serait composée d’un maximum de 3 500 nonnes.

L’ordre initial de démolition, publié en juin 2016 par HRW, indiquait que dans le futur, les trois cinquièmes de l’administration composés de moines serait remplacés par des fonctionnaires laïcs. Ce plan a été mis en pratique en août 2017 lorsque que les autorités locales ont annoncé la nominations de six hauts fonctionnaires laïcs au sein des deux principaux comités d’administration de Larung Gar. Tous, dont le commissaire de police de la préfecture de Kardze, sont des cadres du Parti Communiste chinois, il leur est donc requis d’être athées.

La nouvelle brochure montre que nombre d’autres cadres seront parachutés non seulement dans le comité administratif mais à chaque niveau et section du site monastique. Ils tiendront quasiment la moitié des sièges dans la plupart des bureaux et des comités, et dans la plus part des cas, occuperont les postes hiérarchiques les plus élevés. Le commissaire de police de la préfecture de Kardze sera à la fois secrétaire et principal abbé de l’institut de Larung Gar, trois des sept prieurs ( nommés en calquant la vie monastique tibétaine à la chrétienne, NdT) seront des cadres, et les six « sous-unités administratives » (guanli zu en chinois) qui supervisent les moines de l’institut seront chacune dirigée par un cadre plutôt qu’un moine.

Toujours selon la brochure, de nouveaux comités seront mis en place pour se charger de la propagande : « sécurité intérieure », finances, éducation, étudiants de l’institut. La moitié des personnes qui dirigeront ces comités seront des cadres, dont 97 seront placés au sein de l’institut. Des sources du monastère ont confirmé à HRW qu’au moins le même nombres de cadres seront placés au sein de l’autre partie du site qui est désormais officiellement nommée le « monastère ». Elles ajoutent qu’un grand bâtiment a déjà été construit pour loger les cadres.

« le contrôle administratif de Larung Gar par les fonctionnaires du parti montre que le but du gouvernement n’est pas simplement de réduire les effectifs du site, » avance Mme Richardson, « les autorités chinoises imposent également une surveillance et un contrôle omniprésent sur chaque activité au sein des activités monastiques. »

40 % des enseignements de l’institut de Larung Gar doivent désormais être des cours de politique et autres sujets non religieux. Le premier critère d’admission des étudiants sera leur « posture politique ferme, acceptant la Grande Mère Patrie, le peuple chinois (zonghua en chinois), la culture chinoise, le parti communiste chinois et le socialisme avec ses caractéristiques chinoises ». Les objectifs d’études incluront « l’honneur et le soutien au parti communiste chinois et au système socialiste » et former des moines qui « défendent l’unification de la Mère Patrie, soutiennent l’unité de nationalité et la religion patriotique et respectent leurs vœux ».

Seuls les habitants du Sichuan seront autorisés à candidater, sauf cas exceptionnel, éliminant ainsi les moines et les nonnes d’autres régions tibétaines – ce qui était une marque distinctive de Larung Gar. Depuis 2008, les autorités chinoises ont imposé des limites similaires dans les autres grands monastères tibétains, leur interdisant d’admettre des moines et des nonnes provenant d’une autre localité. De plus, des mesures seront prises pour empêcher les expulsés de revenir in situ.

HRW rapporte que l’échelle d’intervention du PCC à Larung Gar est sans précédent. Depuis octobre 2011, des équipes permanentes de cadres sont présentes dans tous les monastères de la région autonome du Tibet et ont pris en charge la gestion les comités administratifs de chacun de ses lieux religieux. Il y a eu des rapports de prises en main similaires dans certains monastères des régions tibétaines orientales mais aucun n’est connu pour avoir accueilli un si grand nombre de cadres, ni même avoir inclus des cadres, ne serait-ce aux échelles les plus basses des responsabilités.

Les changements à Larung Gar sont dans la ligne politique religieuse actuelle. Elle met l’accent sur la stabilité politique dans les monastères en intensifiant une gestion officielle. Elle récompense également la compliance politique des moines et des nonnes avec des félicitations publiques, des titres [honorifiques] tel que « moine patriotique modèle », et d’autres avantages sociaux ou matériels. La brochure cherche à rendre les études du bouddhisme « standardisées, modernes et respectueuses de la loi », en référence au nouveau système centralisé de gestion de la formation religieuse, des livres d’apprentissage et des programmes d’études mis en place principalement à travers un réseau d’instituts de hauts niveaux pour renouveler les moines bouddhistes de la Chine entière.

Le schéma apparaît comme penser pour sous-gérer des institutions religieuses plutôt que de les fermer et de produire une nouvelle génération d’enseignants du bouddhisme formés dans une doctrine religieuse et une idéologie d’état capable « d’adapter le bouddhisme tibétain à la société socialiste. »

« Les dernières incursions du gouvernement chinois à Larung Gar montrent l’intention pernicieuse d’un exercice extrême du contrôle des pratiques religieuses, » déclare Mme Richardson. « C’est une menace immédiate à la liberté religieuse de tous les Tibétains, et sur un long terme une menace pour tous les Chinois. »

  • sous-titre de l’article de l’ ONG Human Rights Watch.

D’autres articles sur Larung Gar ici


4 Février 2018

Une religieuse tibétaine meurt des suites d’années de mauvais traitement en prison

Ngawang Tsomo sur une photo non datée

Ecrit le 31 janvier 2018

D’après des sources tibétaines, une nonne tibétaine et ancienne prisonnière politique est décédée des suites de complications d’une maladie chronique développée suite à des tortures et ses pitoyables conditions d’incarcération. Elle avait été incarcérée sept ans pour avoir appeler à la fin du régime chinois au Tibet.

Ngawang Tsomo, 51 ans, est décédée le 27 janvier à Phenpo Lhundrub (Linzhou en chinois) dans la région autonome du Tibet (capitale, Lhassa), alors que son état de santé avait commencé à se détériorer l’an passé.

« L’été, lorsque que son état de santé est devenu critique, elle est venue faire une retraite dans le comté de Phenpo Lhundrub. »

« Elle a développé des maux de tête aigus lors de son séjour en prison et, après sa sortie, elle était incapable de trouver des médicaments efficaces pour traiter sa santé défaillante… Comme sa santé est récemment devenue critique, elle a été emmené à l’hôpital de Phenpo Lhundrub, mais elle est mort dans le couloir alors qu’elle attendait pour un traitement. »

La cause de sa mort n’a pas été identifiée dans l’immédiat. 

D’après les sources, Tsomo a été arrêtée en 1993 et incarcérée au centre de détention de Gutsa après avoir participé à une manifestation pacifique à Lhassa pour demander la fin du régime chinois au Tibet. La court la condamna à 7 ans de prison lors d’une « parodie de justice, sans le respect des procédures » avant d’être déplacée sur la prison de Drapchi, à Lhassa.

«Lors de son séjour à Drapchi, comme tous les autres prisonniers politiques, elle endura les traitements inhumains des gardiens de prison chinois. » 

Tsomo faisait parti d’un groupe de prisonniers qui avaient appelés à la liberté du Tibet en 1998 après que les responsables de la prison tentèrent de les forcer à saluer le drapeau chinois et à chanter l’hymne nationale. Les gardiens tirèrent, tuant deux prisonniers, toujours selon les sources anonymes.

« Les survivants ont été placés sous garde rapprochée et ont grandement souffert sous la rétorsion des fonctionnaires chinois. »

« Bien qu’elle ait survécu à ce supplice, Ngawang Tsomo faisait partie de ceux qui ont été victimes des autorités chinoises. »

Elle a été libérée en 2 000 à la fin de sa peine mais « son séjour en prison eût un coup énorme pour sa santé physique, elle devint malade chronique du fait des tortures et des souffrances subies en détention, » selon une source.

De plus, Tsomo fut empêchée de retourner dans son ancien monastère du fait d’une loi interdisant les anciens prisonniers de retourner vivre dans leurs établissement religieux et a d faire face à de nombreux défis au sein de la société… gagnant sa vie de petits boulots durant toutes ces années. »

« Elle subit tant de difficulté durant son vivant, que même si elle nous a quitté^s, son héritage et son courage ne seront pas oubliés pour les générations à venir, » confia une source.
Reportage de Yangdon Demo pour RFA’s Tibetan Service. Traduit en anglais par Dorjee Damdul. Ecrit en anglais par Joshua Lipes.


4 Février 2018

Crue à Conflans-Sainte-Honorine : habitants et réfugiés tibétains dans la même galère

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Conflans-Sainte-Honorine, ce samedi. En raison des risques liés à la crue, une quarantaine de personnes ont été évacuées des péniches de l’association La Pierre Blanche.
 sur les navires de l’association La Pierre Blanche, les réfugiés Tibétains ont été contraints de quitter les lieux, ce samedi matin.

Sac à dos et valises à bout de bras, les réfugiés tibétains qui avaient élu domicile sur les quatre péniches de l’association La Pierre Blanche ont été priés de quitter les lieux, ce samedi matin. « Hier soir, on nous a tous prévenus de l’évacuation, j’ai donc préparé quelques affaires pour deux ou trois jours. Ce matin, on s’est levé à 6 heures pour pouvoir être prêt », raconte Almamy, 34 ans.

Soixante personnes étaient ainsi concernées par cette mesure de sécurité, envisagée en raison des risques liés à la crue de la Seine. « Les mariniers viennent trois fois par jour pour vérifier que tout va bien mais la traversée jusqu’au quai commençait à devenir un peu périlleuse », admet Hugues Fresneau, directeur de La Pierre Blanche.

Si plusieurs familles conflanaises ont accepté d’héberger temporairement des familles avec enfants, une quarantaine de réfugiés ont dû se résoudre à prendre la direction du gymnase des Basses Roches, ouvert exceptionnellement par la municipalité. « Sur place, la protection civile s’occupe de l’aspect opérationnel avec l’installation des lits d’appoints. De son côté, l’association continue à prendre en charge les réfugiés et de leur fournir la nourriture », précise Pierre Papinet, adjoint (LR) au maire en charge de la sécurité

LP/Virginie Wéber

4 Février 2018

Tension frontalière sino-indienne : de nouvelles images satellite nous montrent l’escalade militaire au Doklam

le HQ-9, lanceur de missiles chinois

C’est une zone de frontières floues et de requêtes territoriales chinoises. Alors que les tensions avaient cessé en août 2017 sur le plateau du Doklam, le long de la ligne de contrôle réelle, depuis le face à face militaire, les deux camps continuent d’asseoir leurs forces en présence sur ce terrain inhospitalier.

Le plateau, qui se place sur la tri-jonction de la Chine, du Bhoutan et de l’état indien du Sikkim. L’Inde soutient la revendication de frontière du Bhoutan.

Stratfor, entreprise de renseignements géo-politiques états-uniennes, publie des clichés satellite se concentrant sur le soutien aérien de l’escalade militaire. L’analyse de Stratfor montre quatre bases aériennes sensibles à portée du plateau du Doklam, deux chinoises et deux indiennes (images visibles sur le site de Stratfor, en attendant le droit de diffusion).

Les lignes de contrôles réelles, frontière sino-indiennes

« Les images confirment que la Chine et l’Inde poursuivent une augmentation de leur présence stratégique qui n’a fait que s’accélérer après les accords du 27 août. »

Les bases aériennes de Siliguri Bagdogra et de Hasimara montrent comment l’Inde a réagi pour renforcer sa puissance aérienne à proximité du Doklam.

Auparavant, Siliguri Bagdogra hébergeait une unité d’hélicoptères et la base d’Hasimara des MiG-27ML , avions offensifs retirés fin 2017, dans un processus de renouvellement des équipements.

Depuis la crise du Doklam durant l’été 2017, l’Inde a largement augmenté son déploiement d’avions Su-30MKI dans ces bases comme il peut-être vu sur les images.

Le Su-30MKI est un avion à réaction qui sera bientôt capable de frapper des cibles au sol avec un missile de croisière surpersonique BrahMos.

Un déploiement encore plus important

 

 

Dans le camp chinois, Stratfor remarque « sur ses clichés un niveau encore plus grands d’activités sur les bases aériennes chinoises de Shigatse et de Lhassa. »

« Cette expansion peut indiquer une encore plus grande escalade militaire de la Chine, » mais Stratfor note « que cela pourrait aussi refléter une plus grande modernité de ces bases. Plus encore, à l’opposé de l’Inde, la Chine manque de bases aériennes qui pourraient servir de soutien à ses forces sur la ligne de contrôle réelle du Doklam. » Toutefois, Shigatse est face à la frontière avec le Sikkim, et il faut prendre en compte la construction de route de la Chine, le long de toutes ses frontières avec l’Inde, du Cachemire, au Sikkim, en passant par l’ Arunachal Pradesh.

Les clichés des deux bases aériennes montrent une présence significative d’avions de combat -avec un pic en octobre d’après Stratfor – et une augmentation notable d’hélicoptères, ainsi que des déploiements de KJ-500, avions avec système de détection avancée et contrôle, des équipements de lancement de missiles longue portée air-sol du HQ-9 et les drones Soar Dragon dans l’aéroport Paix de Shigatse.

La Chine a fait d’importantes mises à jour de son aéroport de Shigatse après la fin de la crise de 2017. Une nouvelle piste d’atterrissage a été construite à la mi-décembre ainsi que l’amélioration des infrastructures.

L’Inde et la Chine ont une longue histoire de tensions frontalières. La Chine avait battu l’Inde en 1962. Il y a avait eu des escarmouches en 1967 et de longs face à face en 1986 et 1987.

Il est clair que la question des frontières floues est cause immédiate des tensions actuelles, selon la BBC.

Mais d’autres facteurs rentrent aussi en jeu, dont l’influence du nationalisme en tant que force mobilisatrice dans les deux pays et une vaste compétition stratégique entre l’Inde et la Chine alors qu’elles modernisent et renforcent leurs armées. Le nationalisme chinois est toutefois au pouvoir, tandis que le nationalisme indien BJP est dans l’opposition bien qu’il soit en ascension.

Ajoutons que la Chine maintient aussi une pression militaire sur ses deux autres frontières avec l’Inde, que la Chine a fait du Népal son allié en sponsorisant le parti maoïste au pouvoir et en investissant dans le pays. De la même manière la Chine est très proche de la Birmanie, à l’est de l’Inde, et du Pakistan, à l’Ouest. L’Inde voit ainsi d’un mauvais œil le projet de route de la soie qui donne de nouvelles infrastructures portuaires asseyant un peu plus l’étreinte chinoise.

L’analyse de Stratfor se conclut ainsi : « Il est seulement question de temps avant qu’un nouvel accrochage fasse surface sur la ligne de contrôle réelle, et comme l’augmentation des activités [militaires] le montre, chaque camp aura plus capacités pour faire pression » dans une toute autre crise entre les deux Nations.
Cet article complète l’article sur les avancées chinoises dans le Doklam :

http://www.tibet.fr/actualites/de-nouveaux-ennuis-linde-chine-continue-doccuper-militairement-nord-doklam/


4 Février 2018

Le groupe Mariott licencie un employé pour avoir « liké » avec son compte Twitter officiel un post d’un groupe pro Tibet

C’est dans le cadre d’une enquête criminelle pour avoir qualifié dans un questionnaire en chinois adressé aux membres du groupe, le Tibet et Taiwan, de « Paysé que le groupe Mariott International, géant de l’hôtellerie américaine, a déclaré qu’il avait entamé le processus de licenciement d’un employé pour motif d’avoir « liké à tort » un post Twitter d’un groupe qui fait campagne pour le Tibet à l’étranger.

C’est Craig Smith, président et directeur général du groupe Mariott International pour la zone Asie-Pacifique, qui a fait cette annonce à l’occasion d’une réunion avec l’Administration Nationale du Tourisme de Chine, ce 12 janvier nous rapporte le site scmp.comqui lui-même cite l’agence officielle de presse chinoise Xianhua.

L’article citait Wang Xiaofeng, directeur adjoint de l’Administration Nationale du Tourisme de Chine, qui affirmait que qualifier de Pays le Tibet, Hong Kong, Macau ou encore Taiwan était une violation abusive de l’intégrité du territoire national chinois et blessait les chinois.

Également au cours de cette réunion, Smith a stipulé que le groupe Mariott International n’était pas le responsable de la rédaction du questionnaire mais qu’il avait été produit par une société de sous- traitance. Mais il s’est excusé que le groupe Mariott n’ait pas décelé l’erreur avant la publication du questionnaire. Il ajouta également que le groupe avait suspendu ses relations avec ladite entreprise de sous-traitance.

Quant à l’employé qui a « liké » un post Twitter du groupe Friends of Tibet, Smith a indiqué que des procédures disciplinaires avaient été entamées.

Expliquant la raison de cette procédure, il déclara : « à cause de l’erreur d’un seul employé, notre compte Twitter officiel a liké par erreur un tweet soutenant l’indépendance du Tibet et a induit en erreur notre public. Nous avons maintenant suspendu cet employé et une procédure de licenciement est en cours. »

Les problèmes du groupe Mariott se sont aggravés lorsque les utilisateurs chinois des médias sociaux se sont aperçus que le compte Twitter pour le programme de fidélité du groupe avait aimé et partagé un post du groupe Friends of Tibet après que l’entreprise se soit excusée pour sa première gaffe. En réaction le groupe a décidé de couper son site web et son application pour mobile pour une semaine.


4 Février 2018

«Nous avons perdu notre pays à cause d’une route» déclare Lobsang Sangay, le chef du gouvernement tibétain en exil, interviewé dans Libération, lors de sa visite à Paris

Lobsang Sangay met en garde l’Europe contre le projet de nouvelles routes de la soie et l’expansionnisme rampant de Pékin.

 

Depuis sept ans, il incarne le pouvoir politique des Tibétains en exil. Elu en 2011, réélu cinq plus tard, Lobsang Sangay, 49 ans, est le Premier ministre du Tibet. A la tête de l’administration centrale tibétaine, ce natif de Darjeeling (nord-est de l’Inde) passé par les rangs policés de la faculté de droit de Harvard est actuellement en tournée en Europe, à la rencontre des communautés, pour évoquer le futur politique de cette région verrouillée par la Chine depuis 1959. Lobsang Sangay, qui fait l’objet de vives critiques sur sa conduite des affaires civiles, alerte sur la situation au Tibet et met en garde l’Europe sur les conséquences à long terme du projet des nouvelles routes de la soie mises en place par Pékin.

Cela fait huit ans exactement qu’il n’y a plus eu de rencontre officielle entre des responsables tibétains et chinois. Comment l’expliquez-vous ?

Entre 2002 et 2012, il y a eu neuf sessions de discussions, mais sans aucune avancée. Malgré cela, nous souhaitions continuer à dialoguer. Les Chinois nous avaient demandé, en 2008, un document écrit spécifiant nos attentes. Nous avions donc produit un mémorandum évoquant une réelle autonomie que les autorités chinoises ont critiqué en disant que nos demandes étaient exagérées. Puis les rencontres se sont arrêtées, les Chinois ne voulaient plus les prolonger. De janvier 2010 à juin 2012, deux envoyés du dalaï-lama se rendaient régulièrement en Chine pour tenter de rencontrer les Chinois. Dans le même temps, les immolations de Tibétains ont augmenté [151 depuis 2009, ndlr]. A cause de tous ces ratés et ces suicides, les envoyés tibétains ont finalement démissionné.

Avez-vous essayé personnellement d’entrer en contact avec Pékin ?

Bien sûr, mais les Chinois ne veulent pas me rencontrer officiellement, car cela équivaudrait à une reconnaissance de ma fonction. Je suis un politique élu qui dirige une administration et, pour eux, me rencontrer est illégal. Ils jugent que notre gouvernement est illégal, nous considérons que leur occupation est illégale. Ils nous appellent des séparatistes, nous les définissons comme des colonisateurs.

Vous êtes donc dans une impasse ?

Pour le moment, oui.

Comment briser le silence et l’absence de rencontre avec la Chine ?

N’importe où, à n’importe quel moment, des envoyés du dalaï-lama sont disponibles pour rencontrer leurs homologues chinois. On pourra discuter du pèlerinage qu’entend faire le dalaï-lama au Tibet. Tout est sur la table, tout est transparent.

Vous avez déclaré que l’Inde pourrait aider à trouver une solution. A quoi pensez-vous ?

L’Inde a à la fois la légitimité et la crédibilité pour aider à résoudre ce différend qui dure depuis 1959 [après l’exode des Tibétains vers l’Inde, ndlr]. Elle accueille le plus grand nombre de réfugiés, le dalaï-lama et l’administration tibétaine sont à Dharamsala. Géographiquement et historiquement, il n’y a jamais eu de frontière entre la Chine et l’Inde, mais plutôt entre l’Inde et le Tibet. Même culturellement, l’Inde et le Tibet sont très proches.

Mais, l’été dernier, la Chine et l’Inde ont vécu plusieurs semaines de vives tensions sur le plateau du Doklam où Pékin a fait construire une route (dernière actualité sur le sujet ici )…

Le problème du Doklam est une conséquence de l’occupation du Tibet par la Chine. Quand les Chinois sont arrivés dans la région, Mao a dit : le Tibet est la paume de la main. Quand vous l’occupez, vous pouvez poursuivre vers le Bhoutan, le Népal, le Ladakh, le Sikkim et l’Arunachal Pradesh. C’est la stratégie des cinq doigts. La région et l’Inde en premier lieu doivent donc trouver une issue au problème du Tibet qui calmera les tensions dans l’espace himalayen. Tant qu’il n’y aura pas de solution, les cinq doigts seront utilisés pour aller de plus en plus loin, de plus en plus profondément. Avant, le Tibet était une zone tampon entre deux grands pays. Il n’y a plus de zone tampon mais deux armées puissantes qui se font face avec des incursions régulières.

La question de l’accès à l’eau reste aussi une des raisons des tensions ?

Oui. Le Tibet est le château d’eau de toute la région dont dépendent l’Inde, la Chine, le Vietnam, le Cambodge, le Laos, le Bangladesh, le Pakistan, etc. Si la situation reste ce qu’elle est avec un Tibet occupé par Pékin, les Chinois peuvent faire comme bon leur semble. Mais les Tibétains doivent jouer un rôle. Pendant des siècles, ils ont été les gardiens de ces plateaux. On ne parle donc pas seulement des 6 millions de Tibétains, mais de plus de 1,4 milliard de personnes. ( le Brahmapoutre, le Mékong, la Salouen,  )

Etes-vous préoccupé par l’affirmation d’une Chine hégémonique au Tibet, également conquérante sur les mers de Chine et offensive dans ses relations avec Taiwan et Hongkong ?

Tout a commencé avec le Tibet, cela finira avec vous. Si vous l’ignorez, c’est à vos risques et périls. Quand les Chinois ont envahi le Tibet dans les années 50 et 60, les voisins ont dit : c’est triste, et même tragique, mais on ne peut pas faire grand-chose, cela ne nous arrivera pas. En mer de Chine, aujourd’hui, plusieurs pays se rendent compte que Pékin occupe des récifs et des îles leur appartenant pour bâtir des infrastructures et installer des équipements militaires. Si la Chine décidait de résoudre la question tibétaine, elle apparaîtrait moins comme une puissance nationaliste et expansionniste.

Elle développe son projet phare, OBOR (One Belt, One Road), les nouvelles routes de la soie…

Nous avons perdu notre pays à cause d’une route. Les Chinois ont dit qu’ils allaient construire une route pour relier le Tibet à la Chine. Elle allait apporter paix et prospérité. Les ouvriers y ont cru, d’autant qu’ils étaient payés en pièces d’argent. Les Chinois ont également acheté les élites. Puis, quand la route a été construite, ils ont fait venir des camions, des chars et des armes, et alors notre pays a été occupé. (un exemple du projet chinois de nouvelle route de la soie en Europe )

La même logique est-elle derrière OBOR ?

Dans de nombreux pays à travers la planète, les Chinois développent le même modèle. Ils viennent toujours au nom de la paix et de la prospérité et ils corrompent les élites. C’est ce qui se passe en Europe où ils achètent des consultants, des anciens ministres, des parlementaires. Ils bâtissent des routes et des voies de chemin de fer qui arrivent jusqu’ici. Ils débarquent avec de grosses machines pour exploiter les ressources, les matières premières. Je ne dis pas que OBOR va mener à l’occupation de ces pays, mais il y aura une forme d’occupation économique et politique. Ils veulent devenir numéro 1.

Y a-t-il une forme de désillusion envers le président chinois, Xi Jinping, que l’on pressentait, en 2012, plus ouvert sur la question tibétaine ?

Les Tibétains sont bouddhistes et par nature optimistes. Pourtant, après soixante ans d’expérience avec les Chinois et les cinq années de présidence de Xi Jinping, tout est allé de mal en pis. Un système imposant a verrouillé les plateaux du Tibet avec une militarisation accrue, la présence d’espions, d’outils de surveillance, une plus grande répression, des arrestations. Il n’y a pas beaucoup d’éléments pour rester optimiste sur le Tibet.

Que dites-vous aux nombreux Tibétains qui s’immolent ?

Depuis que je suis arrivé au pouvoir, j’ai systématiquement et catégoriquement découragé les immolations. Maintenant, pourquoi continuent-ils ? Quand vous imposez un tel système sécuritaire et répressif, que vous empêchez les rassemblements et les diverses formes de contestation, vous conduisez les gens à commettre de tels actes. Ceux qui choisissent de s’immoler veulent une mort rapide, ne veulent pas être arrêtés, jetés en prison et rester des années derrière les barreaux comme Liu Xiaobo [Prix Nobel de la paix] qui est mort de son cancer en détention.

Cette exaspération est-elle aussi le signe que la politique de la «voie du milieu» (refus des extrêmes et défense de l’autonomie plutôt que l’indépendance) élaborée en 1987 n’a pas porté ses fruits ?

Mais si vous prêtez attention aux revendications des gens qui s’immolent, presque toutes mentionnent le retour du dalaï-lama au Tibet et le respect des libertés fondamentales pour tous les Tibétains. Et c’est exactement ce que disent les défenseurs de la «voie du milieu».

Mais quel est le bilan de cette politique depuis trente et un ans ?

D’abord, elle a permis de faire vivre cette question. Ensuite, elle a empêché les autorités chinoises de nous isoler et de nous caricaturer en séparatistes. Tout le monde sait que nous nous réclamons de la non-violence, que nous défendons la voie du milieu, que nous sommes raisonnables.

Est-ce une grande réussite ?

Même au Tibet, les gens estiment que la «voie du milieu» est la voie de la raison, qu’elle est bonne pour le Tibet et aussi bonne pour la Chine. C’est même devenu un facteur de consensus, un point de ralliement. Il n’y a pas d’avancée avec les Chinois, mais il n’y a pas d’alternative à la «voie du milieu».

Même si elles ne sont pas majoritaires, des voix se font entendre pour obtenir plus de résultats, quitte à être plus radical et à prendre des distances avec la politique de non-violence…

Toute violence est vaine. Ça ne marche nulle part, ça ne mène nulle part. Elle est universellement rejetée, comme le montrent les attentats du 11 Septembre ou ceux de l’Etat islamique. La non-violence est une question de principe au cœur de nos valeurs. Nous en sommes fiers. Nous n’emprunterons pas la voie de la violence. Si le processus est non violent, les solutions dureront longtemps.

Que répondez-vous aux accusations de Tibétains qui manifestent contre vous en Europe et aux Etats-Unis, vous reprochent votre gestion autoritaire, une démarche narcissique, un manque de transparence, notamment à cause d’un prêt du fonds Tibet utilisé pour l’achat de bureaux à Washington ?

Nous sommes en démocratie avec une liberté d’expression. Quoi que vous fassiez, il y aura toujours des gens qui critiquent, c’est normal. C’est une nouvelle réalité pour la communauté tibétaine. Il y a plus de votants, plus de participants et de débats. La politique est devenue une passion au Tibet.

Propos recueillis par Arnaud Vaulerin 

Une autre lecture d’article ?

http://www.tibet.fr/actualites/tibet-pour-qui-sonne-le-glas/


4 Février 2018

Portrait : Tenzin Seldon première rappeuse tibétaine

L’exil de la musique tibétaine sur la scène musicale est, à première vue, un cocktail peu convaincant de copies issues de la culture pop actuelle, propulsés par de nouveaux artistes présentés à chaque Kalachakra et Losar pour disparaître peu de temps après ; tandis que les musiciens soi-disant chevronnés gagnent leur vie en donnant des concerts pour n’importe qu’elle réunion respectable de la diaspora tibétaine, que ce soit à Jackson Heights, New York ou en Europe ou encore dans la lointaine Menchuka en l’Arunal Pradesh, niché en sécurité dans un coin éloigné du nord-est de l’Inde. Il n’est pas exagéré de dire que si la musique tibétaine en exil n’est pas dépourvue de talent, elle n’a pas de moyens ou de marché pour soutenir ses talents à long terme.

Les réseaux sociaux et YouTube ont donné une nouvelle plate-forme pour ces artistes tibétains qui leur a permis de montrer leurs talents et d’accéder à la célébrité. De Yeshi Khando à Sonam Topden, de Kunsel à Tenzin Dolma, il y a déjà une mini-industrie du showbizz qui prospère sous notre nez.

Malgré les conditions peu enthousiasmantes pour la musique tibétaine en exil, il souffle tout de même un vent de fraîcheur. Une vague de productions de clips vidéos par de nouveaux artistes est en plein essor, augmentant la présence sur Internet, et de facto sur la scène internationale. Tenzin Seldon ou Tibchik, comme elle aime être appelée, est, en plus d’être la première rappeuse tibétaine, aussi une féministe au cœur de rebelle et de pionnière.

En 2017, elle a sorti 5 nouveaux singles sur sa chaîne YouTube, totalisant plus de 1 100 000 vues et comptant plus de 1 500 abonnés, augmentant de jour en jour. Ses singles énergiques, tels que « Don’t test me » et « Fearless » sont représentatifs de la nouvelle pensée tibétaine qui aspire à des principes tels que « tout est possible », sous-tendu par le poids du réfugié ou de l’immigrant recherchant une forme de normalité dans la société.

En tant que première rappeuse tibétaine, elle se dit fière et heureuse que les gens la remarquent, parce qu’elle est différente. « C’est ce que je voulais apporter, quelque chose de nouveau, frais et unique. Mes chansons et mes paroles sont très différentes de celles des autres rappeurs tibétains » affirme-t-elle au site Phayul.

Bien qu’il n’ y ait pas de rappeuses dans la communauté tibétaine, ce titre de « première rappeuse tibétaine » ne lui a pas été donné sans raison. Tenzin Seldon a passé près de quatre ans à se battre pour construire sa propre musique, un mélange d’anxiété, de complexes et surtout d’une grande exigence. « Je rechignais à regarder mes propres vidéos que je filmais sur mon portable merdique. Il n’ y avait ni montage ni valeur ajouté. Pendant des mois, j’ai essayé d’apprendre à monter des vidéos par le biais de tutoriels sur Internet, mais j’ai eu du mal à m’en servir. Mon but était toujours de faire quelque chose de bien « , confesse-t-elle dans son journal.

Et cela fait vraiment partie du métier de musicien-entrepreneur débutant. Être capable d’être couteau suisse en étant auteur, compositeur, interprète, producteur de vidéo et réalisateur de clip vidéo, c’est tout ce qui fait la différence pour une personne aujourd’hui. « Être capable de faire confiance aux autres est important, savoir accepter l’aide et collaborer avec d’autres peuvent vous aider à combler vos lacunes et à révéler vos qualités », dit-elle.

Être un Tibétain de deuxième génération en exil, dont le seul lien avec ses racines se trouve à travers les récits de ses parents et grands-parents, peut rendre difficile le fait de développer une affinité authentique avec ce qu’ils n’ont jamais vu ou ressenti. Certains de ses homologues masculins, Kunga Norbu, AKA Shabaley et Tenzin Seungyi, semblent avoir trouvé plus facile le fait de s’identifier à l’exploration de l’identité tibétaine, et en ont fait des chansons.

Tenzin Seldon affirme qu’elle a l’intention de faire des chansons qui sont représentatives de ses racines, mais qu’elle craint les réactions brutales que ce style de musique, plus politique, pourrait susciter. « Il y avait eu beaucoup de commentaires négatifs contre le type de Tibétain que je parle et rap. Je veux que les gens regardent au-delà des mots et de l’argot, je veux que les gens comprennent ce que je dis réellement à travers mon rap. Je ne veux pas changer la façon dont je m’exprime pour paraître plus intelligente ou chercher à me sentir acceptée par ma communauté. Au final le plus important, les gens le savent : le Hip-Hop n’a jamais respecté les règles ».

Son honnêteté avec son environnement et ses réalités est cependant évidente à travers les paroles de l’une de ses chansons « Shugu ra doki re », ce qui signifie que  » vous aurez vos papiers – pour la citoyenneté -. Elle-même immigrante, née à Delhi, a déménagé aux Pays-Bas à l’adolescence.  » « Personnellement, je n’ai pas eu de problème avec les papiers ou les documents administratifs parce que ma mère était citoyenne de ce pays. Mais beaucoup de Tibétains souffrent et passent beaucoup de temps à obtenir les documents ou la citoyenneté », dit-elle.

Cependant, le sentiment stérile de ne pas appartenir au pays était quelque chose qu’un morceau de papier ne pouvait pas résoudre. « En tant que Tibétaine venant dans ce pays, je me sentais comme une étrangère. Nous vivions dans un petit village où l’ on ne ne voyait pas de personnes asiatiques, donc je me sentais vraiment différente et déconnectée des autres. » Et en effet, cela se reflète dans sa musique qui appelle à la rédemption comme dans “fearless” et dans la confiance pour obtenir de meilleures choses.

La jeune Tibétaine qui aspire à être créatrice de mode dit qu’il y a de la misogynie enracinée même dans la scène musicale tibétaine. « Si vous êtes une femme et que vous n’êtes pas exceptionnellement bonne, vous ne serez pas remarquée. C’est certainement plus facile pour les hommes, même dans la petite communauté tibétaine », dit-elle. Et fidèle à sa croyance, une de ses chansons qui trouve sa résonance dans l’actualité dit : « Ne me harcèle pas juste parce que je suis une femme »

Depuis un certain temps, la culture hip-hop commence à faire son chemin dans la communauté tibétaine. Avec des chansons originales, débordantes de messages avec des artistes comme Tenzin Seldon, il est alors temps d’ouvrir nos oreilles et d’encourager cette jeune génération créative.

https://youtu.be/ovVw3noSl_c


4 Février 2018

Résolution du Parlement européen du 18 janvier 2018 sur les cas des militants pour les droits de l’homme Wu Gan, Xie Yang, Lee Ming-che et Tashi Wangchuk, ainsi que du moine tibétain Choekyi

 



Résolution du Parlement européen du 18 janvier 2018 sur les cas des militants pour les droits de l’homme Wu Gan, Xie Yang, Lee Ming-che et Tashi Wangchuk, ainsi que du moine tibétain Choekyi

 

 

Le Parlement européen,

–  vu ses résolutions antérieures sur la Chine, notamment celles du 13 mars 2014 sur les priorités de l’Union européenne pour la 25e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies(1) , du 16 décembre 2015 sur les relations UE-Chine(2) , du 24 novembre 2016 sur le cas de Gui Minhai, éditeur emprisonné en Chine(3) , du 15 décembre 2016 sur les cas de l’académie bouddhiste tibétaine de Larung Gar et d’Ilham Tohti(4) et du 6 juillet 2017 sur les cas du lauréat du prix Nobel Liu Xiaobo et de Lee Ming-che(5) ,

–  vu le partenariat stratégique UE-Chine institué en 2003 et la communication conjointe de la Commission européenne et de la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (VP/HR) du 22 juin 2016 intitulée «Éléments pour une nouvelle stratégie de l’Union à l’égard de la Chine»,

–  vu le sommet UE-Chine, qui s’est tenu à Bruxelles les 1er et 2 juin 2017,

–  vu l’adoption, le 1er juillet 2015, de la nouvelle loi sur la sécurité nationale par la commission permanente du Congrès national du Peuple et la publication, le 5 mai 2015, du deuxième projet pour une nouvelle loi sur la gestion des ONG étrangères,

–  vu l’article 36 de la constitution de la République populaire de Chine, qui garantit à tous les citoyens le droit à la liberté de religion, et son article 4, qui garantit les droits des nationalités minoritaires,

–  vu le dialogue UE-Chine sur les droits de l’homme institué en 1995 et sa 35e session, qui s’est tenue à Bruxelles les 22 et 23 juin 2017,

–  vu la remise de son prix Sakharov pour la liberté de l’esprit à Wei Jingsheng et à Hu Jia en 1996 et en 2008, respectivement,

–  vu la déclaration du 27 décembre 2017 du porte-parole du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) chargé des affaires étrangères et de la politique de sécurité ainsi que de la politique européenne de voisinage et des négociations d’élargissement, sur la condamnation de Wu Gan et de Xie Yang en Chine,

–  vu la déclaration locale du 8 décembre 2017 de la délégation de l’Union européenne sur la Journée internationale des droits de l’homme,

–  vu la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948,

–  vu le pacte international relatif aux droits civils et politiques du 16 décembre 1966,

–  vu l’article 135, paragraphe 5, et l’article 123, paragraphe 4, de son règlement intérieur,

A.  considérant que la défense et le respect des droits de l’homme universels, de la démocratie et de l’état de droit devraient demeurer au cœur de la relation qu’entretiennent de longue date l’Union européenne et la Chine, conformément à l’engagement pris par l’Union de respecter ces valeurs dans son action extérieure et au souhait manifesté par la Chine d’y adhérer dans le cadre de sa coopération au développement et de sa coopération internationale;

B.  considérant que depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, la situation en matière de droits de l’homme a continué de se dégrader, le gouvernement se montrant sans cesse plus hostile à l’opposition pacifique, à la liberté d’expression et à la liberté de religion, ainsi qu’à l’état de droit; que les autorités chinoises ont détenu et poursuivi des centaines des défenseurs des droits de l’homme, d’avocats et de journalistes;

C.  considérant que le 26 décembre 2017, un tribunal de Tianjin a condamné le militant Wu Gan à huit ans de prison pour subversion de l’État; que Wu Gan s’est régulièrement engagé, en ligne et hors ligne, sur des sujets sensibles concernant des abus de pouvoir de l’État; que selon son avocat, celui-ci a rejeté un accord avec les autorités proposant une suspension de peine contre un reconnaissance de culpabilité;

D.  considérant que le même jour, dans le Hunan, l’avocat spécialisé dans les questions de droits de l’homme Xie Yang a également été condamné pour subversion, mais qu’il a été exempté de sanction pénale après avoir plaidé coupable; que Wu Gan avait été arrêté des mois auparavant lors d’une vague de répression sans précédent contre des avocats et des défenseurs des droits de l’homme, en 2015, au cours de laquelle des centaines de personnes, parmi lesquelles Xie Yang, avaient été interrogées ou détenues pendant plusieurs semaines dans tout le pays; que selon certaines sources, Xie Yang aurait été torturé, frappé et menacé par ses interrogateurs;

E.  considérant que le 28 novembre 2017, le tribunal intermédiaire de Yueyang a condamné le militant pro-démocratie Lee Ming-che à cinq ans de prison, après l’avoir reconnu coupable de «subversion de l’État», et l’a privé de tous ses droits politiques en Chine pendant deux ans; que la confession publique de Lee Ming-che a probablement été obtenue sous la pression des autorités chinoises; que Lee Ming-che avait disparu le 19 mars 2017, après être passé de Macao à Zhuhai, dans la province de Guangdong;

F.  considérant que Tashi Wangchuk, un commerçant tibétain et défenseur des droits linguistiques, a été arrêté le 27 janvier 2016 après être apparu dans une vidéo du New York Times dans laquelle il plaide pour le droit des tibétains à apprendre et à étudier dans leur langue maternelle; qu’en mars 2016, Tashi Wangchuk a été accusé d’«incitation à la sécession» et risque jusqu’à quinze ans de prison, alors qu’il a explicitement déclaré dans la presse qu’il n’appelait pas à l’indépendance du Tibet;

G.  considérant qu’en 2015, le moine tibétain Choekyi, du monastère de Phurbu, dans le comté de Sertar de la province du Sichuan, a été emprisonné pour avoir célébré l’anniversaire du chef spirituel en exil, le Dalaï Lama; qu’après avoir été condamné, Choekyi a été brièvement détenu dans une prison du comté de Kangding, dans la préfecture de Ganzi, avant d’être envoyé dans la prison de Mianyang, dans la province de Sichuan, pour y purger une peine d’emprisonnement de quatre ans; que selon certaines sources médiatiques, Choekyi souffrirait de problèmes rénaux, de jaunisse et d’autres problèmes de santé qui se sont aggravés du fait de sa détention;

H.  considérant que des avocats spécialisés dans la défense des droits l’homme continuent d’être intimidés et emprisonnés, à l’instar des célèbres avocats Li Yuhan, détenu au secret depuis novembre 2017, et Wang Quanzhang, arrêté en juillet 2015, détenu au secret pendant plus de 800 jours et, selon certaines sources, torturé; que des défenseurs des droits de l’homme qui lancent des pétitions et se rendent dans les grandes villes pour y sensibiliser à des problèmes locaux peuvent être arrêtés et emprisonnés, comme dans le cas de Li Xiaoling, détenu depuis juin 2017 alors qu’il souffre toujours d’un glaucome sévère; que des défenseurs des droits de l’homme qui, comme Ding Lingjie, Liu Feiyue et Zhen Jianghua, donnent une tribune à des pétitionnaires et d’autres défenseurs des droits de l’homme, ont également été détenus;

I.  considérant que le gouvernement chinois a adopté de nouvelles lois, notamment celles sur la sécurité de l’État, la lutte contre le terrorisme, la cybersécurité et la gestion des ONG étrangères, qui font des actes de militantisme public et de la critique pacifique du gouvernement des menaces pour la sécurité de l’État, renforcent la censure, la surveillance et le contrôle des personnes et des groupes, et dissuadent tout engagement en faveur des droits de l’homme;

J.  considérant que dans le cadre stratégique et le plan d’action de l’Union européenne en matière de droits de l’homme et de démocratie, le Conseil affirme que l’UE œuvrera en faveur de la démocratie, de l’état de droit et «des droits de l’homme dans tous les domaines de son action extérieure, sans exception» et «placera les droits de l’homme au cœur de ses relations avec l’ensemble des pays tiers, y compris ses partenaires stratégiques»;

1.  demeure vivement préoccupé par l’attitude du gouvernement chinois à l’égard des militants et des avocats qui s’engagent en faveur des droits de l’homme; rappelle à la Chine ses responsabilités en tant de puissance mondiale et demande aux autorités de Beijing de garantir, en toutes circonstances, le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, conformément à la déclaration universelle des droits de l’homme et aux autres instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme signés ou ratifiés par la Chine; presse en outre les autorités chinoises de mettre fin à toute forme de harcèlement des défenseurs des droits de l’homme dans le pays pour leur permettre d’accomplir leur mission sans entrave;

2.  exhorte les autorités chinoises à relâcher immédiatement et sans condition tous les défenseurs des droits de l’homme, les militants, les avocats, les journalistes et les pétitionnaires détenus en raison de leurs activités en faveur des droits de l’homme, ainsi qu’à mettre un terme à la répression dont ils font l’objet, sous forme de détention, de harcèlement judiciaire et d’intimidation;

3.  demande au gouvernement de la République populaire de Chine de libérer immédiatement et sans condition Wu Gan, emprisonné au seul motif d’avoir exercé pacifiquement sa liberté d’expression et son droit de réunion, et, dans l’attente de sa libération, de garantir qu’il pourra entretenir un contact régulier et sans entrave avec sa famille et les avocats de son choix et qu’il ne subira aucun acte de torture ni de mauvais traitements; plaide pour qu’une enquête rapide, efficace et impartiale soit ouverte sur la torture en Chine, et que les responsables soient traduits en justice;

4.  insiste sur la nécessité d’enquêter sur les allégations de torture de Xie Yang;

5.  demande aux autorités chinoises de libérer Lee Ming-che immédiatement et sans condition et, dans l’attente de sa libération, de garantir qu’il sera protégé de tout acte de torture et d’autres mauvais traitements et qu’il pourra voir sa famille et avoir accès aux avocats de son choix ainsi qu’à des soins médicaux appropriés;

6.  est profondément préoccupé par l’arrestation et la détention de Tashi Wangchuk, ainsi que par son accès limité à une assistance juridique, le manque de preuve contre lui et les irrégularités de l’enquête pénale; demande la libération immédiate et inconditionnelle deTashi Wangchuk;

7.  demande aux autorités chinoises de libérer le moine tibétain Choekyi immédiatement et sans condition; presse le gouvernement chinois de permettre à sa famille et aux avocats de son choix de lui rendre visite, ainsi que de lui prodiguer les soins médicaux appropriés;

8.  demande au gouvernement chinois de respecter sa propre constitution, notamment son article 4, qui protège les minorités nationales; son article 35, qui protège la liberté de la presse, ainsi que les libertés de réunion, d’association, de procession et de manifestation; son article 36, qui reconnaît le droit à la liberté de religion; et son article 41, qui garantit le droit de critiquer et de formuler des suggestions à l’égard de tout organe étatique ou fonctionnaire;

9.  réitère l’appel adressé au gouvernement chinois pour qu’il noue le dialogue avec Sa Sainteté le dalaï-lama et ses représentants, et exprime son soutien en faveur d’une résolution pacifique de la question du Tibet par le dialogue et la négociation en vue d’accorder à celui-ci une véritable autonomie dans le cadre de la constitution chinoise;

10.  condamne par ailleurs les campagnes anti-bouddhisme orchestrées par le truchement de l’«éducation patriotique», qui s’accompagne notamment de mesures destinées à placer la gestion des monastères bouddhistes tibétains sous la tutelle de l’État; est préoccupé par le recours abusif qui est fait du droit pénal pour persécuter les Tibétains et les bouddhistes, dont les activités religieuses sont assimilées à du «sécessionnisme»; déplore que l’environnement pour la pratique du culte bouddhiste au Tibet se soit sensiblement dégradé après les manifestations de 2008, à la suite desquelles le gouvernement chinois a renforcé sa mainmise par l’«éducation patriotique»;

11.  s’inquiète de l’adoption d’un ensemble de lois sur la sécurité et de leur incidence sur les minorités de Chine, notamment la loi sur la lutte contre le terrorisme, qui pourrait déboucher sur la criminalisation de l’expression pacifique de la culture et de la religion tibétaines, et la loi sur la gestion des ONG étrangères, qui placera les collectifs de défense des droits de l’homme sous le contrôle strict des autorités, car cette démarche émane exclusivement du sommet de l’État et n’encourage pas le partenariat entre les autorités locales et centrales et la société civile;

12.  souligne que les autorités chinoises doivent garantir que toutes les personnes détenues au secret soient immédiatement mises en relation avec leur famille et leurs avocats, et que les conditions de détention sont conformes aux normes établies dans l’«ensemble de principes pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d’emprisonnement», adopté par la résolution 43/173, du 9 décembre 1988, de l’Assemblée générale des Nations unies, y compris au regard de l’accès aux soins de santé;

13.  est vivement préoccupé par les allégations de torture de militants des droits de l’homme; demande donc au gouvernement chinois de respecter sincèrement l’interdiction absolue et sans dérogation aucune de la torture ainsi que de tout traitement ou peine cruel, inhumain ou dégradant, conformément aux article 2 et 16 de la convention des Nations unies de 1984 contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ratifiée par la Chine le 4 octobre 1988;

14.  encourage le gouvernement chinois, en amont du vingtième anniversaire de sa signature, de ratifier le pacte international relatif aux droits civils et politiques et de garantir son application pleine et entière, notamment en mettant un terme à toutes les pratiques abusives et en adaptant sa législation en tant que de besoin;

15.  rappelle que l’Union européenne se doit d’évoquer la question des violations des droits de l’homme en Chine, et notamment le cas des minorités du Tibet et du Xinjiang, lors de chaque cycle du dialogue politique et du dialogue sur les droits de l’homme avec les autorités chinoises, notamment dans le cadre des dialogues annuels sur les droits de l’homme, conformément à l’engagement de l’Union européenne de s’exprimer d’une voix unique, forte et claire lorsqu’elle dialogue avec ce pays; déplore néanmoins que ces dialogues annuels sur les droits de l’homme entre l’Union et la Chine ne débouchent pas sur des résultats concrets; rappelle par ailleurs que dans le prolongement de son processus actuel de réforme et du rôle accru qu’elle joue sur la scène internationale, la Chine a choisi de s’inscrire dans le cadre international des droits de l’homme en signant un grand nombre de traités internationaux relatifs aux droits de l’homme; préconise donc de poursuivre le dialogue avec la Chine afin qu’elle honore ces engagements;

16.  invite tous les États membres de l’Union européenne à adopter à l’égard de la Chine une attitude ferme fondée sur des valeurs, et espère qu’ils ne prendront pas d’initiatives ou de mesures unilatérales susceptibles de porter préjudice à la cohésion, à l’efficacité et à la cohérence de l’action de l’Union européenne; rappelle avec un profond regret que l’Union européenne n’a pas fait de déclaration sur les droits de l’homme en Chine lors de la session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève au mois de juin 2017; se félicite de l’adoption d’une déclaration lors de la session suivante et plaide pour que l’Union continue à mentionner la Chine comme un pays méritant l’attention du Conseil des droits de l’homme, et ce aussi longtemps que celle-ci refusera d’engager des réformes significatives en matière de droits; demande en outre à l’Union européenne et à ses États membres d’exprimer des préoccupations concrètes lors de l’examen périodique universel à venir concernant la Chine, et de garantir, en particulier, que la société civile chinoise pourra participer librement au processus;

17.  invite la VP/HR et les États membres à adopter les conclusions du Conseil «Affaires étrangères» sur la Chine, lesquelles mettent l’accent sur l’importance vitale des droits de l’homme dans les relations UE-Chine et expriment clairement les préoccupations suscitées par les tendances négatives observées en Chine à cet égard ainsi que les attentes dont font l’objet les autorités chinoises, qui se doivent d’adopter des mesures spécifiques en conséquence; souligne que ces conclusions auraient valeur d’engagement pour les 28 États membres et les institutions de l’Union à l’égard d’une démarche et d’un message communs concernant les droits de l’homme en Chine;

18.  charge son Président de transmettre la présente résolution à la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, au Conseil et à la Commission, aux gouvernements et aux parlements des États membres ainsi qu’au gouvernement et au Parlement de la République populaire de Chine.


4 Février 2018

Enseignements du Dalaï Lama, Bodh Gaya, Inde : la sécurité se renforce après une explosion et la découverte de deux bombes

Maha Bodhi Temple Bodh Gaya India - panoramio (19)

Le 20 janvier 2018,
Une équipe de l’Agence nationale indienne d’investigation s’est rendue à Bodh Gaya, où deux bombes artisanales ont été trouvées le vendredi 19 au soir après l’explosion de faible intensité près du site de Kalachakra. Le Dalaï-Lama et des pélerins bouddhistes venus de l’étranger, se sont installés depuis le 1er janvier à Bodh Gaya pour un mois de cérémonie sous haute sécurité.
L’agence de police pense que l’explosion de faible intensité a du avoir lieu près d’un générateur en dehors du site du Kalachara. Elle provenait d’un thermos retrouvé éclaté dans la soiré de vendredi. La police locale a ensuite trouvé deux bombes artisanales, un près du temple Mahabodhi (où loge le Dalaï Lama, NdT) et l’autre près du temple sri-lankais.
Le Dalaï Lama avait fini ses enseignement de la journée quand l’explosion fut entendue. Des milliers de pélerins bouddhistes sont venus participés aux enseignements du Kalachakra, dont le célèbre Richard Gere. « Nous avons toujours élaboré un plan de sécurité pour de tels évènements et la police, vigilante, a trouvé les bombes sur le site, » a déclaré l’inspecteur de police de Patna, Nayyar Husnain Khan.

« La Surveillance a été renforcée sur toute la ville de Bodh Gaya. Chaque visiteur est fouillé et doit passé un portique de sécurité, » a précisé le haut fonctionnaire de la police Vinay Kumar. La sécurité du Dalaï Lama, qui sera présent jusqu’au deux février, a elle aussi été renforcée.

En 2013, le site avait subi une série d’explosions qui avait cinq blessés, dont deux moines.


4 Février 2018

Le mot « Tibet » parmi la liste des mots-clés censurés par la Chine

Tenzin Jigme/ Social Media Journalist/DIIR

Un rapport intitulé :

« Liberté sur le net 2017 : Manipuler les médias sociaux pour affaiblir la démocratie »,

publié par Freedom House, a souligné qu’un certain nombre de Gouvernements, dont la Chine, restreignent le service Internet mobile pour des raisons politiques ou de sécurité, particulièrement dans les régions habitées par des minorités ethniques ou religieuses. La Chine est classée comme  » le pire agresseur au monde de la liberté sur internet, suivie par la Syrie et l’Ethiopie  » en 2017.

Xinhua, le porte-parole officiel de la Chine a mentionné que la Chine avait bloqué jusqu’à 128 000 sites web « nuisibles », l’année dernière. Il a également signalé la confiscation de 30,9 millions de publications « illégales » dans ses efforts pour maintenir « la stabilité sociale ».

Les trois sujets qui sont fortement censurés sont les « Trois T » : Tibet, Taiwan et Tiananmen.

Sous la façade de la « stabilité sociale » et du « secret d’État », la Chine applique diverses réglementations qui limitent la liberté de parole et d’expression sur Internet. Tous les utilisateurs d’Internet sont tenus de s’identifier avec leur vrai nom pour accéder au web.

En septembre de l’année dernière, le Bureau chinois de la Sécurité publique de Machu (Ch: Maqu), région tibétaine de Kanlho dans la province du Gansu,  publiait un avis public contenant une liste d’instructions pour les administrateurs de groupes de discussions en ligne. L’avis avertissait tous les administrateurs de groupes de discussions et les propriétaires de comptes publics en ligne de réglementer et de prendre la responsabilité des contenus partagés dans le groupe. Le règlement était censé promouvoir  » un développement sain et ordonné de la communauté en ligne «  et  » défendre les valeurs fondamentales socialistes « .

Toute information jugée sensible, subversive et séditieuse par la Chine est bloquée. En plus de la technologie sophistiquée en place, 2 millions de cyber-policiers sont déployés pour « purifier Internet ». Leur rôle de purification de l’Internet consiste à surveiller, bloquer et supprimer les contenus critiques à l’égard du Parti Communiste Chinois et du Gouvernement chinois en utilisant constamment des mots-clés. Les plus grands tabous de la Chine – les  » Trois T «  : le Tibet, Taiwan et la place Tiananmen – sont listés parmi les expressions de recherche de mots-clés sensibles.

Au Tibet, un certain nombre de Tibétains ont été arrêtés et condamnés pour avoir partagé des informations sur Internet.

En mars dernier, Gedhun, jeune Tibétain du district de Sershul à Karze, Tibet oriental -incorporé dans la province chinoise du Sichuan-, a été sévèrement battu et arrêté pour avoir partagé une image de Sa Sainteté le Dalaï Lama et celle du drapeau national tibétain.

En février 2016, un éminent blogueur tibétain, Druklo, connu populairement sous le pseudonyme de Shokjang, a été condamné à une peine d’emprisonnement de trois ans.
Shokjang a été accusé d ‘« incitation au séparatisme » et « d’instabilité » pour avoir écrit sur la présence militaire lourde et la répression contre les Tibétains dans sa ville de Rebkong. Il avait partagé les images sur WeChat, une application de messagerie populaire chinoise largement utilisée par les Tibétains à l’intérieur et à l’extérieur du Tibet.

Dans un cas séparé, en septembre 2014, deux Tibétains :Jamyang Gyatso, 32 ans, et Namgyal Wangchuk, 43 ans, ont été condamnés respectivement à cinq ans et sept ans de prison pour avoir partagé des images sur WeChat, images relatives à la campagne contre la fourrure.

Malgré de sévères mesures de répression concernant  la circulation de l’information et des cas de répression contre des Tibétains ayant exprimé des opinions à la fois en ligne et hors ligne, des voix continuent d’émerger du Tibet, permettant ainsi au public mondial d’être informé des développements au Tibet.

– Rapport déposé par l’ONU, l’UE et le Bureau des Droits de l’homme –

APACT  
 




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Prisonniers Tibétains


Discours de Monsieur Robert BADINTER, Ancien Ministre de la Justice Lors du RASSEMBLEMENT EUROPEEN POUR LE TIBET à PARIS le 14 mars 2015.





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