MUSÉE GUIMET À PARIS : LE DALAÏ-LAMA « TRÈS TRISTE » DE LA SITUATION, APRÈS DES SOUPÇONS D’INTERFÉRENCE DE LA CHINE DANS LA GESTION DU MUSÉE
L’an dernier, quatre associations avaient attaqué en justice le musée Guimet pour qu’il cesse de remplacer le mot « Tibet » par l’expression « Monde himalayen » dans ses collections.
Le Dalaï-lama est « très triste » de la polémique autour du musée Guimet à Paris, a appris la Rédaction internationale de Radio France, mercredi 15 octobre. Le musée parisien est accusé depuis l’année dernière d’avoir remplacé le terme « Tibet » par celui de « Monde himalayen » dans ses allées, avec la suspicion d’avoir voulu satisfaire le pouvoir chinois, alors que se déroulait en 2024 le 60e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Chine.
Un changement qui a provoqué l’indignation d’universitaires et de tibétologues, mais aussi alerté la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits culturels de Genève. Désormais, c’est l’entourage du Dalaï-lama qui fait connaître son sentiment à ce sujet, par la voix de Lobsang Sangay, dirigeant de l’Administration centrale tibétaine de 2011 à 2021 et proche du chef spirituel, présent ce mercredi lors d’une conférence à Paris.
« VOUS NE POUVEZ PAS NOUS ABANDONNER »
Le Dalaï-Lama « est au courant de la question du musée, je peux vous le dire, assure-t-il au micro de la Rédaction internationale de Radio France. Il est également très triste, parce que même si la France ne peut pas nous soutenir publiquement, vous ne pouvez pas pour autant nous abandonner ».
Lobsang Sangay rappelle que certains présidents français comme François Mitterrand ou Jacques Chirac avaient rencontré le Dalaï-lama, défendant la cause du Tibet. L’ancien dirigeant regrette que le musée Guimet participe à l’effacement de son pays, en voulant « effacer le mot Tibet ». « Que cela se fasse dans un musée financé par la France, c’est choquant », ajoute Lobsang Sangay.